Mots sous silence ¦ Lion

Il me surprend un peu, me faisant arquer un sourcil en me parlant d'une fille que je ne connais pas, mais surtout en balançant qu'il sera capable de se cacher derrière une femme enceinte. J'en rigole doucement, espérant secrètement que cela soit uniquement dans le cadre de la plaisanterie. Ouais, j'imagine mal mon frère se cacher derrière une femme en cas de réel nécessité, mais peut-être que je me trompe et qu'il pourrait effectivement être du genre à le faire.

Passant la commande pour nos boissons et finalement un petit encas, je suis ravi de voir que Lion a quand même de l'appétit malgré ce qu'il vient de devoir aller faire au poste de police. Si l'appétit va tout va n'est-ce pas ? C'est que dans un sens, il va quand même mieux ? J'essaie de cerner pleinement le fond de ses pensées, de réussir à voir sous les masques qu'il peut porter et c'est clairement pas le plus facile.

La conversation qui se poursuit une fois le serveur partit, j'écoute mon petit frère tenter de prendre la défense de son copain et d'argumenter. J'hausse un peu les épaules, parce que clairement je suis sceptique, il y a certes ce cliché qu'il a mentionné, mais pas que. "C'est la même idée que les filles qui pensent pouvoir changer un badboy en mec bien... Elles pensent toujours être celles qui feront la différence alors qu'au final, elles sont juste un coeur en plus à brisé." Défaitiste ? Peut-être un peu, mais j'ai clairement pas envie de voir mon frère s'effondrer parce que le type l'aura trompé et se sera foutu de sa gueule de A à Z. "Tu peux argumenter comme tu veux Lion, mais sortir avec une personne et juste coucher avec une autre, pour moi c'est pas pareil." Je pourrais donner des arguments à mon frère, chercher à le faire douter de son mec et de son histoire, mais c'est loin d'être mon but. "Enfin, dans tout les cas, je te soutiens et si il vient à te faire du mal, je serais là pour toi." pour te soutenir, t'aider à te relever.

tw : mention d'adultère.
@Soren Whitaker -- T’essayais de lui expliquer ton point de vue et les mots qu’avaient bien pu te sortir Enzo lorsque vous en aviez discuté. Petite cuillère qui venait s’enfoncer dans le flan, tu venais goûter celui-ci alors que face à toi, Soren semblait plus que septique, à pas être rassuré pour un sou de la situation - et tu pouvais le comprendre, il avait un point de vue extérieur, et il ne souhaitait que le meilleur pour toi, alors forcément, la confiance était pas là pour lui. La moue enfoncée alors que ses mots parviennent à tes oreilles, assez la lose de se voir comparé au cliché peu flatteur de meufs qu’on pouvait retrouver dans des romans aux relations un peu toxiques pour adolescentes inexpérimentées. « Je… J’vois ce que tu veux dire. Mais c’est pas un bad boy. Et j’espère que ce sera différent. » A vouloir se concentrer sur le meilleur et pas sur le pire - sinon, t’auras déjà jeté à l’eau la relation, à même pas tenter quoi que ce soit si y avait pas l’espoir qui parlait. Tu lui parlais d’Adrian un instant, et tu hochais ta tête à ses mots, souriant doucement alors qu’il disait te soutenir. « J’veux juste… Essayer. Avec lui. J'aime comment il est, j'aime comment il me traite, et au moins, même si ça se passe mal, je serai fixé. » Tu ne te voyais pas te demander toute ta vie où cette histoire qui a pris un tournant si important lors du summer camp aurait pu t'amener - t'en étais enfin à ce point culminant où tu pouvais vivre ce changement, vivre cette histoire pleinement, et la consumer sans regret même si elle venait à finir pour x ou y raison. T'avais confiance en Enzo, et t'avais envie d'avancer petit à petit à deux, de pas quitter cette bulle autour de vous. Les lèvres qui retrouvaient le liquide brûlant, t'as le sourire qui devenait soudainement malicieux, les yeux se posant sur le visage de ton grand-frère. « Et toi alors, du nouveau dans ta vie amoureuse ? »

A l'entendre, il semble réellement éprit de son copain, pour le défendre de la sorte, pour être certain qu'il ne fera rien de mal. Confiance aveugle ou bien est-elle réellement justifié ? Je n'en sais rien et contrairement à mon frère, je ne peux pas juste accepter comme ça... Je veux qu'il soit heureux et évité de le voir avec un coeur brisé à cause d'un malandrin qui aurait joué avec lui et ses sentiments. "Je l'espère pour toi Lion. Je l'espère pour toi." Soufflais-je alors espérant réellement cela pour mon petit frère. J'espère bien être le seul à avoir la poisse en amour, afin que mes frères et sœurs puissent vivres des idylles tranquilles.

