Solitude lunaire (libre)

@"PSEUDO"/tw ; ras for the moment

Hameau pâle bougeant au gré du vent, d'une lenteur excessive. Musique douce des vagues qui s'écrasent contre les rochers. Bouteille en main, je soupire immodérément, cheveux au vent, navigant entre les nuages assombris du superbe ciel noir, d’un crépuscule lumineux, tourmenté par le poids exorbitant des confidences acquises. De ce que je pense pouvoir échapper. Des conseils reçus par mon meilleur ami pour ne plus faire d'erreur. Je porte la bouteille à mes lèvres, goulot qui touche mes pulpeuses pour laisser passer le liquide. Il est brûlant. Réchauffant. Faciès assis au bord du quai, les jambes pendantes dans le vide, se balançant au-dessus de l'eau. Le regard perdu pourtant sur l'horizon, contraste avec un besoin de solitude. De pouvoir y trouver les réponses existentielles. Brise de vent qui soulève légèrement ma robe tandis qu'une paume s'abat immédiatement sur mes cuisses pour bloquer le tissu.

ode à l'errance à la cruauté du hasard à la férocité des lunes. crépite graineuse flamme de clope aux fragrances essentielles. noire est le cygne raide dans son bâton. la danseuse de ballet entre les doigts ternis,, sa seule source de lumière sa seule source de chaleur. elle soupire ⸻ 

la fin d'mois est galère
le début du mois est galère

sort juste du taff. dépassée magadalene mécréante éclatée à la fatigue, elle glousse pas sobre de ne plus rien voir sur son compte sinon le goût de l'amertume. rire sec s'étouffe dans une quinte de toux qui sonne les carillons de la misère du monde, répondu brillamment par un tintamarre de cloches d'église,, il est trois heures. trois heures. trois heures. pour la rappeler à sa condition de pêcheresse. ô ironie, avec la mer à côté elle s'y prête bien.

⸻ t'attends une sirène ? elle alpague railleuse,,

la silhouette voutée sur le quais sans la dépasser. reste juste plantée les yeux dans le vide à regarder l'océan venir mourir contre la digue, chassé manant sans cesse, la tête basse retiré dans ses vagues. arrête donc, sisyphe.  

@Fallon Hardley je me permets <3

@Jolene Jazz Cap/tw ; ras for the moment

Le nez imprègne l'air marin des environs. Belle sensation. Sous la brise des rayons de lune, me frappe au visage, une douce odeur. Les paupières fermées, j'ouvre lentement l’œil gauche, puis son jumeau de droite. Nul besoin d’être voyant pour constater que quelque chose cloche. Vision d'un cadre idyllique bien trop paradisiaque et calme pour qu'il ne soit pas interrompu. La voix, soudainement, me prend par surprise. Je me disais bien que quelque chose clochait. C'était le bruit de ses pas, que j'avais faiblement entendu. Le sourire amusé, répond premièrement à sa question. — C'est peut-être moi, la sirène ? L'ovale qui pivote, le regard presque innocent. — Ariel. Me présente-je avec cette fausse identité. La main tendue vers elle dans un signe amicale. Je sais qu'elle verra le lien tout de suite. Mais cela m'amuse fort bien.

le feu tombe goutte à goutte,, elle ((nicotine)) pleut grésille vacille dans des méandres d'hystérie tirée à l'extase et s'éteint. la fumée lui tourne autour charogne charbonneuse aux effluves de rance acrimonie, mêlée au brouillard de l'entre jour, à la limite de l'aube ou les promesses se faussent. hallucinée personnage de l'inferno, hérétique pythie pétasse assignée à l'éclat des lampadaires. une mouche, une nuisible.

manic pixy en manque d'exhale
saoulée à la lie.

dans la nuit elle ressemble pas à grand chose. ⸻ jazz. fin jolene... jolene jazz,, elle marmonne. attrape et sert la main tendue habillée d'une grimace sincère, la première depuis longtemps. ariel ment,, dans la version originale elle s'appelle ondine mais l'heure est loin d'être idéale pour reprendre une créature sur la véracité des détails de son existence. les sirènes ont une fâcheuse tendance à condamner leurs proies.

⸻ t'as des marins à faire couler ? elle jette un regard en coin à la bouteille, vacille. l'alcool divague,, elle vient s'assoir ce soir. la mode est à la noyade.