tw : crise bipolaire.
Je me penchai pour ramasser un coussin éventré, les plumes en sortant s’éparpillant autour de moi comme des vestiges de cette rage que je n’arrivais pas à contenir. La chambre était presque propre maintenant, mais l’air lourd restait, chargé de l’écho de ma crise de la veille. Chaque geste me semblait lourd, comme si je portais tout le poids de mes émotions instables sur mes épaules. Mon cœur battait encore fort, la tension nerveuse mêlée à l’attente. Ace allait arriver d’une minute à l’autre, et je ne savais pas à quoi m’attendre. Cela faisait des semaines qu’on ne s’était pas vus, des semaines où nous avions chacun pris des chemins séparés, comme des étrangers qui se croisent sans jamais vraiment se comprendre. Et hier soir, après cette dispute qui avait éclaté de façon si violente, j’avais peur de ce qui pourrait se passer ce soir. Je jetai un coup d’œil à mon téléphone, relisant une dernière fois son message. « J’arrive. » Deux mots simples, mais qui provoquaient en moi une vague d’angoisse. J’essayais de me calmer, de respirer profondément, mais rien ne semblait vraiment apaiser cette tempête à l’intérieur de moi. Le manque de mon injection rendait tout plus difficile, plus intense. Je me sentais sur le point de m’effondrer, mais je savais qu’il fallait que je tienne bon. Je passai une main dans mes cheveux, tentant de les remettre en place, mais c’était une bataille perdue d’avance. Je me sentais vidée, et pourtant, chaque nerf de mon corps semblait tendu à l’extrême. Il n’y avait plus de miroir pour vérifier l’état de ma chambre ou de moi-même, mais au fond, je savais que ce n’était pas ce qui importait. Ce qui comptait, c’était ce qu’Ace allait dire, ce qu’il allait penser quand il me verrait dans cet état. Je me laissai tomber sur le bord du lit, regardant les derniers débris que je n’avais pas encore ramassés. L’attente était insupportable, chaque seconde me semblait une éternité. Je savais qu’il arriverait bientôt, et quand il franchirait cette porte, je ne savais pas comment les choses allaient se dérouler. Mais une chose était certaine : je voulais le voir.
w/ @Ace Chung
30 septembre
(Neriah Maxwell)
Dis-moi si t'es prêt ce soir, le corps et le cœur ex-æquo. On oublie que le ciel est beau, à trop regarder les trottoirs. On pourrait donner tort à la mélancolie, symphonie des corps chante jolie folie. Ta peau et ma peau, c'est déjà l'harmonie, j'aime autant ton âme que ton anatomie.