SOFIYA O. GOVORETSKI ► kaylee defer

Mon histoire

Je suis née le dix huit juin mille neuf cent quatre vingt neuf, à St Petersbourg, d'un père ouvrier et d'une mère sans emploi. Ce jour là, mes parents ont eu la surprise de voir arriver, non pas un, mais deux enfants. En effet, mon frère jumeau, avait décidé de pointer le bout de son nez en même temps que moi. Enfin, une minute avant moi, pour être exacte. Si on me demande comment je me sentais à cette époque là, je ne dirais sûrement pas la vérité. je dirais que j'étais heureuse, que j'avais l'amour de mes proche et que c'était tout ce dont j'avais besoin. mais en réalité, je souffrais de notre manque d'argent. Je souffrais de ne pas pouvoir m'habiller comme mes copines, je souffrais de ne pas pouvoir aller au restaurant et au cinéma, je souffrais de ne pas avoir toutes ces petites choses qui font la vie d'une adolescente classique. Je travaillais dur à l'école, j'avais de bons résultats, mais, avec le revenu moyen de mes parents, je ne pouvais pas prétendre à de brillantes études supérieures. Pourtant, un jour, nous avions alors dix sept ans, mon frère m'a embarquée avec lui (au sens propre comme au sens figuré, il aurait bien voulu me mettre dans la soute), et nous nous sommes envolés pour les États Unis. Pour Cambridge, plus précisément. Mon rêve américain commençait.


Nous avions atterri tard dans la soirée, une belle journée d'été. L'air était encore chaud, et de nombreuses personnes se trouvaient à l'aéroport. Je me souviens que j'avais mis trois heures avant de retrouver ma valise. Les premières nuits, nous avions dormi dans un hôtel, pas miteux, mais pas luxueux non plus. Heureusement, Stan a rapidement trouvé du travail, nous permettant ainsi de louer un appartement et de manger correctement. Je me souviens avoir passé l'été à arpenter les rues de Cambridge, à baver devant chacune des vitrines que je croisais. Mais je me contenais. Il ne fallait pas que je dépense l'argent dans tout et n'importe quoi. Mon frère travaillait assez dur comme ça, sans que j'ai besoin d'être un fardeau encore plus lourd pour lui. J'avais bien essayé de trouver un travail moi aussi, mais il m'en avait dissuadé. Il disait que c'était le plus âgé, et que c'était à lui de travailler. Enfin, plus âgé d'une minute, je trouvais pas que c'était un bon prétexte. Mais bon, je le laissais faire, si ça pouvait flatter son ego.


Et, enfin, le moment tant attendu arriva. Harvard, l'université la plus prestigieuse au monde. J'avais choisi d'y étudier la psychologie en majeur, et la sociologie. En effet, l'Homme m'avais toujours passionné, et plus particulièrement son mode de pensée, ainsi que ses émotions. Quoi de mieux donc, pour m'épanouir, que d'étudier dans ce domaine ? Mes études me passionnent, je me sens bien là où je suis, bref, j'ai la belle vie. D'autant plus que, durant l'année de nos vingt ans, nous reçûmes, mon frère et moi, un coup de téléphone de la part de nos parents. Le sujet ? Mon père avait reçu une promotion, et ma mère avait trouvé un travail dans une école de St Petersbourg. Bref, aujourd'hui, Stanislav n'a plus besoin de trimer à la tâche, et moi, je peux même m’autoriser quelques folies. Aujourd'hui, j'aime celle que je suis devenue, j'aime la vie que je mène, bref, je suis comblée, et je n'échangerais ma place pour rien au monde.