underpressure (( cassion #1 ))

tw : amphétamines.

Cassie se tenait devant la porte d'Orion, son cœur battant légèrement plus vite que d'habitude. Ce n'était pas de l'excitation, ni même de l'anticipation. Non, c'était l'effet des amphétamines qu'elle avait pris plus tôt. Elle savait que ce n’était pas la meilleure idée, mais ce soir, elle avait besoin de se vider la tête, d’oublier un peu le poids qui pesait sur ses épaules. Orion, son ex avec qui elle avait partagé des moments intenses, était devenu l'une des personnes en qui elle avait le plus confiance. Leur relation avait pris une autre forme, une forme plus douce, plus stable. Il l'avait invitée à dîner chez lui, et Cassie n'avait pas pu dire non. Il la comprenait, ou du moins, il essayait. Elle inspira profondément avant de frapper à la porte. Quelques secondes plus tard, Orion apparut, un sourire chaleureux sur le visage, ses yeux d’un vert scrutant les siens comme s'il essayait de deviner ce qu'elle ressentait. Elle sourit légèrement, un sourire rapide, presque mécanique, et entra dans l’appartement. L'odeur du dîner flottait déjà dans l'air. Cassie s'en voulait un peu de ne pas avoir l'appétit pour apprécier ce qu'il avait cuisiné, mais son estomac était en nœuds. L'effet des cachets combiné à l’appréhension de cette soirée la laissait presque nerveuse. « Ça sent bon », fit-elle, un peu distraite, en se dirigeant vers la cuisine. Cassie se força à sourire, cherchant à masquer la tension qui montait en elle. Les amphétamines rendaient sa tête un peu floue, ses pensées un peu trop rapides, et elle sentait son corps frémir sous l’excès d’énergie. « J’ai passé une longue journée… » dit-elle en s'asseyant sur une chaise, sa jambe droite déjà en train de trembler nerveusement. L'effet des amphétamines faisait battre son cœur plus vite que d’habitude, et même si son esprit semblait plus clair, elle avait du mal à se concentrer.

@Orion Griffith

Tu n’étais pas le meilleur pour ce qui était relation ou même cuisine, mais quand tu appréciais quelqu’un, tu savais faire des efforts et se montrer sous un autre jour. Toi qui avais failli foutre le feu à ton appartement, avais pourtant réussi à préparer de bonnes spaghettis bolognaises que tu avais dressé dans deux assiettes à pâtes et tu avais mis au four un brownie que tu espérais réussi. Peut-être qu’il serait dégueulasse et que tu finirais par le jeter de frustration dans la poubelle, mais tu étais plutôt satisfait de la gueule qu’il avait. Alors que tu surveillais la cuisson quelques secondes à travers la vire du four, tu avais entendu toquer et tu t’étais redressé aussitôt, jetant le torchon que tu avais dans tes mains, sur ton épaule. Ouvrant la porte, tu finis par la voir, elle, qui avait si chamboulé ta vie d’adolescent et avec qui tu avais partagée autant de choses. Un sourire charmeur et chaleureux s’affichait sur ton visage alors que tu la scrutais et posais sur les siens. Tu te disais qu’elle n’avait pas vraiment changé depuis la dernière fois et que bien au contraire, elle était beaucoup plus jolie ainsi. Qu’il était chanceux ce Landon… T’attendant à ce qu’elle pose un baiser sur ta joue comme salutation comme à son habitude, mais n’en fit rien. Claquant ta langue contre ton palais, tu refermas la porte, la laissant se diriger vers la cuisine avant de trouver place sur une chaise. Tu t’appuie alors contre les meubles de la cuisine, la regardant de la tête aux pieds et remarqua cette jambe prise de spasmes ce qui te fit arquer un sourcil. Elle qui était pourtant toute douce et calme semblait nerveuse. — Ça va, Cassie ? Que tu lui demandes, attrapant un verre d’eau que tu t’étais servis plus tôt, avant de descendre le contenu. — Tu veux boire un truc au fait ? Parce que tu en oublierais presque ta politesse avec elle. Bras qui se croise, tu attends qu’elle te réponde, te demandant bien ce qu’elle avait. Essayant de remarquer les moindres potentiels problèmes qu’elle pouvait avoir. Tu te demandais même si ce fameux Landon n'était pas réellement un mec violent et qu’elle avait été contrainte de te mentir.

