quelques manipulations et voilà que le numéro était bloqué, et le téléphone rangé au fond du sac. se promettre de ne pas le sortir de là, s'empêcher de faire une quelconque bêtise. la frustration gonflée, besoin de l'extérioriser et cette fois-ci, elle n'était pas sûre de pouvoir maintenir les apparences à domicile. une urgence médicale prétextée pour quitter celui-ci à une heure aussi tardive, et voilà qu'elle vagabondait dans les rues jusqu'à atterrir devant le comptoir d'un bar en pleine ruelle. aucun risque d'y croiser des connaissances, au moins. de laisser quelqu'un de son entourage la voir déverser sa peine dans quelques verres, pour la ravaler en même temps que le contenu. à se perdre dans ses pensées, renforcer l'amertume. jusqu'à être tirée par les mots du barman, qui s'adressait aux quelques pauvres personnes se trouvant encore là. comme s'ils en avaient l'habitude, les pochetrons s'avouaient vaincus et glissaient quelques billets. – la fermeture ? il est encore tôt. coup d'oeil jeté à la montre pour se rendre compte qu'il était, en réalité, assez tard. être raisonnable, c'était rentrer chez soi. mais le tabouret était trop confortable pour quitter les lieux dès maintenant. – tôt pour un mercredi soir. aucune expression n'allait dans ce sens, mais le ton était tellement certain qu'on pourrait s'en poser la question.
(Giorgia Rockefeller)
life movesso fast✧ good things don't last, cause she couldn't be more different from me, happy and free