road of ages | styx

je devais bien être le seul étudiant d'harvard à apprécier les séances de sport en sortie de cours, encore plus un vendredi soir. plutôt que de rentrer chez moi, de souffler un coup et de célébrer le début du week-end, je préfère utiliser une ultime fois l'énergie de la semaine dans quelque chose de concret. c'est le seul moment de la semaine où je me rends au complexe sportif. j'ai l'habitude de fréquenter une salle de sport dans mon quartier d'habitation, excentré du campus. c'est avec satisfaction que je vague de machine en machine, sans avoir besoin de m'assurer qu'elles sont disponibles. elles le sont quasiment toutes. pour ce soir, je me suis principalement concentré sur mes bras. la séance terminée, j'ai filé aux vestiaires, les veines saillantes et la peau luisante. je vérifie mon téléphone avant de partir à la douche. pas de notifications de styx. va-t-il venir ? je n'en ai aucune idée. étant l'heure du rendez-vous, je me dévêtis entièrement pour me glisser sous l'eau fraîche des douches collectives. le froid satisfait mes membres endoloris alors que la porte s'ouvre d'un bruit. je me tourne, repérant mon camarade. tu es venu, je souris, dos à lui, continuant à faire mousser le savon sur mes biceps. pas trop cuit j'espère ?

@Kai Moritz/tw ; nudité

voilà plusieurs semaines que t'étais pas mal pris par la rentrée, entre certains cours que tu rattrapais de nouveau, pour valider ton année, et le club de paranormal. mais tu travaillais aussi les week-ends à la galerie. moins de temps pour toi, davantage plus de fatigue. mais la semaine se terminait, aucun plan de prévu pour la soirée. ça t'arrangeait plutôt bien, avant qu'il t'invite à passer le voir. tu voulais l'inverse, qu'il vienne te trouver. tout cela te semblait trop facile, hésitant à décliner. mais t'avais passé l'après-midi à regarder l'heure sur ton téléphone, à te préparer à lui dire que t'avais changé d'avis, sans vraiment réussir à le faire. au fond de toi, tu ne voulais pas rentrer sans l'avoir vu. plutôt que de te torturer plus longtemps, t'avais essayé de zapper son existence. d'écouter le silence qui t'aida à moins t'impatienter. à défaut de pouvoir fumer en plein cours. tu finis par rassembler tes affaires lorsque ton dernier cours s'acheva, soulagé de terminer ta journée mais tu te rappelas de lui à nouveau. du soleil couchant qui avait éclairé son visage et t'avais de nouveau envie sentir son contact. pourquoi partir s'il t'attendait là quelque part ? pourquoi fuir ? tu poussas plus tard les portes du gymnase avant de te diriger vers les vestiaires, avançant à pas de loup, un peu surpris de voir les lieux déserts. mais t'entendis de l'eau couler pas loin. tu déposas tes affaires sur un banc avant de le découvrir, entièrement dévêtu, se rincer sous l'eau. un moment, tu détournas les yeux mais sa voix te fit retourner, encore un peu hésitant. je suis venu. tu savais pas trop si l'endroit t'intimidait un peu, ou lui. tu affichas un sourire pour te décontracter. non ça va, et toi ? content de m'voir ?

l'eau dégoulinait le long de mon corps. la mousse s'épaississait au fur et à mesure que je me frottais, camouflait ma peau et mes nombreux tatouages. j'entendis la porte des vestiaires s'ouvrir puis se refermer. des pas menant jusqu'aux douches m'annoncèrent l'arrivée de mon invité de marque. lui tournant le dos, je glisse mon regard vers styx. j'te pensais pas aussi ... téméraire, je le taquine en continuant d'appliquer le savon sur ma peau. un tel rendez-vous dans un lieu public pouvait refroidir mais semblerait-il que styx était plus chaud que je ne l'avais imaginé. je vois tout de même dans son regard une certaine hésitation. je n'ai aucune idée de ce que l'on risque si l'on se fait choper ici, dans l'enceinte de l'université, totalement dénudés, mais sûrement une grosse sanction. laissant la mousse sur mon corps, je passe à côté de lui d'un clin d'œil aguicheur et je rejoins la porte pour tourner le verrou. j'pense que ça va te rassurer ? si quelqu'un essaye de rentrer, on l'entendra et on aura largement le temps de replier bagage, je murmure d'un nouveau sourire. mets-moi à l'aise et rejoins-moi, je lui souffle en passant près de lui pour reprendre ma place sous le jet.