Cassie esquissa un sourire en coin, bien qu'un peu crispé, en voyant la confusion dans les yeux d’Orion. Elle s'était toujours sentie à l'aise en sa présence, mais ce soir, quelque chose pesait sur elle. Le tremblement nerveux de sa jambe trahissait ce qu'elle essayait de cacher. Elle se mordit la lèvre en entendant sa question, mais secoua la tête doucement, ses cheveux glissant sur ses épaules. « Ouais, ça va, » répondit-elle rapidement, presque trop vite pour être honnête. Elle détourna le regard, fixant un point invisible sur le comptoir de la cuisine, puis se leva brusquement pour faire quelques pas dans la pièce. Elle avait besoin de bouger, de se défouler, et son corps, sous l'effet des amphétamines, refusait de rester en place. La nervosité l’étreignait de plus en plus fort. « Je veux bien un verre de vin, ou n'importe quoi, » lâcha-t-elle finalement, sa voix plus douce, mais teintée d'une certaine agitation qu’elle ne pouvait pas contrôler. Elle se retourna vers lui, ses yeux fouillant son regard pour y trouver un peu de réconfort. Orion la connaissait bien, mieux que beaucoup d’autres. Il n'avait pas besoin de poser des tonnes de questions pour comprendre qu'elle n’allait pas bien. Elle appréciait cette qualité chez lui. C'était l'une des raisons pour lesquelles ils étaient toujours proches malgré tout ce qu'ils avaient traversé ensemble. Cassie s'approcha doucement de la fenêtre, jetant un coup d'œil dehors sans vraiment voir ce qui se passait. Elle se sentait piégée dans ses propres pensées, les mots d’Orion résonnant encore dans son esprit. « Ça va, Cassie ? » Elle savait qu'il voyait au-delà de son sourire, au-delà de son silence maladroit. Mais comment lui dire qu'elle avait pris ces foutus cachets, qu'elle n'arrivait plus à s'en sortir, que ce n’était pas Landon qui était le problème, mais bien elle ?

Ce n’était pas vraiment dans les habitudes de Cassie de demander un verre d’alcool comme ça alors, les yeux plissés, tu l’observes encore un peu plus, ne sachant pas vraiment si tu devais le lui offrir ou non. Sortant un verre à vin de son placard, tu attrapes également une bouteille avant de soupirer. Tu ne savais pas trop si c’était judicieux de lui donner ce qu’elle voulait, mais t’avais une petite idée, même si t’allais gâcher un peu une bonne cuvée. Tu servis alors un fond du liquide bordeaux dans le récipient, te saisissant également d’une bouteille d’eau dans ton frigo, coupant son verre avec pour éviter de la saouler cognement. Elle n'avait vraiment pas l’air dans son assiette alors, tu n’avais pas envie de la voir sombrer petit à petit. Tu te servis alors un autre verre d’eau, et apporte les deux sur la table, glissant le verre vers Cassie un petit sourire aux lèvres. Tu n'avais pas trop dilué le vin non plus, tu ne voulais pas qu’elle capte quoi que ce soit. T’asseyant, tu viens croiser les bras, la regardant encore un peu plus attentivement. — J’suis pas trop sûr de ça moi. Elle paraissait si perturbée, si nerveuse et ça ne lui ressemblait pas le moins du monde. T’aurais aimé qu’elle te parle de ce qui n’allait pas et que vous puissiez trouver une solution ensembles. Toi, t’étais peut-être réticent à ce qu’on t’aide dans quoi que ce soit depuis ton accident, tu ne voulais pas la pitié des autres parce qu’on connard n'avait pas su éviter le patinage de sa monoplace. Pourtant, les personnes comme elle, tu ne pouvais pas les laisser dans leur merdier et ce que tu pouvais lire sur le compte de Veritas, même si ça ne t’affectait pas personnellement, n’aidait pas Cassie à se sentir bien… — Y’a un truc que je devrais savoir, Cass ? Genre, que je préfère entendre de ta bouche plutôt que de le lire sur Internet par une pouffiasse de pseudo Gossip Girl. Que tu lâches un peu sèchement pour faire comprendre à la blonde que tu étais déterminé à savoir ce qui se passait. T’attrapes alors ton paquet de cigarettes, sortant un tube pour le coincer entre tes dents sans pour autant l’allumer pour l’instant. Tu te lèves avant d’ouvrir une fenêtre et de rester planté là, sortant un zippo de tes poches pour venir allumer ta clope. — Parce qu’avec ta nervosité et la gueule que tu as Vanderwaal, j’vais finir par me poser des questions sur ton Landon là…

