If my heart was made of stone... (Harlem & Griffith)

Averti par la sécurité de son arrivée, tu t'es extipé du canap dans lequel tu t'es enfoncé depuis que t'es sorti de la douche après ta répêt. T'avais pensé te servir un verre et t'abrutir devant la télé, mais au final, c'est la télé qui t'as surtout regardé et le glaçon a fondu dans le verre sans que tu n'en prennes bien qu'une gorgée. T'en a trop dans la tête ce soir. Et t'as qu'une idée qui t'obsède, plus forte que les autres, et c'est d'avoir Harlem dans tes bras. Pas pour le faire gémir toute la nuit ou lui faire crier ton nom… juste lui. Juste lui dans son entièreté. Et même si t'as piler sur ton habituel orgueuil pour le lui dire, t'as encore du mal à avaler correctement la signification de ce genre de pensées.

T'avais pas non plus prévu qu'une telle demande tourne sur la dynamique de famille. Mais comme c'était déjà un secret de polichinel avant, t'as pas vraiment eu de mal à lui dire ce qu'il y avait à dire. T'aimes juste pas le sujet. Parce que ça parle d'eux et que t'aimes pas leur accorder la moindre attention.

Avisant le Wayne qui sort de l'ascenseur alors que tu l'attends appuyé sur le cadre de la porte d'entrée de l'appartement, le coin de tes lèvres se retroussent, plus joueur et de quelques recourbements de l'index, tu l'appelles. Bon d'accord… sexy comme il est, peut-être que lui fera gémir ton nom, mais plus tard.

• @Harlem Wayne

Il se passe quelque chose en ce moment. Une sensation étrange flotte dans l’air, et tu n’aimes pas ça. Tu es devenu un peu trop lucide sur la situation, et ça te fait peur. Malgré les plaisanteries de ton entourage, dans le fond, leurs remarques ne te déplaisent pas. Et c’est bien ça, le problème. Depuis quand es-tu devenu si à l’aise avec cette idée de l’amour ? Enfin, tu acceptes de la considérer, cette foutue émotion, mais uniquement parce qu’elle est liée à lui. Ce petit (grand) bout d’homme qui te fait craquer. Ça te chamboule complètement, car tu sens que tu te diriges droit vers les ennuis. Mais tu ne veux plus te voiler la face.

Déjà cet été, tu avais commencé à comprendre, à l'accepter mentalement. Tu avais réglé les choses avec A. Mais là... oh putain, qu’est-ce que tu fais ? En attendant, c’est bien la première fois que tu vois Griffith aussi vulnérable. Et ça te touche plus que tu ne l’aurais imaginé. Alors quand il t’a demandé de venir, tu n’as pas réfléchi une seconde. T’as foncé, advienne que pourra.

Le monde a remarqué ton absence chez toi, mais tu t’en fiches. T’as fait ton sac pour... qui sait combien de nuits chez ton Superbe. Le trajet, l'ascenseur, tout t’a semblé durer une éternité. Et puis... tu l’as vu. Là, devant toi. Ta Beauté, avec un regard empreint de tristesse, mais un sourire qui te fait fondre. Tu as laissé tomber ton sac, tu as enroulé tes bras autour de son cou, et sur la pointe des pieds, tu l’as embrassé.

Ouais, y’a définitivement quelque chose de bizarre dans l’air. « Je veux tout savoir », as-tu murmuré. Parce que tu veux vraiment le connaître. « Toutes les nuances qui te composent, de ta naissance jusqu’à maintenant. » Au fond, tu trembles. Tu sais dans quel état d’esprit tu entres chez lui, mais tu n’as aucune idée de comment ni quand tu en ressortiras. Mais peu importe, c’est maintenant.

Ça te flanque un coup de le voir te sourire de la sorte, le voir accourir dans tes bras pour t'embrasser. Un baiser qui a pas le même goût, un baiser qui cogne un peu plus que t'aurais réellement voulu. Ou peut-être que tu fais encore trop l'autruche? À refuser l'idée que le grand Griffith Exner puisse avoir le coeur qui bat pour un autre? Apparemment, il fonctionne encore très bien le machin, même si tu l'avais refourguer aux oubliettes y'a des années… Parce que t'avais envie de rien d'autre que du New-yorkais qui se tient présentement dans tes bras. …et te souffle qu'il veut tout connaître sur toi depuis ta naissance. La nuit va être longue! Et pas comme à l'habituel…

T’as un soupir mi-amusé, mi-résigné à son commentaire, l’entrainant à l’intérieur faisant passer son sac à l'intérieur de l’appartement tandis que tu fermes la porte. Tu le lâches pas, t'en a pas envie et même si la conversation qui s'annonce ne sera probablement pas ta préférée, tu le renseignes tout de même :

- Je suis né à Augsburg en Allemagne, mais j’ai passé la majeure partie de ma vie à Copenhague au Danemark, mentionnes-tu, ton accent perçant facilement lorsque tu prononces chaques villes et pays. …quand mes parents ne m'envoyaient pas ailleurs, précises-tu en passant tes mains sous ses fesses pour le soulever, faisant passer ses jambes à ta taille alors que tu le portes jusqu'au canapé pour vous y installer confortablement contre les coussins. Je parle anglais - obviously -, allemand et danois. Je suis le premier de deux enfants… Et clairement le mieux réussi des deux, mentionnes-tu, coulant ton frère sans la moindre honte. Autre que ça… Tu veux savoir quoi, Harlou le curieux? Le questionnes-tu, lui laissant droit à voir des chapitres de ton histoire que tu partages pas vraiment avec personne. Ça te fait étrange. Mais peut-être que pour une fois, tu peux faire réellement confiance à quelqu'un d'autre qu'à ta Betty Boop. Après tout, il s'est déjà taillé une place au milieu des murs que t'avais érigés...

• @Harlem Wayne