pretty face, dark soul (del)

@Del Carter /tw ; ras for the moment

Le cours se termine. L’estomac se creuse. Au dehors, le soleil a disparu, des nuages chargés menacent d'éclater. Tilda défonce la porte d’sa botte en cuir et ferme les yeux lorsque quelques gouttes atteignent son épiderme. Les étudiants la bousculent et lui disent de dégager le passage, mais elle reste plantée, écartant ses bras, comme si elle était la reine de ce monde en ruines. Lorsqu’elle rouvre ses paupières, la marée humaine s’est calmée. Elle observe la pelouse et tout à coup, un chat minuscule apparaît. Le sourcil se arque, les animaux sont interdits ici, il s’est probablement égaré. La brune fait reculer son repas et part à la rencontre du félin qui semble avoir dépassé son périmètre de chasse. Elle accoure derrière lui, mais il presse le pas en direction d’une haie. Bien qu’elle soit dans une jupe minuscule et avec des collants en résille, elle s’agenouille devant le buisson et elle s’enfonce jusqu’à la taille au travers des feuillages. L’animal miaule. Elle tend sa main pour l’attraper, mais dès qu’elle approche ses doigts de lui, il plante ses griffes dans sa peau. Tilda pousse un hurlement aigu et récupère son membre. « T’es vraiment un petit con, je veux juste t’aider moi » Mouvement de recul, elle sent une présence dans son dos. Elle s’immobilise, son buste hors de l’arbuste qui a laissé ses feuilles sur son pull. « Y a quelqu’un ? » elle lève ses mains et les place dans son dos, comme si elle était en état d'arrestation.  

@Matilda Gladstone /tw ; ras for the moment

heures assidues de prises de notes finalement écoulées, tu restes une dizaine de plus dans l'amphi qui se vident petit à petit. des phrases à compléter, des fautes à corriger et un bon moyen d'éviter l'afflux d'étudiants qui se pressaient à quitter l'établissement. ils avaient sûrement le cerveau en feu ou le ventre qui hurlaient. le tien commençait également à gargouiller en pensant au plat que tu t'étais préparé la veille. les couloirs un peu plus vidés, tu te diriges vers la sortie dans l'idée de te trouver un petit coin de pelouse pour t'y poser. mais arrivé près de celle-ci, ton attention est attiré par un chat. léger sourire à la vue de ce dernier qui s'aventurait dans une zone interdite. instant admiratif rompue par le début d'une course poursuite. le chat, une brune. tu décides de te joindre à l'élan, te menant à une haie où le félin s'est aisément faufilé. cela ne semble pas décourager la jeune qui l'y rejoint à moitié. malgré sa tenue révélatrice, les yeux qui tentent de pas glisser dessus. pensée vite écarté par un cri aigu qui te dit de te rapprocher un peu plus, phrase lancé au chat enfouie entre les feuilles, dont tu décryptes quelques mots. elle semble avoir senti que t'étais là vu sa question à laquelle tu ne réponds pas directement. ― tu sortirais aussi les griffes si une inconnue essayait de t'attraper. parti pris pour le chat clairement déclaré. quelques pas du plus, volonté de devenir participant actif de cette mission. accroupi près d'elle, le sac sur le sol, une main qui bloque des feuilles essayant de te donner une visuel sur son agresseur, l'autre qui va chercher la boîte qui contenait ton plat. simple : du riz, du blanc de poulet et des brocolis. tu lui tends, ne pouvant pas l'ouvrir, ― essaye de l'attirer avec un bout de brocoli. approche bien plus probable d'amadouer celui qui venait de l'attaquer, sauf s'il est rancunier.   

@Del Carter /tw ; ras for the moment

Voix masculine, peut être une hallucination. Elle reste devant l’arbuste, les yeux excessivement développés qui s’élèvent pour contempler la masse nuageuse menaçante. Elle sent le jugement qui s’abat sur elle. Un bien-pensant qui n’a rien trouvé d’mieux que d’la critiquer sur son approche maladroite. Elle serre les dents, dénoue ses mains dans son dos et jette un regard rapide sur l’étranger qui est entré dans son espace vital. « Excuse moi, je suis pas experte en comportement animalier » Lui oui peut être ? Tilda limitait son agacement, protestant dans sa tête contre monsieur je sais tout. Elle attrapa le Tupperware que lui tendait l’inconnu et elle l’ouvrit si fort que le contenu se déversa sur elle. « Bordel, j’ai ta bouffe vomitive sur moi » La brune pinça un bout de brocolis entre son index et son pouce et eut un haut le cœur en humant le légume. « Les chats sont végétariens depuis quand ? Il préfère sûrement du poulet non ? » Le dos de sa main blessé, elle se pencha à nouveau vers le félin et elle tendit l’aliment répugnant en direction de l’animal recroquevillé. « Miaouuu, viens par là p’tit chou » Le chat approcha son museau et flaira le morceau de brocolis, mais il resta sur ses gardes « Il se méfie de moi, je crois que c’est mes gros yeux qui lui font peur » L'artiste chercha du regard le brun et loucha lorsqu'elle capta son attention. elle explosa de rire, postillons qui s'envolèrent dans l'atmosphère. 

