émotionnellement loin ✦ (pax)

@Paxton Gardner /tw ; alcool

Le poing dans la toile. Trou béant. Elle s’égosille au grenier. Pas lourds dans l’escalier, elle claque la porte et disparaît vers l’océan. Pellicule salée devant les rétines, elle appuie sur l’accélérateur. La route est longue. C’est l’anarchie dans les méninges. Elle brouille l’incohérence de ses pensées avec la musique. Son sang pulse de son coeur. Le moteur chauffe lorsqu’elle quitte enfin le volant. L’air marin s’infiltre dans son système respiratoire. Le temps est sur pause ici. Au loin, les flots se déversent sur la plage. Spectacle éclatant. Elle longe le ponton, se déchausse et se déplace dorénavant sur le sable. Le vent souffle fort. Sa silhouette vacille. Elle se rapproche du rivage, totalement saoule, comme en témoigne le cadavre de la bouteille qu’elle a laissée derrière elle. Elle sait qu’elle est sur le fil. Qu’elle doit encore vaincre les démons qui se jouent d’elle. Se déshabille, elle s’enfonce dans l’eau glacée, cherchant à anéantir le désordre au sein de sa substance grise. Le corps est emporté. Plus qu’une poupée de chiffons. Elle se dispute avec le courant et puis elle renonce au combat. Une onde puissante la frappe. L’eau s’engage dans les poumons. Elle bat des pieds, cherche la surface désespérément et puis elle est secouée de tous les côtés. Perte de connaissance inévitable, elle est finalement libérée sur la côte.  

@Paxton Gardner /tw ; ras

absence de créativité. le don qui s'effiloche. les pensées qui se cognent contre le crâne. aucune stabilité, en voilà le résultat. déesse de la décadence, qui est privée de son pouvoir lorsqu'elle perd le souffle. dans l'eau, elle n'existe plus. il n'y a plus ce sentiment de dégoût. cette colère qui souhaiterait faire d'elle une arme de destruction massive envers l'humanité. elle n'est plus rien. les flots la dévorent. la broient. et puis elle est recraché comme un vulgaire déchet. le noir est absolu. elle baigne dans le bonheur. l'inconscience n'est que temporaire. alors qu'elle s'accroche à son nirvana, le réveil a lieu. après soubresauts, l'oxygène remplace l'eau qui est régurgitée. les yeux s'écarquillent sur le monde. sur le ciel qui se colorent du crépuscule. la gorge irritée, elle découvre un homme dans son champ de vision. « merde, c’est toi qui m’a sauvé ? » elle tousse, se cogne le plexus et se redresse sur ses coudes décharnés. physique avenant, elle cligne des yeux plusieurs fois, s'assurant qu'elle n'est pas face à une hallucination. « Je veux pas mourir tu sais, je suis juste impulsive » au fond, elle rêve souvent que tout s'éteigne, mais elle se dit toujours que c'est la facilité. qu'elle doit encore endurer. « Je crois que je ne devrais même pas me justifier, un merci suffira non ? » 

@Paxton Gardner /tw ; alcool

Véritable renaissance. Les couleurs sont si puissantes. Une orgie visuelle lorsqu’elle analyse le garçon qui lui est gentiment venu en aide. Se justifie devant l’humanité, se fout pourtant du regard des autres, mais elle veut surtout pas finir les mains et pieds liés. Le gamin des sables lui indique une meilleure technique pour que la vie quitte son enveloppe corporelle. Tilda glousse et se concentre sur les centimètres carré de sa peau frigorifiés. « Euh ouais, cool l’idée ! J’ai juste fait un strip tease avant le plongeon, tu vois un pull ou un pantalon ? » Ses jambes vibrent contre son gré. Sa poitrine se lève et descend encore rapidement. La brune s’appuie sur l’inconnu et se met debout afin de sonder l’étendue de sable. « Oh là !! Mon pull !! Et la bas c’est mon jean !! » L’insouciante est bousculée par une rafale et se déporte sur la gauche « Je vais chercher le pant et toi le pull ? Je te paie un verre si tu veux ! Ou deux, ou trois ! Sans toi j’aurais sans doute privé la Terre de ma superbe personne ! Merci mec »  

@Paxton Gardner /tw ; alcool

 
Interruption partielle de l’existence. Inconscience disparue, le poids sur les épaules, elle reprend vie et devient rapidement un moulin à parole. Ses genoux s’entrechoquent. Le froid mord sa peau ruisselante. L’équilibre n’est pas maîtrisé. Tilda chancelle. Flamme fragile sous une brise puissante. Son corps empoigné, déferlement d’une vague de chaleur. Ses mains sur elle activent son sang. Rougeur sur les joues. Elle s’immobilise, bien que le reste du monde tournoie tout autour. Le type s’éloigne. Le vent pique, accélère le séchage. Lentement, elle rejoint le blond, laissant ses empreintes sur le sable. Elle lui vole le pull des mains et s’en recouvre. « Tu vis dans le coin msieur jsaispasqui ? » Le cerveau embrumé par les effets anxiolytiques de l’alcool, elle se déplace maladroitement en direction de son pantalon. La voix qui porte, titubante, elle fait la conversation pour deux « Moi je suis entre Cambridge et Boston. J’étudie à Harvard. Les arts. Je sais, je risque de finir nail artist alors que je rêverais qu’on se souvienne de moi comme Picasso, pathétique hein ? »