Emrys Weaver › Alysha Bandy

un C’est abuelita qui a forcé notre père à garder notre mère près de lui. Après l’avoir mis enceinte, il était inconcevable pour notre grand-mère, élevée dans un cadre religieux, de ne pas prendre ses responsabilités. › deux Les paumés d’Amérique. C’était le surnom qu’on se donnait avec mes frères. Longtemps égarés, jamais vraiment aidé. Des pauvres gosses mis au monde, sans réel amour, affection. P’pa qui a tout perdu, obligé de reprendre en main un garage miteux. M’man ? Complètement paumée, toujours effacée, jamais présente. Devant le paternel elle s’écrasait, on entendait plus le bruit des mouches que sa voix. P’pa ? Un père violent, qui passait ses nerfs sur cette famille qu’il regrettait, surtout sur cette femme qu’il voyait avec dégoût à la fin. › trois En réalité, le paternel il l’a aimé mais pas assez. Il a aimé ce qu’elle lui apportait au début. La fougue de la jeunesse je crois bien. Mais elle était pas plus belle que d’autres. Trop sage, trop calme, pas assez présente. Les yeux du géniteur vagabondaient bien trop souvent vers les formes sensuelles d’autres femmes. Les enfants ? Que des garçons, c’est la demande d’Abuelita qui voulait une petite fille. Voici pourquoi j’arriver à narrer cette histoire.  › quatre Sandro (le père), il voulait divorcer. Changer de vie, se barrer. Reprendre sa vie en main en se forgeant un avenir qu’il regretterai moins sans doute.  › cinq En réalité, le 8 décembre 2000, quand je suis née, le fameux bébé miracle. Rien n’a vraiment décidé le géniteur à rester pour nous, pour moi. Sans compter que c’est la même période, où notre demi-frère s’est pointé devant la porte d’abuelita, énervée, honteuse du comportement de son fils. C’est elle qui m’a sauvée. C’est elle qui m’a élevé. Je me sens chanceuse, d’avoir esquivé cette vie infernale que mes frères eux n’ont pas pu contourner. Mais je me sens énervée, privilégiée alors que j’aurai juste rêvée qu’ils puissent avoir la même chose à leur tours.  › six En 2021, mon grand frère Ricky est décédé. Il a prit une balle perdue. Lui qui traînait avec des fréquentations peu fréquentables. C’était le plus fous de mes frères. Toujours prêt à faire les 400 coups. Il m’a toujours protégé, il m’a toujours montré des choses folles. Le souvenir le plus incroyable, c’est lorsqu’il a prit un dessin que j’ai fais gamine, et qu’il se l’ait fait tatoué quelques jours avant son décès. Sa perte a brisé quelque chose en moi, que je ne veux pas montrer aux autres. Je garde le sourire pour renforcer sa présence, car il était un homme brillant remplie de joie et de bienveillance.  › sept Née autour de plusieurs garçons, je n’ai aucune peur de me salir, m’écorcher les mains. Je n’en fais qu’à ma tête. Fort caractère jusqu’au bout des ongles. Je suis aussi une grande rêveuse. Je ne pense jamais aux conséquences, et je suis prête à tout pour vivre ma vie à 1000%. Après la perte de mon grand frère, j’ai compris que la vie n’était qu’un jeu, un fil très fin qui peut se péter à tout moment. Donc je veux pas partir sans avoir tout testé, tout vécu. › huit L’avant dernier de la fratrie, c’est coda. Le grand frère dont je suis la plus proche après Ricky. On a un peu grandit tous les trois sous les mêmes conneries, les mêmes bagarres. Lorsque coda est parti en prison entraîné par notre grand frère Brody, je l’ai très mal vécu. Son absence je l’ai vécu comme un abandon, exactement comme au décès de Ricky. Être la seule fille de la famille c’est jamais très facile pour trouver sa place. J’ai du me battre pour prouver que les Weaver n’étaient pas tous que violence. › neuf Je passe ma vie à faire des choses dingues, sans penser aux conséquences ou à l’idée que mes proches pourraient se faire de moi. Je suis très sociable, ce qui me permet d’avoir une approche assez facile avec les gens. Boute-en-train de la famille Weaver, je ne reste jamais en place. Je ne laisse jamais mes émotions me trahir par ailleurs. Ce serai une manière de donner une faille aux autres pour me blesser, et ça m’est impensable › dix Harvard est un renouveau pour cette gosse que j’étais. Une gosse qui croyait clairement pas en elle et ses capacités. Qui passé son temps à se dénigrer, se descendre. Finalement malgré les galères du passé, tout reste encore à faire. Je l’aurai mon grand avenir.