Je le regarde un instant et fini par entendre un petit rire. "Bref, tu l'aimes quoi." Résumé de ce qu'il vient de dire et de ce que je peux ressentir quand je l'entends parler. "Ça fait combien de temps que tu le connais ?" Parce que j'espère juste qu'il ne s'est pas amouraché en deux trois jours seulement et que cette confiance est réellement basé sur une fréquentation de plus longues durées et pas seulement sur quelques belles paroles que ce gars auraient pu balancer à son cadet.

Avalant une gorgée de mon latté, je manque de l'avalée de travers quand il me questionne en retour sur ma vie sentimentale. Je tousse alors quelques fois, ma main droite se posant sur mon torse pour tenter de me ravoir. Clairement je pensais pas avoir cette question même si il est normal qu'il s'y intéresse vu qu'on parle de la sienne. "Depuis Léo, je me tiens loin de tout ça." Avouais-je dans un rire un peu nerveux. Elle m'a cassé dans cette envie de vouloir construire quelque chose. Je préfère clairement flâner que de chercher à me poser avec quelqu'un. Si je dois tomber amoureux, cela se fera involontairement et pas parce que j'aurais cherché quelqu'un.

tw : ràs.
@Soren Whitaker -- Tendre sourire en le voyant si soucieux, tu ne pouvais pas lui en vouloir de se montrer protecteur, surtout après ce genre de confession, et peut-être encore plus avec ce qu'il s'est passé récemment. Tu hochais doucement la tête avant de boire une gorgée de café. « Hm. Moi aussi. Dans tous les cas, on ne peut rien savoir à  l'avance, et aucune relation n'est jamais certaine de bien se finir. Alors autant profiter des bons moments non ? » Tu tentais de le rassurer doucement, avant de lui faire encore plus comprendre que dans tous les cas, tu voulais au moins essayer, tenter l'expérience, voir où ça vous mènerait. T'étais bien avec Enzo, tu te sentais bien, et il te traitait bien - et cela dès le premier jour en Sicile, quand t'étais allé le rejoindre sur un coup de tête. Il y avait de suite eu le sexe, mais aussi les rigolades, les boutades, la tendresse - le cocktail explosif qui finirait tôt ou tard à faire naître des sentiments. Bref, tu l’aimes quoi. Les yeux qui s'écarquillaient, la bouche entrouverte, y avait pas de son qui sortait soudainement, à trembler comme un poisson hors de l'eau, le choc qui cognait dans le cœur. « Je.. J-j'ai pas dit ça ! » Tu t'exclamais en bafouillant, ta cuillère grattant un peu de caramel sur l'assiette pour lui trouver un truc à faire, le rouge qui montait un peu aux joues, alors que le mot en -a résonnait dans ta tête. Aimer. Est-ce que tu l'aimais vraiment ? Est-ce que c'était déjà allé si loin, que tu t'étais réservé de lui dire hier soir de peur de franchir les limites ? Ou est-ce que c'était pas encore acté, mais qu’irrévocablement vous vous embarquiez vers un chemin où la finalité serait forcément de cet ordre ? La mine boudeuse en réflexion, tu reposais tes yeux sur Soren, comme un petit gosse septique et méfiant. « J'sais pas. Peut-être. J'en sais rien. » Parce qu'après tout, t'étais jamais réellement tombé amoureux de quelqu'un, t'avais plutôt eu des dates qui menaient à rien, c'était compliqué d'être sûr de ce que c'était, être amoureux. Il t'en demandait ensuite plus, et tu réfléchissais. « Mh peut-être un ou deux ans ? On est dans le même groupe de potes avec qui je sors ou vais à la salle de temps en temps, y en a que je connais bien, d'autres c'est plus casual. Je dois avouer que j'étais pas siiii proche de lui, mais j'sais pas. On a eu un délire débile sur le groupe chat, on a continué de parler en privé, et deux jours après je prenais l'avion pour la Sicile. » Parce que t'étais spontané comme ça, et que tu sentais que c'était maintenant ou jamais, qu'il fallait pas que tu rates cette occasion. T’ignores si vous seriez arrivés au même point si, comme vous vous étiez dit au début, t'aurai attendu qu'il revienne à Boston à la rentrée. Tu en profitais ensuite pour dévier la conversation, à toujours parler d'amour, mais à vouloir en savoir plus sur lui. Et peut-être t'aurais dû faire ça en douceur ou le prévenir, car il se mettait à s'étouffer d'un coup, avalant sa boisson de travers. T'étais même choqué de le voir réagir comme ça, la tête mi-paniqué mi-amusé, le petit rire qui sortait de ta gorge alors que tu venais tapoter doucement dans son dos. Petite moue à ses mots quand enfin il pouvait répondre. « Je peux comprendre que ça t'a flanqué un coup. C'était pas très sain comme histoire, non ? Ça s'est fini comment déjà ? » Tu demandais, à pas vouloir forcément retourner le couteau dans la plaie, t'avais juste pas la meilleure mémoire si c'était pas pour ressortir des lignes de textes.

