emotional (denver)

Camden referma la porte de la salle de consultation avec un léger soupir. Ces séances avec son psy étaient censées la soulager, la guider à travers le labyrinthe de ses émotions, mais chaque fois, elle ressortait avec un étrange mélange de sérénité et d'épuisement. Elle jeta un coup d'œil à sa montre : fin de soirée. La lumière crue des néons se reflétait sur le sol carrelé de l’hôpital, créant une ambiance étrangement apaisante. C’est alors qu’elle l’aperçut : Denver, planté près de l’entrée, le dos raide, les mains enfoncées dans les poches, le regard perdu quelque part entre frustration et colère. Camden connaissait cette expression ; il avait ce tic nerveux, une mâchoire crispée, qui ne laissait aucun doute sur son humeur. Un soupçon d’inquiétude l’envahit. Denver, d’ordinaire si maître de ses émotions, semblait pour une fois à fleur de peau. Sans trop réfléchir, elle s’avança vers lui, son sourire doux aux lèvres, comme pour atténuer d’avance le mur d’énervement qui risquait de la heurter. — Hey, Denver… tout va bien ? demanda-t-elle d’une voix douce, teintée d’une curiosité qu’elle n’essayait même pas de cacher.

« Nous avons trop de crédits en cours et nous refusons d’en faire un autre pour soigner notre enfant. » Les mots étaient francs, mais directs. Tu ne pouvais pas t’empêcher de ressentir une telle colère, mais également une grosse déception, mais c’était surtout la première qui dominait. Lâchant un soupir de frustration, tu lâches un Denver - « très bien comme vous voulez. Je vous souhaite une bonne soirée dans ce cas. » Te levant pour sortir du cabinet invitant les parents ainsi que l’enfant à faire de même, tu attrapes le dossier médical du patient, le donnant au passage à la secrétaire pour qu’elle puisse le ranger. Tu ne comprenais pas, comment des parents ne voulaient pas soigner son enfant, étant indifférent face à la maladie. Cela revenait presque de la maltraitance. De toute façon, tu avais terminé la journée de stage. Enlevant la blouse, le stéthoscope autour de ton cou, mettant ces derniers en boule dans ton sac à dos pour te diriger directement vers l’entrée de l’hôpital en adressant un bonsoir de politesse. Tes mains étaient dans les poches, tandis que ta mâchoire était crispée. Tu étais littéralement en train de bouillir de l'intérieur telle une cocotte-minute prête à exploser face à tant d’injustice. Tu étais toi-même dans cette situation. Rembourser le crédit des frais médicaux de ta maman décédée d’un cancer du sein, mais aussi ta maladie ; le diabète avec les frais d’insuline chaque mois. Puisque ton idiot de père était absent et trop occupé à plonger dans l’alcool pour respecter son rôle de père. Une douce voix te fait sursauter te ramène  à la réalité qui te demande si tout va bien étant perdu dans tes pensées. Denver - « Salut oui je crois que ça va. De tout façon, je ne comprendrais jamais l'attitude de certains parents face à leur enfant. » Tu lâches un grand soupire de frustration. Comment faire surtout pour être détaché des cas qui pouvaient toucher plus d'un humain sur cette terre. Tes pupilles marrons se posent sur Camden. Tu préférais rester vague afin d'éviter de bafouiller le secret médical. Commençant à faire les 100 pas devant la blondinette, tu te touches les doigts nerveusement.

@Camden Featherington

Camden observa Denver avec une pointe de tristesse mêlée à de la compréhension. Elle ne connaissait pas tous les détails de son stage à l’hôpital, mais elle voyait bien que les journées de Denver n’étaient pas simples. Sa frustration, si visible qu’elle semblait presque palpable, ne laissait aucun doute : il se battait pour quelque chose, mais cette fois, il avait l’air d’avoir perdu. Elle le regarda faire les cent pas devant elle, nerveux, torturant ses doigts dans un geste qu’elle trouvait à la fois touchant et inquiétant. Denver, le gars toujours calme et posé, semblait sur le point d’exploser. Camden hésita, puis se rapprocha, cherchant son regard sans trop le presser. — C’est difficile de rester détaché, hein ? souffla-t-elle avec douceur, une lueur de compréhension dans les yeux. Elle le savait, elle, que ce monde pouvait être cruel, que parfois, les gens faisaient des choix qui paraissaient insensés. Et surtout, elle savait qu’essayer de sauver tout le monde pouvait être un fardeau. Elle savait que parfois, on avait juste besoin de quelqu’un pour écouter sans juger, sans chercher à réparer ce qui ne pouvait pas l’être. — Tu veux en parler ? demanda-t-elle finalement, d’une voix douce, mais encouragée par l’envie sincère d’être là pour lui. Elle ne poserait pas de questions indiscrètes, elle n’avait pas besoin de détails. Juste… de l’aider à décharger un peu de ce poids, de cette colère.