EZIO ELDER › jack gilinsky

un Né le 18 septembre 1999 à Los Angeles, tu es arrivé le premier et quelques minutes, plus tard, ton frère jumeau montrait le bout de son nez. C’est ainsi que ta vie a commencé, une vie pleine de joie, de rire et quelques pleurs de temps en temps. Quant à tes parents, ce n’était pas une surprise, ils avaient appris la nouvelle dès la première échographie. Ce n’était pas forcément quelque chose qu’ils avaient prévu, mais une fois que c’était fait, il n’y avait pas grand-chose à faire. Ils ont adapté toute la maison avant l’arrivée de ton frère et toi. › deux Famille très aimante, tu n’as jamais manqué de rien et tu as grandi petit à petit en développant ton propre caractère. Tout feu tout flamme, bien différent de ton frère Matteo, mais aussi proche que les cinq doigts d’une main, tu n’étais jamais bien loin de lui et inversement. Tu le protégeais à l’école, lui était le cerveau de l’opération. C’était ainsi que tout fonctionnait, il te complétait et tu le complétais à ta manière, un duo de choc. › trois Les années sont passées et ce lien s’est amplifié, il n’était pas simple de te séparer de lui et c’était souvent les grandes larmes quand l’un était malade et non l’autre, ce lien pouvait même être parfois destructeur. Personne ne pouvait comprendre ce sentiment d’être arraché à sa moitié, c’était insupportable et c’est certainement pour ça que ton frère a suivi tes traces, les mêmes écoles, les mêmes activités. Puis il y a eu les premières soirées, les premiers excès de l’un puis de l’autre, les premières petites-amies, les premiers sentiments et moments charnels. › quatre L’un savait tout de l’autre, c’était ton frère, mais ton confident à la fois, il savait te conseiller et t’écouter quand tu en avais besoin. Il était celui qui te limitait et faisait rester raisonnable, quant à toi, tu étais celui qui le dévergondait un peu plus en lui faisant découvrir des nouvelles choses. Lui, il était le petit ange sur ton épaule et toi, tu incarnais à merveille le petit diable qui lui soufflait à chaque fois des conneries. › cinq Matteo avait décidé de poursuivre ses études à l’université de Los Angeles et toi de rejoindre Harvard dans le domaine médical. C’était bien la première fois que tu étais aussi loin de lui, mais il était temps pour chacun d’évoluer à son rythme et de faire ce qu’il désirait. Alors tu t’es donné à 100% pour les sélections dans le but d’intégrer cette école pour devenir par la suite un futur chirurgien et évoluer doucement, mais sûrement. Un dossier assez compliqué à réaliser, des tests à passer et un entretien avec le doyen. C’est via une lettre que tu avais appris que tu étais validé pour commencer tes études là-bas. › six Un départ difficile, des adieux déchirants avec ton frère, mais le lien était toujours aussi fort, malgré la distance. Il y a des jours où la fatigue était bien trop présente, l’envie de baisser les bras, mais à chaque fois, tu arrivais à repartir de plus belle. Matteo de son côté suivait un cursus scolaire spécialisé dans le droit, il avait pour but de devenir juge ou même avocat, des grands objectifs, une vision de la vie bien différente de la tienne. Il évoluait, il devait un véritable homme tout comme toi, tu gagnais en assurance, tu avais pris un peu plus de plombs dans la tête. › sept Tu ne revenais pas souvent et pourtant cette fois-ci, tu avais fait le voyage pour retourner à Los Angeles dans le but de voir ta famille et tes amis. Ton frère devait revenir sur Palerme pour te voir, mais il sortait d’une soirée et il n’était pas forcément à jeun et c’est ainsi que l’accident arriva. Plus aucune nouvelle, l’heure d’arrivée bien dépassée et le ton téléphone qui retentissait. Ton frère n’avait jamais changé le numéro de secours et une voix de femme retentissait à travers le téléphone. Un accident, un départ pour l’hôpital, l’adresse de celui-ci donné et te voilà en quatrième vitesses débarquer dans cet endroit froid. › huit Des heures et des heures, sans aucune nouvelle, les cent pas dans la salle d’attente, des parents dévastés. La sentence tombait, malgré les efforts des chirurgiens, il avait perdu beaucoup trop de sang, une hémorragie interne et le cœur de ton frère s’était arrêté une bonne fois pour toutes. La douleur que tu ressentais était bien plus forte que tout comme si on t’arrachait le cœur, une partie de toi. › neuf Un enterrement et tu repartais à Boston dans le but de poursuivre ta vie en acceptant cette situation. Tu enchainais les heures de sport pour te permettre de te libérer l’esprit et surtout réussir à t’endormir. Ta mère refusait de te parler, partant du principe que c’était de ta faute si tout ça était arrivé. Juste un lien fragile avec ton père pour te permettre d’avoir encore quelques nouvelles d’eux, mais avec le temps, tu devenais plus un étranger qu’un fils. › dix Tu n’avais pas remis les pieds à Los Angeles, décidant que ta vie était maintenant ici, dans cette ville. Une blessure qui t’obligeait d’être en béquille pendant des mois et sous médicaments, une addiction qui commençait à se glisser dans ta vie. Heureusement que tu pouvais compter sur tes amis, là pour te soutenir dans ce passage si douloureux. Le deuil qui se faisait petit à petit, laissant un coeur meurtri, un manque important…