Je suis bien forcé de reconnaître que Lion a raison dans ses paroles... Qui ne tente rien n'à rien, c'est certain. Pas pour rien que nos parents nous ont fait tester différentes choses gamins afin de savoir ce qui nous plaisaient. On a presque tous trouvé notre voie comme ça alors que certains gamin, même certains adultes ignorent ce qui les passionnent, etc. Même si on a grandit dans un environnement strict et exigeant au final, on est quand même gagnant comparé à d'autre. Enfin de toutes façon on trouve toujours meilleurs et pires. Il y a pas de famille parfaite, pas de boulot parfait, pas de couple réellement parfais non plus. C'est toujours une question de perception et de travail sur soi. J'acquiesce donc doucement au parole de mon petit frère. Si il veut tenter et qu'il se brule ensuite les ailes, au moins il n'aurait pas le regret de ne pas avoir essayé... Je serais là pour l'aider au besoin... Même si clairement, je redoute un peu le tout à cause des antécédents qu'il m'a communiqué. Mais peut-être qu'il a raison, peut-être que son gars va être sérieux avec lui.

Je prends d'ailleurs un raccourcit sur les idées de mon frangin un bref tu l'aimes qui semble le surprendre et surtout le choqué car directement il se défend. J'en rigole doucement, il est tellement amusant dans ses réactions. Je lui laisse du temps de réflexion, voyant clairement à son attitude qu'il pèse le pour et le contre. A c e rythme il aura tout le caramel d'un côté de son dessert. Il fini cependant par me répondre hésitant toujours. "T'es pas obligé de répondre tu sais." Je lui souris conciliant, après tout c'est pas à moi qu'il doit exprimer les sentiments qu'il éprouve pour son copain, mais à son copain en personne. J'oriente alors la discussion sur quelque chose de plus simple, à savoir leur rencontre, afin de permettre à Lion de peut-être perdre un peu le rouge qu'il lui est monté aux joues. Je l'écoute alors en prenant une longue gorgée de mon latté. "Donc pendant deux ans c'était un gars que tu connaissais à peine et en deux jours ça à totalement changé ?" Je résume un peu ce qu'il vient de me dire, j'avoue être un peu surpris de la rapidité de la chose, de voir mon frère avoir foncé tête baissé et prendre l'avion pour plusieurs heures de vol pour aller voir le gars alors que ça faisait 48 heures qu'ils se parlaient réellement. J'ignore si ça me rassure réellement de savoir qu'il est capable d'agir de la sorte... Car en réalité ça aurait très bien pu mal se passer pour lui... Je me retiens cependant de lui faire la morale, aucunement désireux de jouer encore une fois les oiseaux de mauvaises augures.

