(thea) bedroom eyes like a remedy

tw : alcool, ivresse
@Thea Lockhart - Les verres vides s’empilaient, l’euphorie ravageait tes entrailles. L’ébriété avait parfois ce goût de douceur et de sérénité que tu recherchais on ne peut trop souvent ces derniers temps et si une infime partie de toi s’en flagellait vis à vis de ton jumeau, le diable sur ton épaule te susurrait assez de quiétudes pour t’abroger de cette culpabilité. Le calme était trop voluptueux pour y résister. L’insouciance t’appelait dans ses rangs. Et tu les rejoignais sans sourciller, sans regrets. A tes côtés, Thea s’enfonçait dans le canapé de ce airbnb que vous aviez déniché à la dernière minute et d’un sourire béat, tête négligemment posée sur le dossier de ce même canapé, tu te tournes vers elle. J’ai revu Emily. La langue déliée par les spiritueux, l’esprit simplet à l’image du sourire qui se bat sur tes lèvres pour ne pas trop briller. Ne pas trop te faire de faux espoirs. Mais le secret était si précieux que tu ne pouvais pas ne pas le partager. Surtout à Thea. J’crois qu’on est sur la voie d’la guérison. La voix trainante, emplie de gaieté, d’illusions.

"Pouaaaaah." souffle Thea en se laissant tomber sur le canapé avant d’envoyer valser ses chaussures d’un coup de pied/cheville. "Mieux." Reprend-t-elle en s’affalant un peu plus avant de tourner la tête vers son meilleur ami. Elle a trop bu, c’est certain. Lui aussi. Et peut être que cela devient un peu trop une habitude entre eux, mais Thea n’aura bientôt plus le temps de s’enivrer aussi régulièrement, avec la reprise de ses gardes alors hey, il serait bien le temps de faire des leçons de moral à Haze plus tard. Elle se retourne un peu plus vers lui, glissant ses jambes sous elle de sorte qu’aucune partie de son corps ne sort du canapé et le coude appuyé sur l’accoudoir. Elle s’apprête à lui dire qu’elle aurait aimé que Neptune soit là (pas tout à fait vrai comme déclaration - elle n’aurait pas pu boire) quand il lui parle d’une toute autre personne. Ses sourcils se froncent, et Thea l’observe surprise, choquée presque. Elle se mord doucement la lèvre pour ne pas lui répliquer qu’il est bien gonflé de l’accuser de lui cacher des choses alors qu’il en fait autant et ressent un pic au cœur en voyant son sourire béat. Thea est jalouse, de ce sourire, de cet espoir. La dernière conversation qu’elle a eu avec Milo lui a donné envie de disparaître dans une bouteille, malgré son "je t’aime" qu’elle a noté même si en gras majuscule, c’est plutôt le reste qui revient à son esprit. Thea soupire, secoue la tête, se retient comme elle peut d’être mauvaise et lâche finalement : "t’en as parlé à Maze, cette fois ?"

tw : alcool, ivresse
@Thea Lockhart - Ce n'était pas le but de votre weekend - du moins, aux dernières nouvelles, mais visiblement, l'alcool rencontrait on ne peut trop souvent votre route. Et t'étais sans doute loin de t'en plaindre, le besoin de s'envoler dans les astres plus fort et criard que d'habitude. Détail parmi tant d'autres, t'étais également incapable de dire non à Thea, retroussée dans les rangs de l'insouciance dans l'ébriété et peut-être que dans le fond, c'est tout ce qui importait. Oublier, lui faire oublier, s'envoler, se dévoiler. Trop dévoiler. Emily s'échappe d'entre tes lèvres, le regard et les idées voilés par l'ivresse. La réaction en face mit du temps à rebondir, chose qui te passe au-dessus de la tête, le temps et l'espace de toute façon altéré de la réalité ; tu te contentais de la regarder, ce sourire béat collé au visage jusqu'à sa réponse. Sa question. Le silence lui répondit d'abord, l'esprit accusant le coup, tentant d'attraper au passage une branche pour s'agripper au monde réel. Puis tu remarques enfin, les expressions défilant sur son visage, à force de trop l'observer. T'as soupiré. Le sourcil arqué, évitant soigneusement - un exploit vu ton état - la question. Pourquoi t'as soupiré ? Que tu rétorques d'un fin sourire parce que Haze l'ivre le prend pour un jeu.