@Kai Moritz/tw ; nudité

t'imaginais encore des étudiants traîner dans le coin, s'entraîner sur les machines pour finir dans cette pièce. devais-tu le croire sur parole ? t'avais pas eu l'occasion de venir ici en fin de semaine, jamais en réalité. tu préférais traîner dans la bibliothèque ou près du théâtre, là où t'étais sûr de croiser personne quand le week-end commençait. quand t'aperçus le corps de kai, mouillé et couvert de tatouages, t'avais été pris d'une nouvelle vision dans le crâne, t'immobilisant sur place. il était indubitablement sexy dans son plus simple appareil, que tu te sentis presque pris de vertiges. il te fallait un petit moment pour te reprendre, réaliser qu'il te regardait également. t'as cru que j'allais pas venir ? t'hésitais à dire que c'était le cas, t'y avais beaucoup pensé. légère moue sur le visage. pourquoi ? car il pensait encore que t'étais fragile, comme il te l'avait dit en messages ? alors qu'il continuait à se frotter la peau avec le savon, tu le vis quitter la douche pour passer près de toi. il tâcha presque ton jean avec l'eau qui coulait de son corps pour aller verrouiller une porte, dont tu connaissais même pas l'existence jusqu'à présent. tu flippes un peu aussi ou je rêve ? ton sourire s'élargit, ignorant un instant où vous vous trouviez. tu commenças alors à te déshabiller, presque heureux de pouvoir t'exhiber tout autant que lui. pas sûr qu'on pourra embarquer toutes nos affaires si on devait décamper rapidement. et puis qui va nous balancer pour ça alors qu'on est deux gars en train de profiter d'une douche ?

j’avais hésité concernant sa potentielle venue de ce soir mais finalement, styx avait répondu présent. j’acquiesce de la tête à sa question, n’allant nullement cacher qu’en effet, j’avais imaginé qu’il puisse potentiellement annuler sa venue. «  oui, tu aurais pu te dégonfler,  » je réponds d’un simple sourire. «  mais ça aurait été tout de même surprenant puisque l’on a fait bien pire durant l’été,  » je rigole avec amusement, titillé par les souvenirs encore intact de son regard planté dans le mien, avec les leurs du coucher du soleil. je passe près de lui pour trouver la porte des vestiaires, que je prends soin de verrouiller. une inquiétude en moins. «  oui, je plaide coupable,  » je murmure d’un haussement d’épaules, nullement gêné de l’assumer. «  styx … il y a profiter et profiter. je ne pense pas que la manière que l’on va choisir soit la plus sérieuse,  » je souris en retournant me placer sous le jet d’eau.

@Kai Moritz/tw ; nudité

tu n'imaginais pas te montrer aussi faible le concernant, venant le trouver après sa séance de sport. mais tu n'avais plus envie de partir, pas lorsqu'il se dévoilait de la plus belle des façons. son corps, ses cheveux mouillés, tout semblait t'attirer. et te rendait vulnérable au désir qui te gagnait. il y avait encore moyen de faire demi-tour, de le planter mais tu passerais pour un lâche à ses yeux. loin de vouloir lui donner ça comme dernière image de toi, tu te détendis à ses propos. pire parce que ? tu voulais qu'il aille jusqu'au bout de sa pensée, langue qui glissa doucement sur tes lèvres pour le fixer longtemps. alors qu'il verrouilla la porte, tu admiras son assurance. j'avoue que c'est difficile de rester sérieux dans ce genre de pièce... ou de faire comme si t'étais pas là. tu te décalais pour te déshabiller en vitesse, devenant soudain plus vif, les gestes plus assurés. j'suis moins difficile que j'en ai l'air, et je sais pertinemment que tu m'as pas fait venir pour qu'on tape la discute. tu le rejoignis sous la douche, sourire aux lèvres.

oui, on a fait pire, je reconfirme d'un sourire malicieux. ce soir, on est dans un lieu clos. et maintenant fermé à clos. cet été, on était à ciel ouvert. aux yeux des oiseaux et des lointains passants, je roucoule d'un jeu de sourcils, encore émoustillé par ce souvenir estival. j'serai pas contre te taper la discute. mais vu tes messages, j'ai bien l'impression que c'est pas ta priorité non plus, je rigole avec amusement, conscient de notre état à tous les deux.

@Kai Moritz/tw ; nudité

un léger rire s’échappa de ma gorge, pas qu’un peu fier de ce qu’il s’était passé lors de votre première rencontre. si c’était à refaire, tu ne changerais rien. t’avais adoré ce moment et étrangement, même la pièce fermée à clé, ton stress n’était pas entièrement retombé. tu es sûr que personne passera là ? tu pouvais pas t’empêcher une dernière fois de lui poser la question, bien conscient d’être plus craintif que la première fois. mais ça me rend encore plus excité, j’ai compris pourquoi tu voulais qu’on se revoit ici. le voir totalement confiant et sûr de lui t'amusa, rigolant à ton tour à ses mots. à l'avenir tu vas lire en moi comme un livre ouvert.  

@Kai Moritz/tw ; nudité