TW : langage cru, tromperie (contexte familial)
Dimanche passé sur l’ordinateur, sans savoir par où commencer. Historique d’recherche qui s’allonge sans avoir d’réponse. Ça s’trouve, j’suis tombée sur sa photo en épluchant l’facebook d’ma mère, d’mon … père ? J’sais même plus si j’suis sensée encore l’appeler comme ça. Absence d’réponse à ses messages. Rejetant une énième fois l’appel d’ma mère qui tente d’me joindre. Une part d’moi m’dit que quitte à c’que ma mère fasse cocu mon père, elle aurait pu avoir la décence de m’avaler, je n’aurai pas tous ses emmerdes aujourd’hui. Vie que j’ai longtemps considéré comme d’la merde. Chez toi du lendemain, après les cours, j’essaye d’plus y penser, installé comme à l’époque d’notre coloc, posée dans la cuisine en train d’couper un saucisson. « C’est mieux rangé qu’à l’appart qu’on avait.. j’ai trouvé les bols tout d’suite. » taquinant. J’étais déjà venu ici, mais sans prendre mes aises. Cette fois-ci, c’est comme chez moi. « J’te ramène une bière ? » tout en mettant un semblant d’apéro dans la vaisselle qui semble propre. Porte d’frigo que j’ouvre pour m’servir en attendant une réponse. « Ah ouai p’tin tu bouffes toujours comme un gosse. » On n’peut pas dire qu’on peut faire d’la grande bouffe avec ce qu’il y a au frigo. Et ça m’fait rire, m’souvenant pourquoi on était d’si bons colocataires tellement on avait les mêmes habitudes.
(Aurea Carlson)