Les secondes qui s’écoulent entre chacune de leurs réponses sont sans doute plus claires que les mots qu’ils veulent bien utiliser mais le cerveau ralenti par l’alcool, Thea profite que Haze l’observe pour chercher comment apaiser son ton et garder un souvenir joyeux de cette soirée - après tout, on ne fête pas l’anniversaire de l’indépendance de la Guinée (excuse toute trouvée pour qu’Haze accepte qu’on célèbre son anniversaire) tous les jours. Il ignore sa question, ce qui suffit à lui confirmer qu’elle a visé juste et Thea secoue la tête quand il lui fait remarquer qu’elle a soupiré. “Parce que…” Elle soupire à nouveau. “C’est ce qui arrive parfois qu’on inspire et qu’on expire.” Réponse, somme toute relativement logique quand on connait son état d’ébriété. “Aussi, elle te mérite pas.” Ah. L’alcool a décidé de rendre Thea plus honnête qu’elle n’est prête à l’être. Un peu (beaucoup) de mauvaise foi, sans doute quand Haze est plus en tort qu’Emily dans cette histoire, mais c’est aussi quelque chose de plus facile à entendre pour Haze que l’inverse. Elle se penche vers lui et dépose un baiser sur sa joue, comme pour clôturer la conversation. “On en parle demain, ok ?” Elle étale ses jambes sur lui et pose sa tête sur le canapé, préférant l’ambiance précédente. “Tu veux que je t’offre ton cadeau ?” suggère-t-elle, en se redressant d’un coup, prête à courir à la chambre à la seconde où il lui donnera le go.

tw : alcool, ivresse
@Thea Lockhart - L'ironie - ou non, vu son état - qui découle de sa réponse t'échappe. Dans une mimique malgré toi assez comique visant à l'imiter, comme un enfant découvrant l'existence de ton corps, tu inspires longuement et expires discrètement - du moins, aussi discrètement que l'ébriété te permettait. La mission initiale était de prouver ton imbécilité, lui démontrant par A + B que soupirer n'équivalait pas à respirer, chose qui se produit quand on inspire et expire selon les cours de sciences de collège qui taraudaient ton esprit embué. Le sourire béat se profilait à l'horizon, paré à lui rétorquer ta plus belle répartie scientifique sur le corps humain avant que la suite de ses explications te stoppe dans ton envol. Sec. Les lippes retroussées s'abaissent, le sourcil arqué se fige. Est-ce que tu venais d'entendre ce que tu croyais d'entendre mais n'étais absolument pas certain ce que tu venais d'entendre ? Le cerveau s'éveille et tente de suivre sa logique pittoresque. Non sans cette lenteur qui te caractérisait tout de même ce soir. Dans le fond, tu l'entends balayer le sujet d'un revers de la main et sens un baiser se déposer sur ta joue mais tes yeux et ton esprit étaient toujours rivés sur les secondes précédentes. Tu t'entends protester face à son changement de sujet. Je veux pas de cadeau. C'est toi mon cadeau. Balancé de façon nonchalante, surtout pour clos au plus vite cette partie qui ne t'intéressait tout bonnement pas. D'une poigne assez ferme, tu emprisonnes ses pieds négligemment posés sur toi et l'empêches de fuir malgré la soudaine excitation qui lui traversait le corps. Ca voudrait dire que tu ne mérites pas Milo ? Retour aux sujets houleux, parce que t'étais insupportable ce soir, Haze. A comparer vos deux histoires. Deux histoires hétérogènes, mais tout aussi quelque peu similaires dans la fidélité - ou plutôt le manque de fidélité. Et si tes torts à toi te tiraient encore quelques grimaces, ses torts à son ex à elle te plongeaient dans une ébullition croissante. Surtout si Thea pensait ça. Parce que ça serait officiellement la plus grosse connerie que tu m'aurais sortie.

