that night, he looked like a demon (ji-hun)

That night
He looked like a demon

labo de pharmaco, école de médecine, Cambridge
night, october
dissection, sang, frayeur

Nouvelle nuit à patienter les résultats, autour de lui régnait presque un calme plat, dans l'attente il avait décidé de s'occuper sur meetsa. Soudain survint une coupure d'électricité, dans le noir Ji-hun fut plongé, les mammifères autour de lui se mirent à s'agiter et la machine s'arrêta de tourner. Un souffle puissant expiré par le nez, parce qu'il restait moins d'une heure avant de pouvoir prendre congé, mais il fallait croire qu'il vivra son sommeil dans le canapé. À la lumière de l'écran il tenta de sortir, voir où se trouvaient les fusibles pour pouvoir en finir. Il se balada dans les couloirs, aucun doute il connaissait par cœur le laboratoire. Tous ses collègues s'en étaient allés, alors, quand des râles furent perçus ses pas furent stoppés. Il analysa les sons à l'endroit d'une intersection, puis il s'éloigna de sa destination, préféra voir de quoi il était question. Il avança prudemment, lampe de poche du portable l'aidant, jusqu'à se rendre compte qu'à l'entrée d'un bureau de dissection se trouvaient de nombreuses gouttes de sang. Corps de côté, porte poussée, tête lentement passée, il leva l'appareil pour éclairer la pièce en entier, remarqua sur un plateau l'organe malade coupé et non rangé. De quoi se questionner, le cerveau du Nord-coréen se mit à carburer et il en conclut à l'étrangeté. Les plaintes reprirent, le faisant presque frémir, elles semblaient plus proches de ce qu'il pouvait en déduire. Nette préférence pour la prudence depuis qu'il avait ouvertement crié à la Corée du Nord sa future vengeance, il entra dans la pièce pour emprunter une paire de ciseaux, elle aussi oubliée, dans le cas où il se ferait attaquer par celui ou celle qui était en train de rôder. Cœur battant forcément un peu plus fort, il se retrouva dans l'allée encore, arme de défense bien serrée sans nul effort, il poursuivit ses recherches, plongeant de nouveau dans l'obscure décor, marques de sang sur la longueur du corridor.

@Neo Jang & @Ji-hun Hwang
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That night
He looked like a demon

labo de pharmaco, école de médecine, Cambridge
night, october
sang, chasse à l'homme, frayeur

Les taches de sang avaient été suivies, paire de ciseaux bien serrée au cas où on lui voudrait des ennuies, seule raison du retour de ses insomnies. Il y avait peut-être la fatigue qui jouait aussi, à pousser Ji-hun dans ce jeu étrange du chat et de la souris ; quel rôle lui avait-on attribué dans cette partie ? Le cœur battait fort, certain qu'il ne s'était pas assez entraîné encore, à faire face à la fureur des espions nord-coréens qui désiraient probablement, sur lui, mettre la main. Pour avoir trop parlé de ce qui s'y passait, pour avoir crié vengeance à son père, à ses sœurs, à ses frères qui ne rêvaient que d'un avenir parfait, loin des restrictions que le pays du Nord appliquait ; aujourd'hui, c'était sa tête qu'on voulait voir pourrir au bout d'un piquet, grimace faciale effrayante qui se figerait, pour rappeler à tous ceux qui oseraient, que jamais on ne s'en échappait pour de vrai. Râles qui se rapprochaient, mais l'écho dans les couloirs le troublait, impossible de savoir si c'était la bonne direction qu'il choisissait. Il lui semblait que la personne s'était amusée à tourner de tous côtés, au point où les marques sanguines finissaient par se croiser - et même les compétences acquises à l'armée ne pouvait l'aider à deviner dans quel sens elle avait marché, cette chose à la morale inhumaine qui, de lui, voulait se jouer. Et puis dans son dos l'exclamation d'une satisfaction, le doctorant se stoppa sans la moindre hésitation, tenta de contrôler sa respiration, mais peine perdue face à la situation ; c'était lui ou eux. Alors il se tourna vers l'individu aux plaintes qui ne cessaient pas, levant très haut ce qui pourra lui servir de pieu, ne prit certainement pas ça pour un jeu. Il allait planter la pointe dans le premier membre qui lui sera offert, dans l'espoir de mettre un petit peu fin à son enfer, pendant que la pluie, dehors, battait son propre concert. Heureusement revint momentanément la lumière, qui lui permit de quitter quelques secondes l'obscure atmosphère et d'arrêter net ce qu'il s'apprêtait à faire. Observation rapide effectuée, de ses yeux qui avaient été habitués à analyser. L'individu n'était pas armé, mais portait les traits de la Corée - nouvelle coupure d'électricité. Il attrapa le col de la blouse portée et se mit à cracher plus qu'à ne demander : mwo wonhae ? Qu'est-ce qu'il lui voulait ?

