@Jazz Baumann — Les néons grésillent lourdement au-dessus de ton crâne. Là où résonnent la fin des cris, des hurlements, des gémissements et des plaintes. Le râle soufflé du soulagement lorsque le produit, finalement, déclare son effet. De longs frissons secouent ta silhouette, morsure de la fatigue et de la nervosité. Cette fatigue mauvaise de l’esprit à éprouver l’incessant discours de la douleur. Des sursauts tremblant des âmes en peine. Les corps allongés sur d’étroit brancard, immobiles, les pupilles ankylosées par les heurts. Un accident de la route, un camion percutant un autobus. L’avalanche de patients s’est écroulé sur l’ensemble du service. Enfin, l’heure. La brûlure atroce du café, cette pisse marronne immonde, parcourt l’entièreté de ta gorge alors que tu abandonnes ta blouse sur une chaise en salle de garde. Tu inspires profondément, ébouriffant tes cheveux de la main. Un coup d’œil à l’horloge t’informe que ton invité devrait surgir d’un instant à l’autre. Existe-t-il meilleur échappatoire à l’horreur que la proximité chaude de l’intimité ? Rien, apparemment Solal.
(Solal Whitlock)