admission à harvard
déjà au lycée, t'avais été repéré, seulement t'étais pas prêt. la mental n'était pas là et ça s'sentait au point qu'les universités se rétractaient au fur et à mesures que les entretiens s'poursuivaient. voyage plus que formateur, deux ans plus tard, tu te représentais aux épreuves de sélection. montrer tes talents, tes performances sportives et intellectuelles, ton acharnement au travail venant du paternel. t'avais compris d'où tu venais, t'avais envie de continuer l'boulot déjà fourni. mail ouvert, accepté, fume un joint pour fêter ça.
anecdotes
( 01 ) né à boston, d'un père mexicain, d'une mère franco-américaine le 30/03/1998. l'enfant du milieu, un grand frère et une petite sœur, l'grand frère est parti vivre à new york, la petite sœur est encore au lycée. ( 02 ) papa parti de rien, bossait dans l'garage de son propre père à oaxaca, mais rêvant de grandeur il croit dur comme fer que l'amérique l'attends, qu'elle lui offrira ce qu'il espère. l'intégration est compliqué quand on baragouine rapidement l'anglais. une traductrice franco-américaine qu'il rencontrera, parlant plusieurs langues, l'aidant à se faire une place. ( 03 ) la belle franco-américaine charme rapidement l'tunisien venu faire fortune, elle l'aide, l'encourage. derrière chaque grand homme, se cache une grande femme. un premier garage est ouvert, puis une petite concession. jusqu'à agrandir le business, ça fonctionne bien. faut dire que papa à le sens des affaires. l'expansion de l'entreprise, l'emmène à se spécialiser dans les voitures de luxe. ( 04 ) à la maison, papa tient à vous inculquer les valeurs qu'on lui a transmise, autant qu'sa culture et son héritage. l'arabe est parlé à la maison, au même titre que le français et l'anglais. suffisamment pour que les enfants sachent s'exprimer dans les trois langues. ( 05 ) à l'adolescence, t'es un beau jeune homme, et rapidement les filles s’agglutinent autour d'toi, la confiance monte en flèche. faut dire qu'il en faut pas plus pour t'faire gonfler les chevilles, créer en toi ce sentiment de toute puissance. seize ans t'as déjà ta petite amie, l'genre de fille qu'on veut tous avoir près de soit. elle et toi, c'est fort, électrique et pourtant si beau. ( 06 ) faut toujours être près à retomber quand t'es au sommet, t'pensais pas que la chute puisse être si brutale. à l'été de tes dix-huit ans, t'apprends qu'celle que t'aimes ne reviendra jamais d'ses vacances. l'crash d'un avion dans l'océan pacifique, brise ton cœur. le chagrin, la tristesse, tu t'enfermes dans un monde où les sentiments n'doivent plus exister tant ils peuvent faire mal. te promettant qu'plus rien ne te brisera. ( 07 ) l'idée de base, c'est de reprendre les rennes de l'entreprise, pourtant les derniers événements t'poussent à quitter l'endroit. voir ailleurs. tu reviendras c'est certain, quand ? tu sais pas. promesse faite au père, les études, le travail, mais quand tu t'sentiras prêt. pas avant, tu l'sais, sinon c'est perdu d'avance. l'besoin de découvrir le monde, c'qui a, ailleurs. alors tu t'envoles réalisant plusieurs voyages, notamment vers des pays qui ont bercé ton enfance. ( 08 ) l'voyage permet d'voir autre chose, se ressourcer, comprendre l'essentiel. au bout d'deux ans, c'est l'retour à boston. t'as changé, t'es devenu un homme, ça s'voit, tout l'monde le voit. encore plus beau qu'avant, t'joues de ton charme et ça marche. alors t'en profite, trop généreux pour t'offrir qu'à une seule fille. tu les aimes toutes, sous toutes leurs formes, t'es pas difficile, suffit juste qu'le visage soit beau. pourtant tu l'sais, t'es pas capable de donner plus. pas capable de ne t'arrêter à qu'une. les sentiments c'est mort pour toi, pas l'temps pour ça. ( 09 ) l'retour sur boston s'apparente à la prise en main de tes études, promesse tenue au paternel. il sait à quel point c'voyage t'as été bénéfique pour comprendre les raisons d'un tel investissement. reprendre les rennes de l'entreprise, tel est l'objectif, alors l'dossier est envoyé pour t'inscrire à l'université d'ta ville. faut dire qu't'es prêt à intégrer l'équipe d'football américain d'harvard, ça aide pour pousser l'dossier. la business school t'ouvre les portes. ( 10 ) à côté d'tout ça y a la mala, les soirées, claquer l'oseille c'est c'qui te rend vivant. drogue, alcool, musique à fond, t'as pas peur de c'qui peut t'arriver. habitué des quartiers mal famés d'boston, c'est là-bas qu'il t'arrive d'magouiller parfois. quand t'as besoin d'argent, qu't'as tout dépensé entre poudre et résine. des tombés du camion, d'la drogue parfois, qu'il t'es déjà arrivé d'refourger aux gens d'la fac, pour dépanner ou si y a un bon plan. ( 11 ) mordu d'voiture, c'est la passion qui s'transmet de père en fils chez les rojas. ta caisse comme bijoux d'famille, t'en prends plus soin qu'tout l'reste. faut dire qu'elle est belle, qu'elle claque, qu't'en es fier. berline coupée, noir métallisée, elle brille au soleil, à aveugler les envieux. dans l'garage à ton père, y a toute une collection qu'tu empruntes parfois, sans rien dire, sinon ça passerait pas.