family time (parkers)

september 2024 ✧ enola's café
w/ @Enola Parker
tw : ràs.

Assise en tailleur sur le canapé, la télé en fond sonore, je tente de me concentrer sur ce que j’écris mais rien n’y fait. Le bruit me déconcentre, le silence me déconcentre encore plus. La musique n’en parlons même pas. Je crois que j’ai besoin d’un léger changement de scénario et c’est pour cela que j’envoie un message à Enola pour savoir si elle est au café. Je n’attends pas sa réponse que me voilà en train d’enfiler un jeans, une paire de chaussettes et mes baskets pour aller la retrouver. Je crois que ça me fera le plus grand des biens de me changer les idées avec la blonde. Nous avons peut-être huit ans d’écart mais nous nous entendons bien et c’est là le plus important, surtout pour notre famille. Le casque sur les oreilles, en pleine écoute d’un podcast True Crime, je me dirige vers le café. J’ai une petite demi-heure de marche et je dois avouer que l’air frais me fait du bien. Il y a quelques rayons de soleil qui réchauffent ma peau de temps en temps mais on peut déjà sentir l’automne s’installer comme il faut. J’adore cette période : les pulls larges, les soirées autour d’un feu de cheminée pour se réchauffer, les boissons à la cannelle et les pâtisseries qui vont avec. Je n’y ai jamais trop eu le droit dans mon enfance - sportive de haut niveau oblige - mais depuis quelques années, je me les autorise un peu plus souvent. Tant que je suis toujours capable d’être à cent pour cent de mes capacités, c’est tout ce dont j’ai besoin. Et je pense déjà à celui que je mangerai demain après ma séance avec Junior. Arrivée au café, je pousse la porte et me dirige vers le comptoir. Salut ! Je souris à ma cousine et me penche pour l’enlacer quand elle est à mon niveau. J'enlève ma grosse écharpe que je bourre dans mon tote bag et souffle Comment tu vas aujourd’hui ? Il n’y a pas grand monde mais nous sommes au beau milieu de l’après-midi en semaine, je suppose donc que ceci explique cela.

september 2024 ✧ enola's café
w/ @Olive Desjardins-Parker
tw : ràs.

Il n’y a pas foule aujourd’hui au café, mais ça ne la dérange pas tant que ça, elle en profite pour faire du tri, pour ranger, pour remettre en place les choses et pour laisser son esprit divaguer. Quelque part, il y a une part d’elle qui est encore en vacances, qui n’arrive pas à se remettre dans le bain. Qui a envie de décrocher et de ne pas se sentir piégée dans ce quotidien.

Et ça se mélange un peu, dans son esprit, entre ce qu’il lui faut faire, comment elle doit se comporter, et ce dont elle a réellement envie. Elle n’arrive pas à s’en dépêtrer de cette sensation d’étouffer dans sa propre vie. Elle n’a de cesse de compter le nombre d’occasions loupées. De s’agacer face aux attentes de la société pour une trentenaire ; ce qu’elle se devrait de construire, de faire. Et au milieu de tout ça, elle relève le regard vers la porte vitrée lorsque sonne la clochette signifiant une nouvelle entrée.

Il y a un sourire qui se glisse directement sur les traits de la blonde propriétaire de l’endroit face à la nouvelle blonde, un rayon de soleil dans sa journée monochrome. Elle s’approche, enlace sa cousine dès qu’elle le peut, « Salut ! » directement, elle apprécie son entrain, sa donne un souffle nouveau à Enola, « Comment tu vas aujourd’hui ? » d’une œillade elle caresse avec tendresse les traits de la jeune femme qu’elle considère comme sa sœur, avant de soupirer et d’avouer, « Je vais bien, mais je m’ennuie. » en un murmure parce que même si les clients ne sont pas nombreux, ce n’est pas un aveu très approprié. « T’as envie de quoi ? » La douceur dans l’après midi d’Enola, c’est toi.

september 2024 ✧ enola's café
w/ @Enola Parker
tw : ràs.

Il y a des gens qui savent vous faire sourire d’un coup d'œil et Enola est l’une de ses personnes. Notre lien est tel qu’il y a peu de gens qui arrivent à me faire sourire juste en passant à côté de moi. Son aura est pure et je crois que toute la différence avec le reste du monde est là. Sa présence m’a toujours réconforté et j’ai toujours vu la jeune femme comme un modèle. Après tout, nous sommes deux dans la famille et c’est l’aînée. Malgré nos différences et nos vies quelque peu opposées, nous savons nous compléter et c’est la meilleure des choses qui soit. Je vais bien, mais je m’ennuie. Je ne peux m’empêcher de rire légèrement, glissant mon regard sur les clients du bar. Pas grand monde et pas les plus bavards du coin non plus. C’est dommage. Ce bar pourrait être tellement plus que ce qu’il est mais c’est difficile d’avoir un business plan qui tient la route, des investisseurs pour aider à réaliser ce rêve et à faire venir une clientèle régulière pour que le tout tienne le coup. En tout cas, j’ai hâte de passer Thanksgiving afin de pouvoir transformer le café en grotte minimaliste du père noël et inviter mes amies à venir boire des chocolats chauds ici. T’as envie de quoi ? Peut-être même que c’est ce que je devrais boire. Mais je sais à quel point ils sont sucrés et je n’ai pas besoin de passer le reste de ma journée en coma post-sucre. Alors j’opte pour l’option un peu plus soft. Tu peux me faire un latté chaud au lait d’amande s’il te plaît ? Ça reste sucré mais bien moins que la chantilly et les mini chamallows qui pourraient se retrouver par-dessus le chocolat chaud. Assise au bar, je regarde Enola se mettre en route et souffle Alors, quoi de neuf depuis… la semaine dernière ? Est-ce qu’elle a enfin abandonné cet idiot qui ne la fait plus rêver ? Et le fantôme, est-il toujours aussi fantômatique ? J’espère le savoir bientôt, curieuse comme jamais.

september 2024 ✧ enola's café
w/ @Olive Desjardins-Parker
tw : ràs.

