MILAN SCHAFFER › noah centineo

un l’enfance passée à chicago, les rues de la ville n’ont aucun secret pour lui. entre bruits constants des voitures, des sirènes, de la population. pourtant, au milieu de près de trois millions d’habitants, il s’y est toujours senti comme à sa place. gars de la ville, hyperactivité qui se marque dès le plus jeune âge. son temps passé à jouer avec les gamins de son quartier. › deux famille la plus modeste qui soit, fils d’immigrés européens. père ouvrier dans une usine, mère qui enchaîne les heures dans le domaine de la santé. il entend ses parents se lever très tôt, ou rentrer très tard. à l’adolescence, c’est presque s’il les croise en coup de vent. malgré ça, il sait qu’ils sont aimants et ne le vit pas mal. › trois l’appartement reste rempli avec son petit-frère, cinq ans son cadet. quand il entre au lycée, c’est lui qui s’occupe de chercher son frère et s’occuper de lui, en parallèle de ses études et autres activités. relation fusionnelle, il lui apprend tout. jouer au foot, nager, faire du vélo. fait pour être grand frère. › quatre gamin qui continue à se construire en parallèle, découvre ses passions. intérêt pour les écrans se fait de plus en plus grand, la collection de mangas qui s’agrandit. il coupe son fil de pensées dans la guitare, dans la natation; tout ça à l’école parce qu’ils n’ont pas les moyens de lui offrir des cours particuliers. › cinq pas l’élève le plus populaire, mais que les filles regardaient suffisamment. sans doute trop concentré sur ses études, élève brillant dans les matières scientifiques. il sait que le seul moyen de s’en sortir est d’avoir une bourse, alors il redouble d’efforts pour se construire un bon dossier. concours robotiques avec le lycée, compétitions en natation. tout pour se démarquer des autres et il y arrive, lorsqu’il reçoit sa lettre d’acceptation à harvard. › six c’est l’explosion de joie dans la famille schaffer, jusqu’à ce qu’un drame frappe la famille. son petit frère victime d’une fusillade en pleine rue, balle perdue qu’il prend lors d’un conflit entre gangs. la perte du cadet brise la famille. l’appartement rempli de rires devient silencieuse, l’ambiance lugubre. mère tombe en dépression et perd son travail, le père s’accroche pour tenir les deux bouts. milan, dix-sept ans, porte la culpabilité de ne pas avoir pu protéger son frère comme il aurait dû le faire, et la douleur le hante encore aujourd’hui. › sept l’atmosphère à chicago devient insupportable. les bruits de la ville qu’il aimait tant lui rappellent cette après-midi tragique, il étouffe. même cambridge n’est pas suffisamment loin, il ne se sent pas capable de continuer le cours de sa vie normalement quand un morceau de lui est parti avec son frère. encore moins d’aller à l’université dont il a tant parlé avec lui, prévoyant déjà les futures visites. diplôme du lycée obtenu, il renonce à son rêve. toutes ses économies de travail d’été partent dans un billet d’avion : direction tokyo. › huit culture japonaise l’a toujours fasciné et apaisé. il fuit sa douleur, culpabilise de quitter ses parents mais doit trouver un moyen de survivre, et ça passe par le désespoir de se raccrocher au fait de trouver une forme de paix intérieure, une nouvelle perspective loin de sa peine. là où discipline et respect règnent. › neuf les quelques mois qu’il devait passer là-bas s’allongent finalement en deux années, jusqu’à ses vingt ans. l’agitation urbaine qu’il apprend à aimer de nouveau, les premières semaines sont rudes, mais son ingéniosité l’aide rapidement à se démarquer et trouver une place dans une entreprise de construction automobile, grâce auquel il obtient un visa de travail qui lui permet de rester sur le territoire. sa vision du futur se dessine davantage, il sait qu’il n’aime pas seulement l’informatique et la robotique, mais l’ingénierie mécanique prend plus de place. là-bas, il apprend non seulement le japonais mais à se reconstruire peu à peu. › dix à l’aube de ses vingt-ans, il sent qu’il est temps de rentrer. de son appartement minuscule à tokyo, il prépare un nouveau dossier pour harvard. sa dissertation justifie de la pause qu’il a prise, pour raisons familiales, en plus des compétences qu’il a pu gagner et qui n’a fait qu’accroître son ambition de réussir. le premier retour à chicago se fait difficile, mais les relations entre parents et fils plus resserrées et la détermination d’aller jusqu’au bout, pour lui.