in the heart of tension (( rafabe #1 ))

Le ciel commençait à s’éclaircir lentement, teintant l’horizon d’un dégradé de gris pâle et de rose, signe que l’aube était imminente. Il était 6h du matin, et la mission Meetbex venait enfin de prendre fin. Gabe n’avait qu’une envie : rentrer, dormir et oublier cette nuit qui s'était éternisée, non seulement par sa longueur, mais aussi par les tensions qui l’avaient émaillée. Et pour couronner le tout, il devait faire le trajet du retour avec Rafael. Les deux hommes se dirigeaient vers la voiture, silencieux, leurs pas résonnant dans la fraîcheur matinale. Il y avait toujours cette sorte de rivalité non-dit entre eux, une compétition implicite pour montrer qui était le plus fort, le plus fiable, ou simplement le meilleur. Mais ce matin-là, c'était différent. Plus lourd. Plus tendu. Gabe ouvrit la portière de la voiture et s'installa côté passager, ne jetant qu'un regard furtif à Rafael qui prenait place à côté de lui. Pas un mot ne fut échangé lorsque le moteur ronronna et que la voiture prit la route. L’autoradio était éteint, et les seuls bruits qui parvenaient à leurs oreilles étaient ceux des pneus mordant l’asphalte et des rares voitures croisant leur chemin à cette heure encore trop matinale pour le reste du monde. Gabe jetait de temps en temps un coup d’œil à Rafael, mais chaque fois qu'il le faisait, il était accueilli par le même silence. On pouvait presque sentir la tension émaner de lui. Finalement, Gabe brisa le silence. « Tu vas faire la gueule longtemps encore ? » demanda-t-il.

@Rafael Álvarez de Toledo

Je dirais presque qu'il était temps que ça se finisse, parce que j'en pouvais clairement plus d'être dans cet endroit qui me filait la chair de poule. On a eu la fausse bonne idée de covoiturer ensemble avec Gabe, et vu toute la tension qui s'était accumulée, il y avait des chances qu'on ne retourne pas au camp de la Franklin sans avoir réglé nos comptes. Je ne dis pas un mot quand on sort, ni quand on s'installe, ni même les premières minutes. Quelques regards de sa part, rien d'autres, et je répondais avec le mien qui était tout aussi mauvais. "Tu te sens bien dans ton crâne d'avoir foutu en l'air une relation ?" Je dis, continuant cependant de m'intéresser à la route. Le moteur de la voiture était le seul à combler le silence assourdissant entre nous deux, et c'était pas plus mal comme ça, en vérité. "T'étais obligé de mettre ta tête là où il fallait pas ? Je sais pas, juste avoir un peu de dignité, chose qui a l'air de te manquer en grande quantité." J'active le clignotant et je passe par la route qui nous a mené jusqu'à cet hôpital de fous en premier lieu. J'essaye de rester attentif, puisqu'avec la fatigue accumulée et la tension qui commençait à remonter, c'était un truc à avoir un accident. "Non, parce que si je suis honnête et que je m'écoutais, j'aurais qu'une envie : m'arrêter sur le bord de la route et te casser la gueule. Autant pour ce que t'as fait avec tes sales pattes il y a un mois que pour cette nuit."

tw : mention d'adultère et de violence

Gabe avait l'impression que l'air à l'intérieur de la voiture était devenu aussi épais que du plomb. Les mots de Rafael résonnaient dans son crâne, et chaque reproche qu'il lui faisait lui mettait encore plus de pression sur la poitrine. « Super, encore un peu de tension. Juste ce qu’il me fallait, » pensa-t-il, tentant de garder son calme. Le moteur ronronnait, presque apaisant, mais il savait que le silence pesant entre eux ne durerait pas. Il avait déjà ressenti le besoin d'éclater, de répliquer, mais il savait que ça ne ferait qu'aggraver les choses. « Tu sais quoi ? » commença Gabe, sans même savoir où il allait en venir. « Peut-être que j'ai juste fait une erreur. C’est pas comme si je m’étais réveillé un matin en me disant que j’allais tout foutre en l’air. » Sa voix était calme, mais il sentait la tension dans ses muscles. Il ne pouvait pas laisser Rafael continuer à le rabaisser ainsi, même si une partie de lui savait qu’il le méritait. Il jeta un coup d'œil furtif à Rafael, cherchant une réaction, mais il ne voyait que le même visage fermé. « C'est pas comme si tu étais parfait non plus, tu sais ? » continua-t-il, un peu plus fort, presque défensif. « Balaies devant ta porte avant de me sauter dessus. » Leurs regards se croisèrent dans un éclat de tension palpable, et Gabe sentit un frisson parcourir son échine. Il reprit la parole, plus calme cette fois-ci : « Écoute, je suis désolé si j'ai fait quelque chose de stupide. Ça arrive. Je suis pas là pour ruiner les choses, mais… » Il soupira, réalisant que ses excuses ne suffiraient probablement pas. « Je l’ai toujours aimé, et ouais, j’ai pensé qu’à moi. » Il n’avait pas pensé à Rafael, ou du moins avait tenté d’en faire abstraction. De ne pas se dire qu’il lui faisait la même chose qu’un autre mec avait fait avec lui. « Mais vas-y donc Rafael. Pour le moment tu n’as fais que parler, mais les actions elles sont pas là. » Le silence se réinstalla, plus lourd que jamais, mais Gabe savait qu'il devait continuer à parler, même si cela le mettait mal à l’aise. « Je suis peut-être un idiot, mais moi je fais les choses au lieu de juste parler. Et si je disais que je voulais te fracasser la tête, je le ferais. »

