i know it eats you up inside (lena)

l’téléphone qui vibre encore. l’corps qui s’tait après s’être fait bouffer par le désir. intense. ardent. brûle la famine pour laisser place au néant. l’bruit de cassure quand l’ego se fait érafler par le mauvais blase. le blase de trop, celui qui avait pas sa place quand on se donnait à bouffer les rêves. l’érotisme en pagaille. mirages glissent entre les doigts plus vite que ce qu’on s’était dit. que ce qu’on s’était donné, l’temps qui explose en tempête de reproches. les doigts qui tapent sur l’écran, la rage en claquements secs. froids. délaisse le cellulaire sur le coin de la commode, extinction des émotions quand la fierté gronde plus fort que le reste. que la porte que tu malmènes. tes lèvres tachées d’autres supplices. pas de ceux qu’on voulait. baer dans l’autre pièce, pousse les jambes à venir ouvrir la porte. promesse d’pas te retrouver c’soir, s’envole. les bleutées criardes d’un azur glacé. - j’t’avais dit de pas venir, putain ! retiens la porte. bloque le passage, roméo prisonnier d’un autre couloir. - t’es venu pour rien. pour des conneries dont j’veux pas parler. l’indifférence dans l’ton calme. - rentre chez toi, san.

coincée entre deux mondes. le toi en ouragan, ou l’ennuie de d’dans. possessivité démasquée, gamine qui a toujours tout eu. veut tout garder. partage pas l’intensité, l’ego heurté d’être comparé. comparable. tes yeux qui regardent encore ailleurs quand j’suis à toi. ongles griffent déjà le bois de la porte, repenser à son nom, glissé comme une ronce au milieu des fantasmes. et, j’te regarde encore, mimiques je m’en foutiste collées à la gueule. à pas saisir le fond. -  tu vas vraiment faire celui qui comprend pas ? le rire soufflé en ironie. le rictus qui reste figé au coin des lèvres. sarcastique. - t’aurais aimé toi ? que j’te sorte un autre blase quand on s’disait tout ça ? que j’te parle d’un autre bail au milieu des « j’ai envie d’toi. » ? et le visage se ferme. retrouve la froideur originelle. -  vas-y, san. ose m’dire que ça t’aurais fait bander ça aussi. délaisse la porte pour faire un pas de plus dans l’couloir. un pas de trop. vers toi. briser la distance.

l’cerveau qui tourne pas rond. pas d’la même manière. défectueux, l’un comme l’autre. comme un truc cassé d’dans, à réfléchir dans le mauvais sens. tourner en rond. pas s’comprendre, pourtant c’est ce qu’on fait de mieux dans d’autres moments. à se compléter, amitié aux facettes fascinantes. racler les parois, les recoins, à se découvrir de mille façons. imagine la scène. obscène. décrite entre tes lèvres que j’voulais arracher. percer, jusqu’à m’abreuver du poison. pourrais m’exciter. si c’était pas toi. barrières fragiles quand t’es là. planté devant moi. à sniffer ton parfum, ton odeur qui effrite la rage. tu l’savais, en venant. que j’pourrais pas t’haïr longtemps. me rapproche, front cogne contre le tient. lumière s’éteint et s’rallume quand les corps s’touchent enfin. - j’m’en tape, que tu te vides partout ailleurs. j’m’en tape, quand c’est pas moi qu’tu viens voir. j’veux juste être la seule quand t’es là. ici. murmures chauds. fondent sur tes lèvres, remuent contre elles jusqu’à en sentir l’humidité. l’tabac froid. baiser d’nicotine encore fraîche. serpentine caresse la pulpe. - tu m’saoules putain.. d’pas savoir rester loin de toi.