Son sourire est sans équivoque, il est en train de se foutre de sa gueule. Elle le voit à sa façon de se mettre à inspirer puis respirer et s’en amuse mais pour une raison qui lui échappe n’a pas envie de lui laisser le dernier mot. Alors, elle lui balance une vérité, la sienne, même si elle est édulcorée et uniquement partielle. Elle le voit se figer, visiblement pas assez en état d’ébriété pour ne pas relever que Thea ne penserait jamais une chose comme ça, ni que c’est une façon bien particulière d’interpréter les choses. Peu importe, en réalité. Elle ne croit pas particulièrement à cette histoire ; elle a trop mal démarré. Thea soupire quand il rejette l’idée de son cadeau, ne prend même pas le compliment au passage quand elle voit bien qu’il ne réfléchit même pas à ce qu’il dit. Elle s’apprête à se redresser et à aller le chercher quand même, cherchant une boutade à lui balancer quand il emprisonne ses mollets pour l’empêcher de partir. Elle soupire, bruyamment cette fois. Cette conversation ne l’intéresse pas. C’est de légèreté dont elle a besoin - et envie.
Sa langue claque contre son palais quand il prononce le nom de son ex-petit-ami, et Thea ferme les yeux une seconde. C’est la dernière chose à laquelle elle a envie de penser, mais elle ne peut même pas prétexter que ce n’est pas une discussion d’anniversaire quand elle est celle qui a lancé les hostilités, et encore moins quand ce n’est pas son anniversaire. Tout semblant de bonne humeur s’évapore et elle secoue la tête, mais Haze est lancé et lui reproche sa mauvaise foi. “Nos histoires ne sont pas comparables.” Et ce n’est pas des choses gentilles qu’elle aurait à dire si elle devait expliquer pourquoi elles ne le sont pas. Thea s’efforce de continuer à inspirer et expirer calmement mais elles sent les sentiments qui l’agitent un peu trop souvent, prendre le dessus et ne cherche même plus à faire mine d’avoir un sourire. “Et on parle de toi et d’Emily, là. Depuis quand tu la revois ?” demande-t-elle, le ton plus sec que quelques minutes auparavant. Elle se serait bien passer de cette conversation à cette heure-ci, mais tout, plutôt de l’entendre dire ce qu’il pense de son histoire avec Milo.

Le chemin agité de la conversation avait été emprunté, malgré toi, malgré elle. Ou peut-être pas malgré vous ; tout autant fautif l'un que l'autre. Peut-être plus tard, tu pourrais user de l'alcool en tant qu'alibi mais actuellement, quand bien même tous tes gestes dégueulaient d'imprécision, tes sens étaient on ne peut plus éveiller. Le sentiment de frustration s'agrippait agilement à la paroi de tes tripes quand elle proteste sur vos deux histoires, leur similitude, la comparaison que t'avais osé amener sur le tapis pour contrer son affirmation contre Emily. Emily. La genèse de toute cette discorde. Explique ta façon de penser. Tu ne lâchais pas l'affaire, tu ne lâchais pas ta poigne sur ses chevilles, tu risques le retour brutal à la sobriété en continuant dans ce chemin mais maintenant que t'étais lancé, tu ne pouvais pas t'arrêter. Et tu l'entrainais avec toi. On s'est parlé cet été, on s'est revu en début de mois dernier. Qu'tu réponds, sourcils froncés face au ton sec qu'elle a adopté. Pourquoi ?

Thea ne cache même plus sa frustration et soupire bruyamment à la question de Haze. Ils sont ici pour célébrer son anniversaire, pas pour se parler de leurs échecs amoureux respectifs - et surtout pas sur ce ton-là, et quand l’alcool délie les langues. “Tu veux vraiment t’lancer là dedans maintenant, Haze ?” demande-t-elle, même si elle connaît la réponse. Ses yeux se posent sur les yeux sur les mains avec lesquels il tient résolument ses chevilles et Thea déteste se sentir prisonnière ainsi. “Il ne m’a pas trompé, ne pas cacher l’existence d’un enfant.” Bien d’autres choses, mais pas ça, pas quelque chose d’aussi fort. “Je ne suis pas Emily, je t’aurai pas trompé en retour par vengeance. J’aurai pas accepté que tu me caches comme tu la fais.” Elle tâche d’être aussi factuelle que possible mais c’est peut-être pire au fond, les éléments retenus en disent long sur les pensées de Thea. Tout ce qu’elle veut, c’est qu’on ne compare pas ce qu’elle a vécu avec Milo, qu’on ne tâche pas son histoire en la comparant à une remplie de mensonges du début à la fin. Elle maintient le regard d’Haze, comme si ce qu’elle venait de dire était on ne peut plus normal. Mais son agacement la trahit sur la réponse d’après, quand elle interroge à son tour Haze. Sa langue claque contre son palais quand il lui dévoile ce qu’il lui a caché jusqu’alors. “Parce que tu m’accuses de te cacher des choses quand je mets quelques jours à te parler de quelque chose, mais visiblement, toi, ça te dérange pas de me cacher des choses.” Elle se redresse, cherche à libérer une de ses jambes pour au moins s’installer un peu plus confortablement mais l’étreinte d’Haze est trop forte. “A quoi tu joues, exactement ?” Ils n’étaient pas bons l’un pour l’autre, alors à quoi bon se replonger là-dedans ?