@Rafael Álvarez de Toledo

tw : mention d'adultère, de violence, utilisation de langage grossier

Une erreur. Une erreur de quoi, même ? Ce qu'il déblatère est aussi indigeste qu'un cours magistral de 4 heures qui ne semble même pas avoir de fin. J'essaye de garder un semblant de calme pour essayer de le ramener en un seul morceau à sa chère et tendre qui n'a pas l'air de savoir tenir sa chatte non plus. Parce que hier soir, hein, j'suis presque à ça de me dire qu'il y a pas eu que des embrassades dans la tente. "Je te renvoie le compliment, t'aurais dû balayer devant la tienne avant de la lâcher comme t'as si bien su le faire en mai." Je continue de l'écouter en silence, nos regards se croisant à peine quelques secondes de temps en temps, et j'ai le sang qui bout de plus en plus rien qu'à l'entendre.

Je tique.

Je regarde dans le rétroviseur un instant pour voir s'il n'y a pas de voiture derrière, puis je freine brusquement, activant le frein à main avant de me tourner vers lui. Ma respiration se fait forte alors que je le regarde avec une telle colère que j'ai juste envie de savoir où est-ce que sa limite se trouve. "Tu sais quoi ? Tu peux te la garder ta chaussette pourrie remplie de foutre. Vu que t'as l'air de vouloir la garder. Et que t'as tout fait pour que ça arrive." Même ma raison n'a pas envie de faire irruption, parce que je suis tellement sous tension qu'il en faudrait peu pour me faire exploser. "Alors maintenant tu vas bien te faire enculer."

tw : mention de violence

Gabe sentait la chaleur monter en lui comme un feu qu’il ne pouvait plus contenir. Ses mots étaient sortis d’une seule traite, presque comme une délivrance, et maintenant, dans ce silence brutal qui suivait, il observait l’effet qu’ils allaient avoir sur l’autre. Sa patience avait atteint sa limite, et il ne se sentait même plus obligé de maintenir une façade de calme. Il respira profondément, son regard toujours planté dans celui de Rafael, mais cette fois, il se sentit plus présent, plus ancré dans le moment. Le véhicule était arrêté en plein milieu de la route, les alentours déserts, à peine éclairés par les phares. Dans le rétroviseur, pas de signe d’une autre voiture, mais l’absence de mouvement ne faisait qu’amplifier la tension qui régnait dans l’habitacle. Ce silence, qui aurait pu être oppressant, ne faisait qu'alimenter la colère de Gabe. « C’est toujours comme ça avec toi, hein ? » continua-t-il, sa voix moins forte mais plus froide, tranchante comme une lame. « T’as toujours une excuse, toujours un truc à balancer pour te dédouaner de tes conneries à toi. Mais cette fois, mec, je m’en tape. T’as dépassé les bornes. » Il détacha finalement aussi sa ceinture, son corps se penchant légèrement en avant, se rapprochant de l’autre comme s’il cherchait à voir s’il allait réagir. Le cœur de Gabe battait si fort qu’il avait l’impression que tout son être tremblait. Une partie de lui savait qu’il devrait se calmer, respirer, reprendre le contrôle, mais l’arrogance de Rafael, tout ça ne faisait que nourrir une rage qu'il avait réprimée trop longtemps. « C’est comme ça que tu parles de ta soit disant meilleure amie ? Sérieusement ? » La voiture était toujours immobile, et Gabe se fichait bien de ce qui pourrait arriver maintenant. Tout ce qui comptait, c’était de faire comprendre à l’autre qu’il ne tolérerait plus qu’il insulte de la sorte celle qui était maintenant sa petite copine. Il se redressa, détournant enfin les yeux pour regarder la route devant eux, puis il prit une dernière grande inspiration, essayant de réprimer la dernière vague de colère qui menaçait encore d’exploser. Et sans réfléchir, il ouvrit la porte pour se retrouver dehors. « Viens là. » dit-il finalement, l’attendant dehors, sur le bas-côté de la route. « Redis voir ce que tu disais sur Clémence ? » Face à lui, il se vit serrer les poings. Prêt à lui en coller une s’il osait l’insulter à nouveau.

