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armour & hela — toi, démone...

2 participants
Armand de Contrignac

Âge : 47
Lieu de naissance : Près de Bergerac, en Dordogne
Quartier d'habitation / Colocation : uc, avec Skye
Situation sentimentale : Marié à Skye
Études / Métier : Professeur de lettres modernes, spécialisé en littérature comparée (anglaise et française)
Date d'inscription : 14/10/2024
Pseudo & Pronom(s) IRL : fa (il/lui)
Icon : armour & hela — toi, démone... RPfq2L8O_o
Faceclaim : Matthew Goode
Crédits : moi
Multicomptes : Jonas E. Henderson
Description (1) :
« Il n'existe aucun amour qui ne soit pas un crime. »

RPS en cours : la bohème, puccini (skye)
Warnings : mère atteinte d'Alzheimer, personnage en couple avec un de ses anciens élèves, personnage harcelé/stalké par une ératomane, problèmes relationnels (insécurités et angoisses), mentions de sang, mentions d'hospitalisation, language grossier/vulgaire, pensées macabres (liées à la quasi-certitude d'une mort imminente) ; possibilité (non-confirmée) de: (1) tentative de suicide (2) tentative de meurtre (3) accident grave.
RPS : 9
Messages : 95
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Armand de Contrignac
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WRECKED SOULS › waiting for a moment
Fiche de présentation : https://www.i-love-harvard.com/t176419-armand-de-contrignac-matthew-goodeFiche de liens : https://www.i-love-harvard.com/t174886-jonas-e-henderson-fiche-de-liensComplément de personnage : https://www.i-love-harvard.com/t176558-armand-de-contrignac-poemes-du-petit-carnet-vert
Toi, démone,
Hantant mes pires cauchemars,

Toi, diablesse,
Encourageant mes pires vices,

Toi, monstresse,
Terrifiant par l'horreur de tes traits,

Toi, ogresse,
Épuisant de ton appétit vorace,

Toi, tigresse,
Lacérant de ton amour sauvage...

...
...

... Toi, déesse.
Retourne à tes enfers.
Et emporte moi avec toi.
Je n'en mérite pas moins.


***

18 octobre 2024, hartford (connecticut)

Funèbre, ces dagues de pluie qui martèlent les vitres de cette librairie poussiéreuse, aux livres tâchés du parfum des souvenirs. D'elles et d'eux. Et bientôt, de moi.

On griffonne. Le stylo valse, danse, balle, pirouette sur la page, des crissements apaisants contre les reliefs de la page. A-r-m-a-n-d. À peine lisible pour être déchiffrable, suffisamment déchiffrable pour être unique. Une signature toute en finesse. J'ai passé des heures à la trouver. J'ai tout essayé: le A circulaire. Ovale, arrondi, bouclé. Sphérique, pointu, aigu, chevron. Le résultat final ressemble plutôt à une spirale. Hypnotisante, elle capture l'attention, l'emprisonnant dans ce point de fuite invisible vers lequel on accourt inévitablement.

Des regards reconnaissants sont offerts à ma discrétion. Un par là, au gérant du magasin ayant eu la courtoisie de non seulement m'accueillir en ces lieux, mais également, de m'offrir une tasse de thé... Disons, adéquate. Un par ici, à l'attention du jeune étudiant qui réceptionne le volume que je viens de signer – un exemplaire de Spectres, mon premier roman (et également mon oeuvre emblématique). « Merci encore à vous, d'avoir lu mes mots. Cela me touche infiniment. » Des paroles Infinitésimalement sincères, bien qu'hautement exagérées. L'art de savoir apprivoiser son public en agrémentant son image, et l'un des ingrédients essentiels au charisme. On remerciera toujours maman pour les merveilleuses leçons d'étiquette qu'elle s'est appliquée à m'enseigner toute ma jeunesse. Je ne serais pas un quart de l'homme que je suis aujourd'hui sans elle.

Le jeune homme disparait.
Vient enfin ton tour.

Au début, je te remarque à peine.