Cassie attrapa le verre qu’il avait posé devant elle, ses doigts serrant un peu plus fort que nécessaire le pied délicat du verre à vin. Elle le regarda brièvement, esquissant un sourire sans joie avant de porter la boisson à ses lèvres. Le goût dilué ne lui échappa pas, mais elle n’en fit rien, appréciant malgré tout le geste derrière son stratagème. Elle savait qu’il ne voulait pas la voir sombrer. Mais ses mots, secs et directs, la percutèrent. Cassie ne pouvait pas échapper à sa franchise habituelle, celle qui ne laissait aucun espace pour les faux-semblants. Elle le connaissait assez pour comprendre qu’il ne s'arrêterait pas tant qu’il n'aurait pas eu des réponses claires. Il avait allumé sa cigarette, regardant par la fenêtre, et l’atmosphère pesante de la pièce laissait entrevoir un moment de vérité, inévitable. Elle soupira, détournant le regard vers son verre, comme si elle cherchait le courage au fond du liquide teinté de rouge. La mention de Veritas et de Landon l’avait prise au dépourvu, mais il avait raison. Elle ne pouvait pas lui cacher ce qui la rongeait, pas à lui. Pas après tout ce qu’ils avaient traversé ensemble. « C’est compliqué... » commença-t-elle doucement, sa voix hésitant à se frayer un chemin. « Je… je pensais pouvoir gérer tout ça toute seule, mais ça me dépasse. Veritas, c’est une chose, je savais que ce site pouvait être cruel, mais ce qu’ils ont dit sur Landon… » Elle s’interrompit, sa gorge se nouant soudainement. Elle posa son verre sur la table, le regard perdu, et se mordit la lèvre inférieure, hésitant entre à lui en dire plus ou le laisser deviner. Mais il n’était pas du genre à patienter ou à accepter les demi-vérités. Elle savait qu’elle devait continuer. « Je – j’ai pas que de l’alcool dans le corps là » Elle fit une pause, sa voix devenant plus tremblante. « J’ai honte, mais c’est le seul moyen pour que je me sente bien et que – j’oublie. » Cassie s’arrêta de parler un instant, laissant le poids de ses mots flotter dans l’air lourd de la pièce. « Et maintenant… tu m’en veux ? » Elle releva enfin les yeux vers Orion, cherchant dans son regard une forme de compréhension, peut-être un peu de soutien. Mais son regard commençait à s’embrumer. Elle prit une dernière gorgée du vin, avant de poser le verre et se relever. Tourner le dos au jeune homme. Main qui vint essuyer les larmes encore présentes dans son regard avant qu’elles ne coulent. Inspira un bon coup pour se retourner à nouveau et lui faire face.