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night, october
sang, chasse à l'homme, frayeur

Les pas se voulaient discrets dans le couloir où le mal rôdait, yeux rivés sur ce que le portable apportait de lumière, à défaut de pouvoir compter sur la pluie et ses éclairs dans cette effrayante atmosphère. Est-ce que son cerveau avait recommencé sa petite affaire, à lui faire croire que des voix se liguaient contre lui pour le mettre dans la galère ? Il ne savait guère. Mais une chose était sûre : il ne sera pas celui à finir à terre. Alors, quand la satisfaction survint à son oreille, il n'hésita pas à se tourner et à lâcher l'appareil. Explosé contre le carrelage, la paire de ciseaux levée pour faire son premier ravage, néon soudainement fonctionnel qui l'empêcha tout juste de risquer la cage. L'élan stoppé avant de le planter, - avant d'être l'auteur d'un crime, le premier -, yeux par l'artificielle transpercés, presque aveuglé, et l'inconnu fut soudainement illuminé. Pour quelques secondes à peine, elles lui permirent de contrôler qu'il ne se trouvait pas en danger, la débraille et les yeux blancs pour « seules » étrangetés. Le plafond s'éteignit, le nord-coréen réagit. Le col fut attrapé, sur le tissu les phalanges bien serrées, à presque vouloir l'étouffer pour s'assurer qu'il ne pourrait se rebiffer. La langue maternelle parlée, le regard presque débridé, figé sur des traits qu'il tentait de deviner dans l'obscurité - les sourcils froncés pour la sévérité, et ses muscles contractés, comme pour donner un peu plus de volume à la carrure travaillée. Pour intimider, pour convaincre l'adversaire de ne surtout pas attaquer, comme on le ferait si on ne naissait pas en captivité ; la sauvage liberté. Et puis vint l'anglais, parfait. L'espion rusé ou erreur sur l'identité. C'eut le don de le questionner, la posture toutefois gardée. Vous allez me tuer ou pas? Ça ne sonnait pas comme un défi, il l'entendit ; qu'est-ce qui lui avait pris ? Piégé par ses tourments, consulter ne serait peut-être pas une mauvaise idée, finalement. Le doctorant se rendit enfin compte que la pointe, malgré lui, s'était rapprochée, en ligne de mir le visage qui reflétait également la Corée, ciseaux parés à s'enfoncer dans le crâne à la moindre impulsion donnée. Je...euh...e..., il commença par balbutier, le cœur toujours battant sous le torse agité, avant de subitement le lâcher - le laisser respirer, à trop l'avoir bridé -, puis reculer. Encore un peu plus s'éloigner, de pas qu'il était en train de traîner, comme si l'énergie était en train de le quitter. Prise de conscience de la menace qu'il devenait, l'arme qu'il lâchait, le bruit du chrome qui s'invitait dans le silence qui avait pesé ; et si je l'avais tué ?

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night, october
sang, frayeur

Col de la blouse aussitôt lâché quand Ji-hun comprit que ce n'était pas un espion nord-coréen qu'il venait d'attraper. Le bruit de la paire de ciseaux jetée marqua le début des pas qu'il se mit à effectuer. Il recula du corps qu'il avait failli planter, de coups qu'il n'aurait pas hésité à répéter, afin de s'assurer que, jamais plus, le mal ne pourrait nuire à ceux rêvant de libertés. Le doctorant ne se détourna toutefois pas de lui, parce qu'on lui avait appris à ne jamais tourner le dos aux ennemis, à ses amis. Personne à qui se fier au Nord de la Corée, tous les faits et gestes épiés, puis rapportés au gouvernement qui désirait les contrôler. La sécurité..., il se mit à penser, recoins du couloir inspecter, le point rouge désespérément cherché ; ce n'était pas si différent, ici aussi on scrutait ce que pouvaient bien faire les gens. Les mots du plus jeune pas vraiment captés, il y avait de ces images qui commençaient à défiler, assez distinctes pour le déconcentrer, faire fi des bonnes manières qu'accompagnaient les excuses lâchées : le scientifique qui s'était armé d'une cisaille bien aiguisée, la traque qu'il avait commencée, le sang qui avait giclé et s'était étalé, qui s'était probablement glissé sous ses semelles foncées. Était-ce bien dans cet ordre que ça s'était passé ? Plus très sûr en réalité – pourvu que la coupure d'électricité ait fait en sorte de ne rien filmer. S'installa la crainte de perdre ses papiers, de devoir tout recommencer dans un pays où il n'était même plus l'invité. Il peina à respirer, chercha du regard ce qui pourrait l'aider à s'oxygéner, tira sur le nœud de la cravate qui commençait à dangereusement se resserrer. Pour éviter de perdre tout ce qu'il avait gagné depuis qu'il avait demandé le statut de réfugié, il décida de se barrer. Dénouer le tissu qui tentait de l'enchaîner et courir aussi vite que ses jambes pouvaient le porter, laissant derrière lui la paire de ciseaux et le téléphone dans les ténèbres de cette nuitée.

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