« Alors, alors... Que signe-t-on aujourd'hui, mademoiselle? Et désirez-vous une dédicace particulière? »

... Et si je t'avais regardée plus attentivement,
Aurais-je pu prévenir de la suite?
(Armand de Contrignac)
Helena Walsh

Âge : 35
Lieu de naissance : New York
Quartier d'habitation / Colocation : Jamaica Plain, en coloc avec Matteo et Jacob.
Situation sentimentale : Célibataire sur les papiers ; en couple dans sa tête.
Études / Métier : Esthéticienne ; apprentie masseuse.
Date d'inscription : 16/02/2023
Pseudo & Pronom(s) IRL : Elle/elle
Icon : armour & hela — toi, démone... 84a53e04df30e3a6b43fafa0c6482f2029f316e9
Faceclaim : Lily James
Crédits : amyjacob (gif) ; faith (avatar)
Multicomptes : Kristofer Vermeer.
Description (2) :
❝ relationships ❞

- family business -
jacob w. ; frère

- love -
armand d. ; homme de sa vie.
jared o. ; coach sportif (de chambre).
jude m. : blind date (prince).
mason d. : patron et coup d'un soir.
perceval h. ; ex (porte-monnaie).

- friends -
ji-hun h. ; ami héroïque et cobaye de massage.
matteo v. ; coloc.
thea l. ; amie proche.

- autre -
skye d. ; poupée vaudou à créer.

Description (3) : armour & hela — toi, démone... Helena
armour & hela — toi, démone... Tumblr_5f699008940ab853685505036762df29_343401f6_540

RPS en cours : - Armand D. #1
- Ellie T. #1
- Ji-hun H. #3
- TG. #1
- Thea L. #3
- Matteo V. #1

0/5
à venir : Jacob ; Skye.
Warnings : prostitution ; adultère ; érotomanie (maladie mentale).
RPS : 119
Messages : 532
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Helena Walsh
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LOVE SHOT › heart speaks in puzzles
Fiche de présentation : https://www.i-love-harvard.com/t157366-helena-walsh-lily-jamesRépertoire rps : https://www.i-love-harvard.com/t155402p20-kristofer-helena-repertoire-rps#8601033Fiche de liens : https://www.i-love-harvard.com/t156467-kristofer-fiche-de-liensProfil meetsachussets : https://www.i-love-harvard.com/t157529-meetsachussets-sugahell

Toi démonetw ; érotomanie ; maladie mentale ; stalking.
mood | Il était là. Dans cette pièce, remplie de milliers d’histoires à consumer, de respirations qui s'asphyxient au détour d’une page tournée, de coeur qui s’emballent sous des doigts qui se frôlent, de secrets qui se murmurent au creux de l’oreille. Il était là et personne ne le voyait. Personne si ce n’est la silhouette mièvre de Helena Walsh. Personne ne le voyait et elle ne pouvait détacher ses yeux de cette évidence. De ce coeur qui rayonne et qui inonde de lumière la pièce à chaque battement. De vibrations qui remontent de l’antre de la Terre pour venir se répercuter le long de ses jambes. De cette sensation de suffocation alors qu’il gonfle chaque seconde qui passe, distillant en elle une joie apaisée. De ce bruit mécanique des rouages du destin qui s’activent lorsqu’elle se retrouve en sa présence et qui vrille ses oreilles d’une telle intensité qu’elle ne comprend comment les quelques personnes présentes ne peuvent s’en rendre compte. Cet amour. Son Armour. Et voilà son tour.

Timidement, elle s’approche de la table à laquelle il a pris place. Elle est la dernière de la longue file d’attente la conduisant à ce tête à tête dont elle rêve depuis qu’elle a mis les pieds dans cette petite librairie indépendante. La concurrence n’est guère rude dans cette station balnéaire qui se vide de sa population estivale. Ne demeurent que les locaux qui ne semblent guère s’émouvoir de la venue d’un auteur aussi important, aussi talentueux, aussi éblouissant que l’est Armour. En d’autres temps, d’autres lieux, sans doute se serait-elle offusquée de ce manque de considération pour son délicieux amour. Mais aujourd’hui, une certaine tendresse lui fait prendre conscience qu’elle peut ainsi profiter davantage de lui. Même s’ils ne leur est pas possible d’exprimer tout ce qui les relie l’un à l’autre, elle peut, à tout le moins, se complaire dans ce moment volé à leur vie réciproque.