Lorsqu’elle regarde Olive, Enola ne peut pas s’empêcher d’avoir cette pensée, celle de se sentir chanceuse de l’avoir, fille unique, elle n’aurait jamais cru qu’elle trouverait en elle, une petite sœur. Parce que c’est ce qu’elle représente à ses yeux, c’est ce qu’elle est dans son cœur. Alors elle patiente pour entendre sa commande, une de celle qu’elle ferait sans râler à l’intérieur. « Tu peux me faire un latté chaud au lait d’amande s’il te plaît ? » Evidemment qu’elle le peut, alors elle hoche derechef la tête par la positive avant de se retourner, prête à lui concocter ce qu’elle vient de lui commander.

Elle attrape les ustensiles nécessaires quand dans son dos elle entend, « Alors, quoi de neuf depuis… la semaine dernière ? » une question qui en cache d’autres et qui la fait soupirer d’amusement. Elle connait assez Olive pour savoir qu’elle prend des petites pincettes pour e pas articuler les véritables interrogations qui traînent dans sa jolie tête. « Bof, la routine… » qu’elle amorce tout en faisant chauffer le lait, « depuis que je suis rentrée d’Italie, elle s’est réinstallée. » et pas qu’un peu, elle ne mentira pas, elle ressent un blues par rapport à tout ça. Et les absences répétées d’Andrew n’aident pas. Ses amitiés non plus, c’est vrai. En versant le liquide à l’avoine, elle se permet de commenter ses propres pensées… « Andrew est … très pris. » tandis qu’elle, elle a de plus en plus l’impression de passer à côté de sa vie. De vouloir autre chose, connaître autre chose, sans oser. D’être effrayée par tout ce que le monde pourrait lui réserver. Avant, elle n’aurait pas hésité. Le pire, c’est qu’elle est incapable de déterminer à quel moment elle a, à ce point, changée. Certainement quelque part entre son divorce et son cœur brisé. Que le chirurgien, malgré plus d’une année à ses côtés, s’est contenté de vaguement rapiécer.

september 2024 ✧ enola's café
w/ @Enola Parker
tw : mention dépression.

J’ai beau avoir un emploi du temps chargé, je trouve toujours un moment pour voir Enola et voir comment elle va et comment sa vie avance. J’ai passé de nombreuses années loin d’elle et de notre famille pour le patinage et je suis assez mature pour savoir que sans eux et sans leur soutien indéfectible lors de notre retour à Boston, je n’aurais pas réussi à sortir la tête de l’eau. Leur patience a été fondamentale à ma guérison et je ne saurais jamais assez les remercier pour cela. Je ne suis plus la cousine qui broie du noir et c’est grâce à la persévérance et la compréhension de ma famille, je le sais. Bof, la routine… Je fais la moue à cette réponse. Ce que l’on veut de la vie, c’est tout sauf la routine ! Le quotidien, les actions répétés de manière mécanique… Je n’aime pas cela. Ni pour elle, ni pour qui que ce soit. Pourtant il y a beaucoup de routines dans ma vie mais j’essaye toujours de spice up ma vie pour lui trouver tous les points positifs qu’il y a à lui trouver. Depuis que je suis rentrée d’Italie, elle s’est réinstallée. L’Italie, la bouffée d’oxygène dont elle a eu besoin et qui lui a fait le plus grand des biens, je le sais. Il faut retourner en Italie alors… Avec son danseur, celui qui savait rouler des hanches à la perfection. Andrew est … très pris. Et si j’aurais pu être des plus douces et souriante, je soupire fortement, laissant mon front se coller sur le marbre du bar. Uuuughhhhh. Que je grogne avant de lever les yeux vers elle, quelque peu dramatique. Largues le. Il a jamais de temps pour toi. Et je n’ai pas l’impression que cela va s’améliorer de sitôt. Je sais, je suis cash mais tu vaux tellement mieux que ça. Tu mérites quelqu’un qui déplacera des montagnes pour toi. Pas un crétin qui se met au lit avant de repartir. Alors oui, il sauve des vies et ça, j’en ai bien conscience, mais il est en train de tuer la sienne, de vie. Je dis ça, je dis rien mais t’auras plus jamais trente trois ans et tu seras plus jamais aussi canon que tu l’es. Ou peut-être que si parce que t’es un peu genre une magicienne mais ça, c’est un sujet pour une autre fois. Je n’ai pas envie qu’elle se mette à paniquer ou à pleurer et vraiment, si quelqu’un venait à me dire que je ne serai plus jamais aussi belle, c’est ce que je ferais. Je l’aime pas. Il sert à rien. Il devrait la mettre sur un pied d’estale, pas la prendre pour acquise comme il le fait. Et le danseur italien ? Il dit quoi… Enfin, il donne quoi. Parce que si c’est vers lui qu’il faut gentiment la pousser, je m’y mets de suite !