turn it off, like a light switch (del & matt)

turn it off, like a light switch @Del Carter & @Matteo Verdasco
PARKING DU SUPERMARCHÉ // 13.10.24
tw : décès
Jusqu’ici, cette journée était somme toute des plus banales. Une douche, les embouteillages, une journée de travail que je termine dans les temps et un passage par le magasin afin de faire quelques courses pour manger ce soir. L’automne étant à présent bien installé, il y avait beaucoup moins de jardins à entretenir et si j’obtenais encore quelques petits jobs ici et là, la plupart du temps mon agenda était vide en dehors de mes heures de travail officielles. Un sac à la main, je me dirigeais vers la voiture lorsque mon regard croisa le sien. Mes pieds s’encrèrent immédiatement dans le sol, comme paralysé, et je manquais de lâcher mes courses. L’image de Del, sur le parking, me renvoyait à beaucoup trop de choses que j’essayais en vain de noyer et d’oublier. Je ne voulais pas penser à elle, je ne voulais pas penser à son absence, à la rancœur et la haine qui prenaient de plus en plus de place dans mon cœur quand je la visualisais. C’était comme si plus les jours passaient, moins il y avait de place pour “ l’amour “ que je lui avais un jour porté ou le pardon. Et puis il y avait Cael, le seul et vrai amour de ma vie, dont l’absence m’était toujours aussi difficile. C’était un tunnel sans fin, dont j’étais persuadé de ne jamais voir le bout. Ma seule solution était de mettre mes sentiments sur pause, de les anesthésier, en essayant de penser le moins possible à la vie “d’avant” et donc à eux. Et là, j’avais l’impression que ce passé venait de me percuter de plein fouet. Je sursautais lorsqu’une voiture émit un coup de klaxon pour me faire bouger, marchant le pas lourd vers le cousin de Kayla avec qui ma dernière interaction remontait à l’enterrement de cette dernière. Hey Del. Je dis sans joie, lui faisant quand même la bise une fois arrivé à sa hauteur. Je ne me voyais pas l’ignorer et n’ayant aucune nouvelle de “mon” fils depuis plusieurs mois, le jeune homme était peut-être la réponse à mes questions. J’ignorais s’il avait été informé du procès, du père biologique sorti de nul part, mais si c’était le cas, il avait peut-être eu plus de chance que moi à entrer en contact avec lui. Désolé, je ne m’attendais pas à tomber sur toi. Ça fait un choc. Ce n’était pas lui qui était mort mais on ne s’était jamais croisés ailleurs qu’au Texas. Comment tu vas ? Encore sous le choc, il n’y avait de la place que pour des banalités, qui me permettaient par la même occasion de prendre la température entre nous.