“Bonjour.” Sa voix tremble un peu. Sans doute est-cela l’émotion qui se dessine sous ce frémissement. Va-t-il lui en vouloir de le retrouver ainsi en public ? Ou au contraire le plaisir va-t-il l’inonder au point de se réverbérer sous ses traits majestueux ? “Je suis votre plus grande fan. Vous êtes merveilleux.” Le vouvoiement est autant de mise en public que les halètements et gémissements demeurent dans leur sphère privée. Elle lui tend son deuxième recueil de poésies. Si ses romans sont bien dans le tote bag que ses frêles épaules ont du mal à supporter, elle veut se distinguer : elle n’est pas de celles qui ne connaissent que Spectres, elle n’est pas de celles qui se contentent d’acheter la dernière oeuvre pour la faire dédicacer. Elle est de celle qui veulent se démarquer et le marquer, lui faire réaliser qu’il a besoin d’elle autant qu’elle a besoin de lui. “Vos mots résonnent en moi comme rien n’a jamais résonné en moi. C’est… inexplicable. Merci.”

Nerveusement, elle lui tend son livre, des étincelles semblent jaillir de leurs doigts qui se frôlent, la faisant sursauter alors même qu’elle y est pourtant préparée. “Je vous fais confiance. Quels que soient les mots choisis, ils seront parfaits.” Elle devrait se dissimuler davantage, taire cet amour qui est bien trop flagrant afin de préserver le semblant de vie en ordre de celui qui hante ses nuits. Mais il ait des sentiments, des moments contre lesquels on ne peut lutter.

feat. @Armand de Contrignac
(Helena Walsh)


❝ fleur de saison❞ so it's gonna be forever or it's gonna go down in flames. you can tell me when it's over if the high was worth the pain. got a long list of ex-lovers, they'll tell you i'm insane 'cause you know I love the players and you love the game.
Armand de Contrignac

Âge : 47
Lieu de naissance : Près de Bergerac, en Dordogne
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Description (1) :
« Il n'existe aucun amour qui ne soit pas un crime. »

RPS en cours : la bohème, puccini (skye)
Warnings : mère atteinte d'Alzheimer, personnage en couple avec un de ses anciens élèves, personnage harcelé/stalké par une ératomane, problèmes relationnels (insécurités et angoisses), mentions de sang, mentions d'hospitalisation, language grossier/vulgaire, pensées macabres (liées à la quasi-certitude d'une mort imminente) ; possibilité (non-confirmée) de: (1) tentative de suicide (2) tentative de meurtre (3) accident grave.
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Armand de Contrignac
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tw: érotomanie ; maladie mentale ; stalking

Au « premier » regard, tu n'avais rien d'atypique. Et pourtant, ce sentiment de familiarité m'avait pris au dépourvu. Pourquoi avais-je cette étrange impression de t'avoir déjà croisée? J'étais loin de savoir que tu hantais déjà ma vie. À l'effigie des spectres dans mon roman, c'est dans chacune des ombres de mon quotidien que tu te tapissais. Au fond de l'amphithéâtre, lors d'un séminaire. À travers la fenêtre, pendant la pause déjeuner. À la table du fond, dans mon café préféré. Je maudis, parfois, le jour de notre première rencontre. Je m'en souviens vaguement, maintenant que tu me l'as rappelé. Et lorsque je suis seul, avec mes pensées... Il m'arrive parfois de regretter mon impatiente générosité.

Tu t'avances, et je souris. En toute innocence, sans arrière pensées.

Comment aurais-je pu me douter? De tes desseins, de tes motivations. À mes yeux, tu n'étais qu'une inconnue au même titre qu'une autre. Dire qu'il ne s'agit pas de la première fois qu'une lectrice s'attache à mes propos serait euphémique. Je dois cependant admettre que tu es la seule à avoir poussé le vice à l'extrême. Avec du recul, tout semblait si innocent, dans ces premiers moments. Ça me manque, parfois. Les choses étaient plus simples, alors. Et nettement moins dangereuses. Je reste persécuté par la désagréable sensation que nous courons droit vers le désastre. Et pourtant, je me vois incapable d'arrêter cette course frénétique vers la tragédie dans laquelle nous nous sommes lancés.

