TW : Provocation, drogue, gang, bagarre, sang, blessure, violence physique,
J'suis peut-être un égoïste, mais toi t'es un lâche. T’es qu’un lâche. Le mot qui me heurte en profondeur, avec violence. Trop de violence. Je démarre au quart de tour, non pas que j’étais déjà sur une bonne lancée avant. Provocation et mot pouvant être cruel à son égard alors que je n’en ai pas conscience. Après tout, de quoi ai-je conscience dans cet état ? A quoi est-ce que je pense ? Rien du tout. La drogue est là, imbibant mon sang. Sang chaud également. La provocation du Wayne a fait mouche. Peut-être un peu trop même. Une dernière réponse et le téléphone est glissé en silencieux dans ma poche. La preuve doit être fait, je dois lui prouver que je ne suis pas un putain de lâche. J’étais juste désireux de le protéger, de le tenir loin de tout ça et de ne pas l’impliquer dans mes emmerdes, mais peut-être que oui, c’était de la lâcheté que de fuir de la sorte mes propres erreurs. Je ne suis pas un lâche. Je réfute cette idée, cette réalité ! Les nerfs tendus, le manque de sommeil, la consommation de drogue, rien ne m’aide à rationaliser, à y voir clair. C’est tout l’inverse, sinon, je saurais que c’est encore pire que l’idée que j’ai eu quelque jour plus tôt. Lâcheté qui sur le coup devient un acte suicidaire, c’est clairement cela, sauf que je n’en ai pas conscience. Je dois juste prouver une chose. Je ne suis pas un lâche. Jamais. Je me suis toujours battu pour vivre, pour avancer ! Je refuse ça, je refuse ces mots surtout de sa part. Je ne suis pas un lâche.
La porte claque derrière lui alors qu’il vient de se jeter dans la gueule du loup. Loup qui n’attend que de le mordre depuis des mois, tel est l’idée qu’il en a. Ignorant les manœuvres d’un homme… Qui malheureusement ce soir n'est pas là pour arranger les choses et réduire les dommages pour lui. Encore une fois.
“Mais qui voilà !” “Le traite.”Les voix qui résonnent autour de lui, ils le reconnaissent rapidement, très facilement. Homme qui les as trahis presque un an plus tôt. Homme qui se planque depuis dans un autre gang et qui leur fout la misère. Ils ont récupéré une partie du fric qu’il avait eu grâce à eux, grâce à leur gang, mais si pour les haut gradés ça semblait suffisant, surtout pour le Malacki, pour eux, ça ne l’avait jamais été. Le prix du sang devait être payé.
Mon regard se pose sur eux, les détaillants. J’en connais encore certains, d’autres semblent être des nouvelles recrues. “Je viens payer ma dette.” Phrase simple que je leur balance à la gueule avant de sortir du bar pour aller dans la ruelle adjacente. Ma pire idée. La drogue ne suffira pas pour ne pas sentir la douleur. La drogue n’aidera en rien, c’est même plus l’inverse. Sens engourdi, réflexe diminué. Mais je ne suis pas un lâche. Je ne serais jamais un lâche.
Ils affluent dans la ruelle étroite et sombre, certains pour voir le spectacle, d’autres parce qu’ils ont réellement envie de foutre leurs poings dans la gueule du Martinez---------------------
Les gyrophares qui éclairent les rues de Boston, la sirène qui retentit, réveillant les gens endormi. L’urgence est là. Un appel pour dénoncer un règlement de compte dans une ruelle de la ville. Violence qui semble de mise alors que déjà quelque nuit plus tôt un coup de feu avait retenti et signaler un blessé de coup et blessure. Mais ici, c’est différent, la violence est bien plus grande, plus sombre. Homme dans la vingtaine inconscient sur le bitume. Il est aisé de constater qu’il a été roué de coups. Visage tuméfié, plâtre brisé. Il n’ a pas de nom pour décrire la violence qui a été faite sur lui, ni maintenant ni jamais. Les doigts de l’ambulancier qui se pose sur la carotide de l’homme bien plus jeune que lui. “J’ai un pouls.” L’information tombe. Au moins, ce n’est pas un cadavre qu’ils vont devoir conduire à la morgue, ce gamin a peut-être encore une chance de s’en sortir. “Mais il est faible.” Ce qui n’est pas étonnant en vue de son état.---------------------
Le numéro est composé en pleine nuit, contacte d’urgence Monsieur Ange Murray. Les tonalités à l’autre bout retentissent quelquefois avant que l’infirmière entame le dialogue. Répondeur ou bien l’homme à-t-il décroché ? Seul le principal intéressé le sait. Mais les mots sont là, probablement trop direct. “Bonjour Monsieur Murray, ici le général Hospital de Boston, nous vous contactons car vous êtes le contacte d’urgence de Monsieur Florian Martinez et il vient d’être admis dans notre hôpital dans un état critique.” Elle ne donne pas plus de détail car ce n’est pas à elle de le faire, surtout que le verdict n’est pas encore tomber. Elle, elle a juste fait la partie de son boulot, le reste revient à ses collègues et ensuite au médecin pour expliquer l’état du jeune homme.
(Florian Martinez)