Je m'étouffe alors quand il chercher à savoir où moi j'en suis sentimentalement parlant. Clairement, c'est pas du tout glorieux. J'hausse un peu les épaules en lui répondant alors qu'il cherche maintenant é en savoir un peu plus sur la fin de mon histoire avec Léo. Je pose alors ma tasse sur la table et laisse mon regard dessus. "Je l'ai quitté par texto la veille de la saint-valetin." Clairement, je sais qu'il va m'insulter, mais je n'en pouvais plus de la relation, elle me poussait à bout et c'était la seule solution que j'avais trouvé... "J'ai ensuite coupé mon téléphone et fait le mort pendant un bon moment pour pas avoir à subir une crise de sa part..." Précisais-je alors. "Elle est venue récupérer ses affaires il y a quelques semaines..." Rajoutais-je en continuant de fixer ma tasse. "Malgré le temps, elle m'a quand même fait une crise." Et heureusement pour moi, elle avait attendu de rentrer dans mon appartement avant de commencer à me faire une scène.

tw : ràs.
@Soren Whitaker -- Il te prenait de court, Soren, d’une manière que tu n’avais pas vu venir. Parce que parler de sentiments avec tes frères et sœurs, ça allait, tu pouvais faire, t'avais l'habitude. Mais sortir le mot amour quand vous sortiez ensemble depuis la veille, c'était… Beaucoup. Pour ton petit cerveau. Pour ton petit cœur. Le choc d’une réalisation que t'étais peut-être pas prêt à entendre ni à admettre. Alors tu bafouillais, à pas savoir comment répondre, à peser le poids des mots face à tes ressentis, l'hésitation dans ta voix. « C’est pas que j’veux pas. J’sais juste pas. » Parce que l'une de tes peurs était aussi que tout aille trop vite entre Enzo et toi, d'une certaine manière. C'est peut-être pour ça que vous aviez pris tant de temps de retour à Boston pour vous revoir et parler en amont des difficultés que vous pourriez rencontrer si vous parveniez à amener votre relation là. Ça t'avait peut-être semblé long car les sentiments s’étaient vite installés une fois l’été fini, mais tu savais aussi que pour d’autres personnes, seulement un mois, c'était très peu. La suite de la conversation t'aidait un peu à perdre le rouge aux joues, mais malgré ça, il reformulait ce que tu lui avais dit d’une manière qui te faisait grimacer - décidément, rien de ce que tu pouvais lui dire sur ta relation ne semblait à première vue raisonnable. « Arf, ça sonne pas très bien dit comme ça… » Tu avouais dans un petit rire nerveux, venant te gratter un instant le cuir chevelu. « Je savais qu’c’était pas un mauvais gars quoi. Mais ouais. C'était peut-être la fougue de l'été. J’me suis senti poussé des ailes. J’sais pas. » Tu soupirais, venant manger un nouveau morceau de flan, réfléchissant quelques secondes. « J’peux même pas te dire que c’était le coup d’foudre car y avait vraiment pas de place aux sentiments. Mais… J’sais pas. C'était peut-être ma bonne intuition. Ou mon envie de faire quelque chose d'excitant avant que la fin de l’été arrive. Y a eu un truc spécial. Et je pense que j'ai bien fait. » Tu finissais dans un petit sourire - et au fond, tu t’attendais pas à ce qu'il comprenne réellement comment les choses se sont faites, quand même toi t'avais pas tous les mots à mettre dessus. Mais ça s'était fait si naturellement malgré la vitesse, et c’était votre relation, et au final, même si difficilement compréhensible, tu ne la changerai pour rien au monde - ça restait ton plus bel été. Puis c'était lui qui se prenait de panique à tes mots, c'était plutôt drôle de voir la situation s'inverser. Au final, tu en savais assez peu sur son ancienne relation avec Léo, que les grandes lignes, et t'en profitais pour creuser le sujet afin que tu ne sois pas le seul à te livrer. La grimace qui retrouvait ton visage à ses mots, tu lâchais tout de même un rire. « Ah oui. Effectivement. C'est très galant. » Tu commentais, notes de sarcasme dans la voix, prenant plutôt ça à la rigolade au lieu de lui tirer les oreilles - chose que t'aurai sûrement faite si la situation était différente. Mais tu savais que sa relation avait été très compliquée, sûrement toxique, alors au fond, tu pouvais comprendre la décision de tout arrêter du jour au lendemain, et de manière assez incongrue. Alors ouais, c'était loin d'être parfait, la goujaterie par excellence à pas connaître l'histoire, et les amies de son ex devaient sûrement avoir une très mauvaise image de Soren si elle leur avait raconté son côté de l'histoire. « C'était quoi, jalousie excessive ? Ou elle t'a fait une crise car t'avais osé la quitter ?» Pas certain de comment tu te serais comporté également, à sa place. Aussi bien que les gens veuillent faire, y avait pas toujours le choix de se comporter comme un prince.