Did you mind us, us ? (james)

Vérifiant son emploi du temps sur son agenda, James soupire en constatant qu'elle a quatre bonnes heures avant son prochain cours. En temps normal, cela ne sera pas très grave ; elle en profitera pour aller à étudier à la bibliothèque, mais en début d'année, il n'y a pas tant de choses à revoir, surtout pour elle dont les cours à repasser sont tout de même très limités. Il n'y a que ceux où ses notes étaient très bonnes, et non excellentes que James a souhaité repasser au premier semestre. C'est en réalité la second semestre qui sera plus compliqué, puisque c'est là qu'elle devra rattraper tous ses examens. Enfin, compliqué... si elle ne s'appelait pas James Elison. Tapotant sur son clavier, elle ne voit pas Dante arrivée et arque un sourcil en sentant une main se poser sur sa taille. Elle lève les yeux, sourit malgré elle en reconnaissant son sourire. James baisse de nouveau la tête, finit d'envoyer son message, principalement parce qu'elle sait que ça va l'agacer qu'elle ne soit pas tout à lui immédiatement et range son téléphone dans son sac avant de reposer son attention sur lui. Elle n'a pourtant pas bouger d'une seconde. Relevant le regard, elle note qu'elle le déteste et déteste la façon dont son corps réagit quand il est dans les parages. Heureusement que James a toute sa tête, sinon cela serait un carnage. Elle le laisse caresser ses cheveux et sa joue, puis rit, d'un rire tout sauf gentil, quand il lui demande si elle le fuit : "J'ai l'air de fuir, là ?" demande-t-elle, avant de s'approcher pour venir effleurer ses lèvres. "Disons plutôt que c'est toi qui n'arrive pas à suivre." reprend-elle avant de passer ses mains autour de son visage comme si elle allait l'embrasser, les yeux plantés dans les siens. Elle maintient son regard quelques secondes, puis recule sa tête et recule par la même occasion. "Apprends à bien te comporter en public. Paie-moi un café."

C’est sans doute de le voir lutter et de capituler quand même qui plaît autant à James chez Dante, mais il y a quelque chose de plus. L’alchimie de son cerveau est complètement altérée quand il est là, comme si elle avait consommé de la drogue et si elle en a assez pris dans sa vie pour paraître indifférente James sait qu’elle ne l’est pas. Peut-être même que s’il l’avait repoussé avec cette proposition de café, elle aurait pris sa main et l’aurait emméné dans un endroit plus privé pour lui faire tout ce que son regard appelle en cet instant. Mais il coopère et quand il lui dit qu’il irait jusqu’au bout du monde pour elle, James ne peut s’empêcher de sourire, le regard le mettant au défi de le faire. “On verra si t’es à la hauteur quand je vais te prendre au mot.” répond-elle, car il vient, sans peut-être même le savoir, de lui donner envie de jouer encore plus, de l’appeler au beau milieu de la nuit pour lui demander de lui apporter quelque chose d’improbable, d’aller draguer ses coéquipiers pour le rendre fou, tout en lui donnant assez d’elle après pour s’assurer qu’elle ne parte pas. Elle veut repousser les limites qu’il n’a même pas encore fixé tout en veillant à l’ensorceler, et qu’il soit à sa botte. Fait assez rare pour être mentionnée, elle n’exclut pas d’accepter de jouer au même jeu pour lui, à lui refuser certaines faveurs pour lui en offrir d’autres. “Pars du principe que tout ce que je te dis est un ordre, on gagnera tous les deux du temps.” répond-elle, alors que son bras vient l’enlacer pour la mener à la destination choisie. “L’extrême privilège de passer du temps en ma compagnie.” répond-elle, sa main venant presque malgré elle se glisser sur la hanche du jeune homme. Juste avant d’entrer dans le café, elle l’arrête pour lui souffler à l’oreille : “Tu sais comme je sais être reconnaissante, je te l’ai déjà montrée.” Elle mordille doucement son oreille avant de venir soutenir son regard, et une fois de plus, s’éloigne pour pénétrer dans le café. “Les hommes d’abord.” lance-t-elle, tenant la porte ouverte avec un air défiant dans les yeux.

Dante joue exactement au même jeu qu’elle et c’est bien ça qui l’amuse. C’est plus drôle de jouer avec quelqu’un qui pense être celui qui joue, et de le faire tomber sous son charme, quand il pense faire l’inverse. Dante pense sûrement maîtriser la situation mais ce n’est vraiment le cas. James se doute bien qu’il se dit exactement la même chose d’elle, qu’il fait mine de rentrer dans son jeu mais qu’il a le dessus, au fond. La vérité est qu’aucun des deux ne le sait vraiment ; ils veulent tous les deux gagner à la fin, mais il n’y a aucune certitude dans un sens ou dans l’autre et c’est ce que James préfère. Tout est à gagner, tout est à perdre. “Je n’ai pas besoin de toi pour partir en vacances.” lui rappelle-t-elle. “Mais avoir un labrador le jour où je déciderai de vivre aux Maldives, ça peut servir.” Oui, elle vient sans aucun honte de le comparer à un chien. James sait parler aux hommes, et surtout à ceux comme Dante, elle siat comment les piquer - et comment se faire pardonner ensuite. “C’est exactement ce que je te demande, oui.” reprend-elle quand il lui parle d’obéissance. “J’adore quand tu t’occupes de moi, exactement comme je te dis le faire, quand tu t’agenouilles ou t’allonges à mon signal.” Le regard rivé dans le sien, elle ne cache pas son sous-entendu et les positions qu’elle a en tête qu’elle envisage de reproduire dès que possible… mais peut-être pas ce soir, si ça peut permettre de le faire tourner un peu plus en bourrique. James hausse les épaules quand il lui parle d’être reconnaissante dès maintenant et elle ne bouge pas d’un iota quand il s’approche d'elle. Ils finissent par pénétrer dans l’établissement et si James ne réagit pas en apparence quand Dante passe ses bras autour d’elle, elle sourit, victorieuse. Un regard noir lancé à la serveuse qui regarde un peu trop Dante, elle va passer commande et réclame une tisane, en réaction directe aux propos du jeune homme : “Si tu n’es pas capable toi-même de me tenir éveillée… je ne vois pas pourquoi je devrais subir un moment pareil en prenant de la caféïne.” Elle dépose un baiser sur ses lèvres et le laisse passer commande, allant s’installer à une table sans même vérifier s’il se charge bien de payer l’addition.