[3] knockout (scarlett)

Il y a des moments dans la vie où l'on souhaite que tout s'arrête. Pouvoir mettre sur pause dans l'unique but de respirer, ce serait tant appréciable. Seulement, c'est impossible, bien que certaines personnes s'essayent à se donner le moyen de le faire. C'est pour cette raison que Scarlett Walder a pris la décision de se rendre de nouveau dans ce bar, le seul qu'elle fréquente actuellement. L'avoir découvert lui à donner l'envie d'en savoir plus sur ce mystérieux barman qu'elle a embrassé avant les vacances d'été. Seulement, si elle vient ce soir, ce n'est pas pour lui. Même pas pour ses beaux yeux. La belle a besoin de boire pour oublier. Le temps doit d'une manière ou d'une autre s'arrêter. Il faut que le sablier cesse de laisser s'écouler les grains de sable à la même vitesse. Car tout va bien trop vite pour elle après ce qui s'est passé. Il faut qu'elle trouve le moyen d'appuyer sur un bouton "pause" afin que ça s'arrête, sinon, elle va se mettre à crier et sans doute même s'effondrer.
Assise au comptoir du bar, c'est un premier cocktail qu'elle commande : un white russian. Pas de signe du beau barman. Pas non plus le signe d'une tête connue, ce qui signifie qu'elle peut ressasser seule avec son verre d'alcool. L'avalant rapidement, la blonde en commande un second lorsqu'elle sent une présence à ses côtés. La voix d'un homme retentit dans l'air, mais elle ne prend pas la peine de le regarder. C'est le fond de son verre dans lequel elle désire se noyer qu'elle contemple lorsque l'inconnu s'adresse à elle. Bien sûr, Scar n'a rien entendu et elle pose ses iris clairs sur ceux de l'inconnu. "Je vous demande pardon ? Je ne vous ai pas entendu." Elle commence alors sans réelle joie perceptible dans le timbre de sa voix. Pour résumer, il l'a tout de suite remarqué. Génial, pile au bon moment. Il ne lui fallait pas un lourdaud qui désire la draguer et pourtant, il lui est tombé dessus sans même qu'elle ne le demande. "Vous êtes bien gentil, mais je ne suis pas d'humeur ce soir." La demoiselle Walder est franche, mais s'essaye à ne pas blesser l'inconnu. Elle souhaite qu'il comprenne et passe son chemin, seulement, ce n'est pas le cas. Rapidement, il se rapproche et devient trop proche, justement. Il envahit son espace personnel et Scarlett ressent un véritable malaise. L'étudiante en psychologie ne le connait pas, mais elle éprouve comme un danger émanant de ce dernier. De plus, ses dires sont répugnants et tandis qu'il lui murmure à son oreille, un frisson parcourt son échine. Il faut qu'elle se tire d'ici d'une manière ou d'une autre. Bien sûr, elle n'aime pas afficher qui que ce soit, mais là, il ne lui donne pas réellement le choix : "j'ai été gentille en vous faisant comprendre que je ne veux pas de votre compagnie." Elle commence alors, sans que sa voix ne chevrote. "Mais là, vous dépassez les bornes avec vos mots." Elle adorerait le gifler, seulement, il répond rapidement : "toujours comme ça. Le genre de femmes que t'es. Tu t'penses trop belle pour moi ? Tu t'crois pas provocatrice avec ta tenue, là ? T'aguiches les hommes pour les repousser et ça t'amuse en plus. T'es qu'une putain d'allumeuse." Il lui crache presque au visage, de la colère présente dans son regard sombre. D'accord, la situation déraille et si elle envisageait de le gifler, elle craint de ce qu'il pourrait lui faire. Heureusement, elle entend sa voix. "N… non." Elle répond alors, à l'intention de celui qu'elle vient voir, même si elle feint le contraire. "Je… ça ne va pas. Du tout." Elle termine, avalant avec peine sa salive tandis que le regard de l'inconnu se fait plus ombrageux encore. Un mélange de reproche et de colère se confond et elle craint les représailles de cet homme dont elle ne connait le prénom.