@Rafael Álvarez de Toledo

tw : mention de violence, utilisation de langage grossier

La nuit encore présente, la silence assourdissant et la colère qui semblait régner n'était que des fuels s'ajoutant encore et encore à cette discussion houleuse qui ne semblait pas trouver ses limites. La fatigue était bien là, elle y était probablement pour beaucoup, mais c'était certainement pas ça qui était à l'origine de mes dires ; tout ce que je retenais au fond de moi depuis un mois et demi était enfin exprimé, peu importe la manière dont c'était fait. L'autre tête de nœud a l'air d'essayer de m'impressionner  en bombant le torse et rapprochant son visage, espérant peut-être que j'allais regretter mes paroles. "Si ma soi disant meilleure amie avait su être plus honnête avec moi, ça serait jamais arrivé. Vous vous êtes plutôt bien trouvés tous les deux, si tu veux mon avis." Il sort de la voiture, essayant de me provoquer dans l'espoir que je fasse une dernière erreur qui lui permettrait de donner le premier coup. Je coupe le contact, laissant cependant les phares allumés, puis je sors, arrivant à son niveau. "J'ai pas dû être assez clair." Je siffle, entre mes dents. "Tu peux garder ta putain de chaussette à foutre, je m'en carre le cul." J'ai fait attention à ponctuer chaque mot pour qu'il les comprenne comme il faut cette fois. "Et si c'est pas suffisant pour que tu comprennes—" Et j'ai même pas le temps de terminer.

tw : violence

Son poing part sans préavis, percutant Rafael à la mâchoire avec une force dont il n’avait même pas confiance. Le coup résonne, glacial et brutal dans le silence de l’aube. La douleur à la main le réveille, décuplant la colère qu'il tentait tant bien que mal de contenir jusque-là. Son regard se durcit, brûlant de fureur. Il prend une profonde inspiration, le regardant droit dans les yeux, chaque muscle de son corps tendu et prêt à riposter s’il venait à rendre le coup. Le froid de la matinée, le silence, tout disparaît dans une brume de rage concentrée. Tout ce qu'il a refoulé depuis des semaines explose en une énergie brute et inarrêtable. "Pauvre Rafa… t’es vraiment à plaindre…" murmure-t-il d'une voix basse et tranchante.

@Rafael Álvarez de Toledo

tw : violence, utilisation de langage grossier

Le coup qui résonne dans mon crâne me rend presque sourd l'espace d'un instant. Je goûte le sang dans ma bouche, prenant un instant pour masser l'endroit puis cracher à ses pieds. "Pas mal gamin, mais c'est pas comme ça que tu vas m'impressionner." Et cette fois, je dirais presque que c'est une chance que je passe énormément de temps à m'entraîner et encaisser les coups. Je me redresse et je lui renvoie son coup dans la tête, avant de le pousser en arrière avec mon pied, dans l'idée de le faire tomber. "T'es pas tombé sur le bon mec pour te bagarrer, surtout quand ça concerne une gonzesse. J'suis allé bien plus loin que ça pour faire taire des connards comme toi."

tw : violence

Le regard de Gabe se durcit alors qu’il scrutait son adversaire. La douleur sourde dans sa tête était une distraction, mais il ne la laisserait pas l’affaiblir. Il se tenait là, avec cette détermination presque palpable, prêt à en découdre. La phrase qui suivit sa réplique résonna en lui comme un écho. Il n'était pas là pour impressionner qui que ce soit ; il se battait pour quelque chose de plus important. Son pied toucha le sol avec une détermination renouvelée alors qu’il se redressait, ses muscles tendus comme des cordes. Le coup qu’il avait renvoyé n'était pas qu'une simple réponse, mais une déclaration. Son adversaire vacilla sous la force de son attaque, et dans un mouvement fluide, Gabe se déplaça pour profiter de la position avantageuse qu'il venait de créer. « Tu crois vraiment que tu me fais peur ? » lança-t-il. Il ne pouvait pas laisser cette situation dégénérer. Ce type, en face de lui, n’était rien. Il savait que derrière cette bagarre se cachait quelque chose de plus sinistre, une lutte pour l’honneur et la dignité. La pensée de cette "gonzesse", comme il l’appelait, l'irritait. C'était presque comique de voir à quel point certains pouvaient être mesquins pour une attention fugace. Le combat n'était pas juste physique ; c'était un combat pour prouver qu'il ne se laisserait jamais marcher sur les pieds. Avec une détermination accrue, il se jeta sur son adversaire, balançant un coup de poing rapide vers son visage. « C’est peut-être qu’une gonzesse pour toi, mais Clémence est la femme de ma vie. Et je ne laisserais personne parler d’elle comme tu viens de le faire. » Et il lança encore un coup sur son visage. Ce beau visage qu’il appréciait surement. Mais malheureusement pour Rafael, le temps de quelques jours, son beau visage de mâle ténébreux risquait d’être teinté de quelques bleus.

@Rafael Álvarez de Toledo