Autant que je déteste l'admettre, ton obsession me fascine autant que ta fascination m'obsède.


Ta nervosité désarme inévitablement. Il n'y a aucune raison de se méfier de l'agneau qui avance avec timidité. « Ma plus grande fan? » Je me permets de jeter un regard à mon agent, afin de lui offrir un sourire. « Tu as entendu? Nous l'avons enfin trouvée! » Il rit, évidemment, à mon interjection comique.

Je me demande s'il rirait toujours s'il connaissait la suite
Des évènements, dans toute leur gloire tragique

Ou s'il se lamenterait des tourments que tu as abattu sur moi
Ou s'il te féliciterait pour l'art issu de ce terrible émoi.


On retrouve son sérieux. Ce serait fâcheux que tu croies que je me moque de toi. « C'est fort aimable de votre part, vous m'en voyez éternellement reconnaissant. » La mauvaise presse n'a jamais été une méthode de promotion que je trouve particulièrement parlante. Je suis plutôt discret, de nature. Réservé. Délicat. Je n'aime pas que mes affaires soient étalées sur la place publique. Ironique, je sais, pour un auteur-poète à la prose lyrique.

Si j'avais su alors que tu me propulserais à la une des journaux,
Je crois que je t'aurais étranglée sur le champ.


Je jette un regard à l'ouvrage que tu tends avec toute la délicatesse d'une harpie. Fièvres glaciales: cent poèmes sur l'imaginaire du plaisir. Je reste bouche bée de retrouver ce tome ici, de « l'autre côté de l'étang », comme le disent si souvent mes collègues Américains. Le texte, en français, n'a jamais été traduit — ses contenus, jugés trop osés pour le marché Anglophone. « Vous êtes venue de France? » finis-je par demander, d'une voix sincèrement curieuse, dans ma langue paternelle.

Est-ce donc là que tout a commencé?
La dégénérescence frénétique de tes ardeurs endiablées?
Est-ce donc là?


Le malaise s'installe légèrement à ta prochaine interjection.

« Vos mots résonnent en moi comme rien n’a jamais résonné en moi. C’est… inexplicable. Merci. »

Un choix de mots curieux pour décrire des poèmes hautement personnels. Ce recueil a été écrit lors d'une passe difficile avec Skye. Il venait de m'avouer son asexualité. Je n'avais pas d'autre choix que de sublimer mon désir comme je le pouvais. À ce jour, il n'a jamais lu ces textes. L'idée qu'il le fasse me terrifie.

Mais ce n'est pas la première fois qu'une lectrice s'entiche de mes mots. Ça reste hautement flatteur. Et légèrement attendrissant.

Comment aurais-je pu me douter de l'étendue de ta folie?
Une inconnue.
Voilà toute l'étendue de ce que tu représentais à mes yeux.
Quelles raisons aurais-je eu de me méfier d'une vulgaire inconnue?


Et lorsque nos mains s'effleurent, je constante surtout que la couverture est bien usée. Ce livre a été lu, plus d'une fois. Mon sourire s'élargit. « J'espère me montrer à la hauteur de cette confiance, dans ce cas. Désirez-vous que je vous l'adresse personnellement? »

Tu me le donnes, ton nom.

« C'est un joli prénom. »

Si j'avais su combien il me hanterait, je n'aurais jamais dit ces mots.

Puis, je décapsule mon stylo plume, pour griffonner sur la page. Mes collègues se moquent de mes tendances vieux-garçon, mais aucune sensation ne peut rivaliser avec celle d'imprégner une page vierge de véritable encre noire.

Chère Helena,
J'espère que ces mots sauront réchauffer même le plus glacial des hivers,
Et tenir éveillée toute flamme qui sommeille en toi.