@matilda gladstone /tw ; ras for the moment

― non plus., ça te semblait être du bon sens. et non le fait que t'avais toujours été entouré par eux. sauvages ou apprivoisés. attention plus concentrée sur le chat que la demoiselle, puis sur ta bouffe qu'elle venait de gaspiller. tes yeux s'en délient dans un soupir, geste maladroit que tu allais laisser passer jusqu'à l'audace de son commentaire. ― fallait apprendre à ouvrir un tupperware. calmement lancé, c'était de la faute de personne d'autre qu'elle-même. légèrement saoulé à l'idée d'avoir à t'acheter un truc, qui n'a pas été fait par tes soins, sur le campus. réaction de la brune que tu trouves exagérée, que tu ne peux pas comprendre, trouvant l'odeur du légume alléchante.  ― avec toutes les épices dessus, vaut mieux pas. main lourde texane qui attend que le soupir silencieux de ses ancêtres lui disent d'arrêter de verser chaque condiment sur la volaille abattue. finalement, ta première mauvaise impression s'affaiblie voyant l'effort de la brune, le bout vert à la main essayant d'attirer le félin. même légèrement surpris à l'entente d'un miaulement, non de la boule de poil mais bien celle de l'humaine à tes côtés. ― c'était un beau miaulement, je dois l'avouer. donné à moitié sur le ton l'humour. chant de sirène féline et nourriture offerte, le minus s’approche, vient à la rencontre de l’offrande avec une certaine méfiance. des gros yeux? tu n’y avais pas fait attention, alors tu la regardes pour tomber sur les globuleux qui louchent. elle s’esclaffe, toi non.   les yeux qui louchent, ça avait arrêté de te faire rire depuis la cour de récré. sacré contraste. tu restes intrigué par ses yeux, ― c’est vrai qu’ils sont gros. dit comme une simple affirmation mais pensé comme un compliment. ― ils sont pas si different des siens attention reporte sur celui qui semblait être de plus en plus tenté par le morceau de brocoli. la patte qui s’en approche doucement. ― tu lui rappelles peut être un autre chat qu’il aime pas. amour plus fort pour le manger que cet ennemi imaginaire que tu lui avais inventé, il finit par venir prudemment grignoter le bout de légume.

@Del Carter /tw ; ras for the moment

Nourriture qui se répand, fera le bonheur du corbeau qui plane. La nourriture s’est répandue sur ses genoux. Pas de potiron en cette saison, seulement du brocolis écoeurant et des morceaux de poulet. Un frisson la parcoure lorsqu’elle pince le légume qu’elle a longtemps écarté de son alimentation. L’odeur est bien loin de celle qu’elle dégage, de ce caramel qui imprègne sa peau douce. « Ah, ouais, t’as eu la main lourde sur le paprika » La brune se penche, oublie la vue qu’elle doit offrir au reste du campus. Sa concentration est maximale. Elle appâte l’animal, aurait besoin d’une lanterne tant il fait sombre sous ces branchages. Une goutte de pluie s’éclate sur sa nuque. Elle frémit à nouveau. « Hey, t’es vraiment .. corrosif comme mec » Elle poursuit son numéro de charme, le chat s’approchant du légume. Méfiance extrême, elle cherche une raison à la distance qu’il maintient. Ses yeux, c’est peut-être eux la cause. « Pourquoi je serais forcément détestable ? » Regard qui se pose sur l’autre humain, elle lève le bouclier contre l’animosité qui se dégage de l’étudiant. Attaquée, elle rassemble son attention sur la bête qui déguste le brocolis. Le matou dévore le végétal. La main qui le nourrit s’éloigne, le poussant à se rapprocher et à sortir de son refuge. « Il a un collier. » Un grelot tinte lorsqu’elle le heurte du bout de ses doigts. « Attrape-le, j’ai trop peur ! » qu’elle s’écrie lorsqu’il réapparait, probablement attiré par le reste du repas sur le gazon. « Il faut qu’on le ramène chez lui, fais un truc machin chose ! »