mood | Si quelqu’un lui avait dit, quatre ans auparavant, qu’il serait en train de faire de la pâtisserie avec sa fille et Wade, il lui aurait ri au nez en lui conseillant d’aller voir un psy pour se faire soigner. Parce qu’à ce stade de désillusion et de folie, il fallait consulter. Parce que leur relation avait été aussi passionnelle que brutale, n’acceptant aucun compromis, aucune demi-mesure. Il l’avait aimé autant qu’il l’avait haï. Quatre ans auparavant, il n’aurait jamais imaginé qu’il puisse y avoir de la tiédeur entre eux. Ce qui les unissait était bien trop profond et violent pour se contenter d’une neutralité polie. Et pourtant, les voilà 4 ans plus tard. Wade en bon père de famille s’occupant de ses frère et soeurs comme s’ils étaient ses propres enfants, assumant un rôle qui n’aurait jamais dû lui revenir mais qu’il occupait avec une maîtrise autant qu’il savait charmer les directeurs de casting. Et Kitt en père en apprentissage, vivant une relation calme et apaisée sans pour autant non sans passion. Il avait gagné en maturité avec le temps, avec les responsabilités qui lui étaient tombées dessus de la plus jolie des manières qui soit, avec l’exemple de son petit ami qui le calmait et l’apaisait d’un simple regard. Alors qu’après leur seconde rupture, si on pouvait appeler cela comme ça puisqu’ils ne s’étaient pas réellement remis ensemble, le néerlandais n’aurait jamais imaginé qu’ils puissent se revoir et s’entendre de manière cordiale, moins encore qu’une belle amitié puisse naître des cendres de leur amour. Et pourtant, là encore il semblait avoir gagné en maturité. Ils n’étaient peut être plus aussi proches qu’auparavant et ne le seraient sans doute jamais mais ne pas l’avoir dans sa vie, même avec parcimonie, n’était pas envisageable.
Et le fait qu’il était bien le seul qui pouvait le conseiller et le guider dans son apprentissage de père en carton aidait aussi à pencher la situation en sa faveur.
“Merci.” le salua-t-il, incitant doucement sa fille à pénétrer à l’intérieur de la pâtisserie dont la chaleur ambiante et les bonnes odeurs environnantes laissaient présager une chouette après-midi. Après un instant d’hésitation et un coup d’oeil furtif à son père, la jeune Nola présente sa main à Wade pour qu’il lui serre et répond timidement, prête à se cacher dans les jambes du néerlandais :
“Moi, c’est Nola. Et j’ai presque 3 ans!” Kitt rit doucement et tendrement en la voyant faire, insistant comme à chaque fois sur son âge qui semble si important quand on est aussi petit.
“C’est bien, mon coeur.” la félicite-t-elle avant de s’abaisser et de l’aider à retirer son manteau qui lui donne le look d’un petit poussin jaune tout gonflé. Il se redresse et prend le parti de répondre mais Nola lui coupe l’herbe sous le pied :
“De la gradine !” “Le mot magique, Nola.” “S’il vous plaît.” Il reporta son attention sur Wade, détendu.
“Je suis le mood.” Il n’en fallu pas moins pour que Nola se mette à explorer les lieux, suivi de près par les adultes.
“C’est classe ici, complimenta Kitt.
Je suis hyper impressionné. Félicitations Wade !” Même si ce n’était pas le rêve qu’ils partageaient quand ils était à Los Angeles, Kitt était fier de son ami, de la manière dont il avait pris en main son destin et ce qu’il s’apprêtait à faire.