ROSES ARE RED
Ce genre d’envie de sortir, je ne l’ai que très rarement, parce que même si le monde est à mes pieds. Je fais partie de ces gens. Ceux qui aiment leur appartement. J’aimais le mien. J’ai toujours adoré le mien. Jusqu’à maintenant. Jusqu’à ce que je me sente obligée de me laisser parasiter. Et j’ignore même pourquoi j’ai accepté. Sous couvert de la famille, d’un nom partagé. Pour la première fois, j’ai regretté mon choix. Celui de me débarrasser du nom de papa.
Mais la proposition de Willow tombe à pic, et je ne peux pas m’empêcher d’envoyer à Dale un message avant de quitter mon habitation, un simple, « Fais pas le con. » Chose qui semble être des plus compliquée, lorsqu’on possède, comme lui, un cerveau atrophié. Et quand je suis dans la voiture, conduite au lieu de notre rendez-vous, l’adresse lui ayant été transmise un peu plus tôt, je ferme les paupières, mes pensées, je cherche à les faire taire.
C’est étrange comme c’est compliqué en ce moment, ressasse cette sensation de perte de contrôle que j’essaie d’effacer. Déteste tout bonnement l’idée. J’ai envie de gerber, rien que d’y songer. Et ça me quasiment douté du fait de passer une soirée à ses côtés, parce que Willow est en rapport premier avec le passé, celui que je m’évertue à éradiquer. A faire comme s’il n’avait jamais existé. Pourtant… Pourtant après quelques minutes, je sors de la voiture, j’écrase de mes Louboutin le bitume, et je vais retrouver probablement la seule véritable amie que j’ai. Même si le mot possède à lui seul le don de m’écorcher. « Sache que si on n’était pas des femmes très occupées par leurs métiers, c’est dans mon jet qu’on serait. » Mais être PDG signifie aussi avoir le sens des responsabilités.
MADE BY @ICE AND FIRE.
(Wendy Witter)