Mes voeux les plus sincères,
Armand.
(Armand de Contrignac)
Helena Walsh

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Toi démonetw ; érotomanie ; maladie mentale ; stalking.
mood | Le sourire se fait discret, presque timide devant celui pour qui son coeur bat. L’indifférence est de rigueur sous les regards extérieurs. Il ne faudrait pas que la vérité éclate au grand jour alors même qu’il se retrouve déjà sous les projecteurs.La pleine lumière doit se concentrer sur son oeuvre aujourd’hui. Il ne serait pas de bon ton qu’un scandale vienne ternir ce jour de gloire où des foules entières se déplacent pour rendre hommage à l’écrivain le plus talentueux de ce XXIe siècle, ce Charles Baudelaire des temps modernes, ce prince héritier d’un autre temps, cet amant qui appartient à la belle blonde sans que le monde qui les entoure ne soit au courant. Pas son propre mari. Pas son agent. Pas cette propriétaire de librairie qui s'enorgueillit de sa venue dans sa modeste boutique. Ce secret leur appartient et le regard qu’elle plonge dans le sien, si pur, ne peut que confirmer tout l’amour qu’elle lui porte. C’est un miracle que le mot ne s’échappe tant la puissance de leurs sentiments réciproques ne laisserait aucun doute à quiconque y prêterait de l’attention.

“C’est moi.” répond-elle, le carmin de ses lèvres semblant contaminer légèrement ses joues tandis que son souffle se perd dans cette éternité qui semble les séparer. Dans leur prochaine vie, pourraient-ils enfin s’aimer sans obstacle ? Aucune attention n’est porté sur l’homme qui rit à ses côtés. Il n’a pas d’importance. Tout comme tout ce qui les entoure n’a pas davantage d’importance. Le seul qui en possède se trouve être son interlocuteur qui d’une parole, d’un geste, d’un simple regard est capable de la faire défaillir. C’est d’ailleurs un miracle que ses jambes la soutiennent encore alors que ses yeux la frôlent au même titre que la pulpe de ses doigts sur son épiderme au moment de tendre ce recueil.

Ses boucles blondes ondulent légèrement et elle se raccroche aussi discrètement que possible à la table à laquelle il se trouve, y trouvant l’appui nécessaire pour ne pas défaillir lorsqu’il commence à lui parler dans la langue de Molière. “Non, je l’ai trouvé.” lui répond-elle, sur Vinted, pour 1,50$, hors frais de livraison. Son accent tout américain accorde des rondeurs à la langue continentale qu’il lui ait autant difficile de la prononcer que de s’en faire comprendre. Malgré les 75 jours d’apprentissage sur Duolingo. “Ca n’a pas été simple mais il vaut tous les efforts.” Elle tente d’accrocher son regard, peine perdue, puisqu’il est déjà en train de s’appliquer dans sa dédicace. Comprends-t-il qu’au delà du livre c’est de leur histoire dont elle parle ? “J’ai mis tellement de temps à te trouver.” Cette âme soeur. Elle l’a tellement cherché. Elle l’a tellement espéré. Elle l’a tellement attendue. Mais elle l’a tellement aimé. “Mais maintenant que je l’ai, je vous promets de ne pas le quitter.” Jamais plus il ne sortira de sa vie. Dans cette vie comme dans les suivantes.

“Merci.” chuchote-t-elle alors que d’un coup d’oeil, elle déchiffre la dédicace à l’envers qu’il lui fait, dévoilant toute la puissance de leurs désirs réciproques l’un pour l’autre, promesses d’un autre moment charnel comme il est seul capable de lui offrir. Bien incapable de se contenir, elle se mordille la lèvre en rêvant de sentir ses mains courir encore sur son corps. La chaleur se fait subitement insupportable et elle ne sait pas comment l’évacuer. “Comment faites vous ?” lui demande-t-elle révérencieuse et discrète sous la présence gênante d’un tiers. “Pour avoir autant de talent ? Cette inspiration ? J’aimerais savoir écrire comme vous.” Elle est sa muse. Elle le sait. Il le sait. Ils le taisent.


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(Helena Walsh)


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