EVELINA D'HARCOURT › alexandra saint mleux

(Mise en page libre)
un Lorsqu’elle avait à peine douze ans, elle a perdu ses parents dans un tragique accident de voiture. Ce jour-là, elle se souvient d'être rentrée de l'école avec des attentes innocentes, impatiente de leur annoncer qu'elle avait été sélectionnée pour un concours de mode. Mais la nouvelle du décès a bouleversé sa vie en un instant, laissant un vide immense dans son cœur. Après leur mort, elle a été placée dans une famille d'accueil, où elle a souvent ressenti l'absence de l'amour inconditionnel de ses parents. Cet événement tragique a non seulement façonné sa vision du monde, la rendant résiliente, mais a aussi cultivé en elle une profonde peur de l’attachement, car elle craignait de perdre à nouveau ceux qu’elle aimait. Malgré la douleur, elle se bat chaque jour pour honorer la mémoire de ses parents, leur promettant silencieusement de vivre pleinement sa vie pour eux. Leur souvenir la pousse à explorer ses passions, à saisir les opportunités et à cultiver des relations authentiques, même si la peur de l'abandon la hante encore. › deux Après un an passé dans une famille d'accueil qui lui avait apporté plus de malheurs que de réconfort, sa vie a pris un tournant inattendu lorsque les D'Harcourt ont décidé de l'adopter. Ce jour-là, elle se souvient de l'excitation qui l'habitait, mais aussi d'une peur sourde. Leurs belles maisons et leurs soirées élégantes lui semblaient si éloignées de son enfance tumultueuse. Lors de la première rencontre, elle a été accueillie par Mathieu, le fils aîné des D'Harcourt. Il l'a guidée à travers la maison, lui montrant son nouveau monde, un endroit rempli de possibilités et d'attentes. Mais en visitant la bibliothèque, elle a remarqué une photo de la famille D'Harcourt, souriante et unie. Elle a alors ressenti un pincement au cœur, consciente qu'elle ne ferait jamais vraiment partie de cette image parfaite. Les premiers mois ont été difficiles. Les D'Harcourt attendaient d'elle qu'elle s'adapte rapidement à leur style de vie, mais elle se sentait souvent comme une intruse. Mathieu a été un soutien inestimable, lui montrant les coins cachés de leur quartier et partageant des histoires sur leur famille. Petit à petit, elle a commencé à se sentir plus à l'aise et s'est autorisée à les voir comme sa nouvelle famille. › trois Cette nouvelle vie, cette nouvelle enfance sous une stricte tutelle en Angleterre l’a rendue très réfractaire à toute forme d’autorité. Pas habituée, elle ne comprenait pas. Préférait prendre des décisions par elle-même, ce qui l’a conduite à entrer en conflit avec la plupart de ses professeurs. › quatre Elle a un faible pour l’ésotérisme et consulte régulièrement des tarologues et astrologues. Elle ne prend pas leurs conseils trop au sérieux, mais trouve un certain réconfort dans leurs prédictions. › cinq Malgré des apparences de stabilité, elle entretient une relation tendue avec certains membres de sa famille adoptive, notamment avec Madame Harcourt, dont elle perçoit le mépris caché. Mépris accentué depuis que la jeune femme a connu Mason, avec qui elle s'entend très bien, y trouvant en lui un vrai grand frère protecteur. › six Elle a déjà été arrêtée pour conduite en état d'ivresse à Londres lors de sa jeunesse. Cet épisode a été un rappel brutal de la nécessité de contrôler ses excès, bien qu'elle n'ait jamais renoncé à sa soif de liberté. › sept Elle maîtrise le français, l'anglais et s’essaie à l’italien pour un jour peut-être retourner sur des traces familiales. › huit En dépit de son raffinement apparent, elle est notoirement mauvaise cuisinière. Ses tentatives finissent souvent en désastre, et elle préfère commander ou dîner dans de bons restaurants de Boston. › neuf Son année en famille d'accueil a été marquée par des hauts et des bas. Bien plus de bas que de hauts d'ailleurs. Elle avait alors douze ans et venait d'emménager chez eux, une famille qui avait décidé de l'accueillir temporairement. Au début, tout semblait prometteur : ils avaient une grande maison, un jardin et deux enfants. Un enfant biologique et une autre fille comme elle, qui ne devait être là que temporairement. Mais rapidement, la façade parfaite a commencé à se fissurer. Les premières punitions, les premiers mots violents. les coups. Des câlins un peu trop intimes pour s'excuser. Elle encaissait sans pouvoir en parler à quiconque, si ce n'est Thaïs. Sa soeur de coeur. Elle savait que cette situation n'était pas normale, mais que pouvait-elle faire ? Elle ne voulait ni se retrouver dehors, ni encore moins laisser Thaïs, seule dans cette famille. Pourtant, pas le choix lorsqu'on lui apprit qu'elle avait été adoptée par une autre famille. › dix Ses relations avec les hommes ont toujours été teintées de méfiance et de prudence, en raison de son passé. Cependant, il y a un moment qui a particulièrement marqué son parcours émotionnel. À l'université, elle a rencontré Max, un camarade de classe qui semblait différent des autres. Charmeur, drôle et toujours prêt à l'écouter, il a rapidement gagné sa confiance. Au début, elle a été séduite par sa gentillesse et son attention, mais elle avait également peur de s'investir trop émotionnellement. Un jour, alors qu'ils étudiaient ensemble dans une cafétéria, Max lui a fait une remarque qui a déclenché une vague d'émotions enfouies. Elle a été prise au dépourvu et s'est alors refermée. Elle a commencé à s'éloigner de Max, craignant de l'ouvrir à sa douleur et de le faire fuir. À chaque rendez-vous qu'ils avaient, elle sentait la tension monter, comme si elle se battait contre elle-même pour décider si elle devait ou non lui révéler ses vulnérabilités. Max, de son côté, a essayé de la soutenir, mais il a fini par se sentir frustré par cette distance. Un soir, lors d'une promenade, elle a finalement craqué. Et finalement, elle a décidé de mettre fin à leur relation. Bien qu'elle ait été attirée par Max, elle a réalisé qu'elle n'était pas prête à se laisser aller. Elle a préféré la sécurité de la solitude à la vulnérabilité d'une connexion profonde. Ce moment a été à la fois une libération et une douleur, lui rappelant que la route vers la guérison était encore longue.