Take me back to the start ft. Orion

Tu savais même pas pourquoi t’avais accepté de venir voir Carla. Dans le fond, tu préférais garder tes distances avec elle, non pas parce que tu ne l’aimais pas, bien au contraire… Pourtant, cette discussion t’avait poussé à te déplacer et ce n’était ni pour le haut que tu devais récupérer, ni pour le thé et les petits biscuits qu’elle t’avait laissé. Un long soupir s’échappa de tes lèvres alors que tu te retrouves devant la porte de son immeuble, prêt à faire demi-tour et ne finalement pas montrer le bout de ton nez. T’étais stupide par moment. Tu te demandais ce que tu foutais là et tu avais mis littéralement cinq minutes à réfléchir avant de finalement te décider à sonner chez elle. Montant les escaliers la tête baissée, tu sais que tu ne peux plus vraiment faire marche arrière alors, en prenant une grande inspiration, tu la relèves, sourire un peu forcé sur le visage avant d’arriver à son palier et de la voir là, planté dans l’encadrement de la porte. — Salut ! Que tu souffles doucement, la voix coincée dans un murmure timide. T’allais sûrement mentir en disant que tu ne voulais pas déranger les voisins, ce n'est pas comme si c’était faux dans un sens… Mais elle fit un pas en avant, venant te prendre dans ses bras et tu fus pris de court. Le cœur qui bat à cent à l’heure, ta respiration qui se saccade, tu ne resserres l’étreinte qu’au bout d’un instant, une esquisse plus marquée étirant tes commissures à son baiser. — Comment vas-tu ma belle ? Tu lui demandes, avant de pénétrer dans le logement, retirant ta veste que tu finis par poser sur le portemanteau par réflexe. Loin de toi l’idée de rester longtemps, mais il faut dire que te retrouver ici te faisait quand même du bien. Tu finis par t’asseoir sur le canapé et observer la table basse et la petite décoration sur cette dernière qui te fit sourire tendrement. Croisant les jambes, tu t’enfouis un peu plus dans le sofa, tapotant à tes côtés pour l’inciter à s’y asseoir.

De nouveau enfoncé dans ce canapé qui t’avais si souvent vu, tu te laissais aller à la détente, observant la jeune fille faire ses va-et-vient dans le logement comme si elle était pressée de faire quelque chose. Tandis que tu tapotais à tes côtés, tu le vis te demander deux petites minutes auxquelles, pour rire, tu regardais ta montre sportive bien plantée sur ton poignet. Et alors que tu la vois poser le plateau sur la table basse, tu pointes de ton index le cadran qui indiquait une heure différente que celle qu’elle t’avais stipulé plus tôt. — Le service est bien moins rapide qu’à l’ordinaire ! J’vais devoir mettre une mauvaise note sur TripAdvisor hein… Que tu souffles en te redressant doucement, posant les deux pieds au sol cette fois-ci pour te pencher en avant et explorer du regard ce qu’elle avait bien pu y mettre et tu fus étonné qu’elle ne te sorte pas des sachets de Lipton. Enfin étonné… C’était un grand mot, mais tu savais que la majorité des gens chauffait son eau au micro-onde et y trempait simplement un sachet de thé en le laissant mal infuser ou trop parfois. Toi, tu étais plutôt adepte de la bouilloire et des feuilles de thé. Ou alors du Maté, mais c’était encore bien différent. Tu te racles la gorge avant de souffler à la vue des petits biscuits, soit elle avait préparé son coup, soit elle adorait les biscuits anglais parce que tu savais aussi que personne n’était friand des McVitie’s, des Jammie Dodger ou encore des Bourbon Cream. — J’sais pas si tu essayes de me draguer pour me foutre dans ton lit Carla, mais tu commences quand même fort en m’appâtant avec tout ces gâteaux ! Te saisissant alors d’une tasse qu’elle venait de remplir d’eau brûlante, tu finis par reprendre une position plus détendue dans le sofa et reprends la discussion de façon sérieuse après un petit sourire à sa dernière remarque que tu n’argumentes pas même si, toi-même était au fond de toi, bien content d’être ici avec elle en fin de compte. — Bah écoutes ça peu aller. J’avais un rendez-vous médical ce matin, mais c’est pas anodin depuis l’accident... On dirait que j’suis leur cobaye et clairement j’en ai un peu marre, mais sans ça, je souffre le martyre donc bon… Marquant une courte pause, tu trempes rapidement un peu de biscuit dans ta boisson, mais poses la tasse sur la table avant de retirer l’infuseur et attraper la brique de lait avant d’y verser une lichette. — Et toi ? Tu me racontes quoi de beau ?