Un Nouveau Départ au Sixième Étage [Loéva]

 
  
Je me dirige vers l'appartement en prenant soin de vérifier l'adresse une énième fois sur mon téléphone. Le quartier est animé, ça grouille de monde, et je me sens un peu dépassé par cette agitation, même si j'ai l'habitude du centre-ville. Ce n'est pas un déménagement définitif, mais l'idée de visiter un logement en colocation a quelque chose d'inédit. Depuis que je suis à Harvard, j'ai toujours vécu seul dans cette chambre d’étudiant minuscule, bien que je puisse me permettre un endroit bien plus confortable. Mais cette annonce avait piqué ma curiosité. Peut-être que vivre avec d'autres personnes pourrait rendre les choses... différentes. Moins solitaires, sans doute.
Je parcours les dernières rues qui me séparent de l’immeuble, les mains dans les poches de ma veste, les pensées tournées vers ce que j’allais découvrir. "Rooftop, deux salles de bain, quatre chambres..." Ça sonnait bien sur papier. J’essaie de ne pas trop m’emballer, me rappelant que j’ai toujours été plus à l’aise dans ma solitude. Mais ce rendez-vous avec Loéva Berry pourrait tout changer. J’espère qu’elle ne sera pas trop formelle, j’aimerais éviter les discussions gênantes.
En arrivant devant l'immeuble, je prends quelques secondes pour observer l’entrée. Plutôt moderne. Pas mal, vraiment. Je me demande à quoi va ressembler Loéva. L'ascenseur me conduira au sixième étage, dernier étage apparemment. L'idée de vivre tout en haut me plaît, et puis il y a ce rooftop, une petite touche qui rend l'endroit unique.
Je grimpe les quelques marches qui mènent à la porte principale, hésitant un instant avant d'appuyer sur l'interphone. Le bruit strident de la sonnette résonne dans mes oreilles alors que j'attends une réponse, le regard fixé sur la porte devant moi. Mon cœur bat un peu plus vite, mais c'est peut-être juste l'excitation de la nouveauté qui s'installe doucement.

 
  
Lorsque j'entends la voix de Loéva m'inviter à entrer, je me sens presque immédiatement à l'aise. Elle m'accueille avec un sourire chaleureux, ce qui me détend un peu. Je suis toujours un peu nerveux lors de ce genre de rencontres, surtout quand il s'agit d'une colocation, où la compatibilité avec les autres résidents est essentielle. Je franchis la porte, observant l'appartement dans lequel je pourrais potentiellement vivre. Il est clair que Loéva a veillé à ce que tout soit impeccable, et je ne peux qu'apprécier ce souci du détail. Cela me donne déjà une bonne impression, même si j'essaie de ne pas me fier uniquement aux apparences.
Je la suis dans le salon, un espace lumineux et bien agencé. Elle semble très à l'aise ici, et je me demande à quoi ressemblait cet endroit quand il était encore rempli d'autres colocataires. J'imagine qu'une colocation avec plusieurs personnes peut rapidement devenir chaotique, mais là, tout semble paisible, presque trop calme.
Une fois assis, je prends une grande inspiration avant de lui adresser un sourire amical. "Merci pour l'accueil, Loéva. L'appartement est vraiment sympa, ça fait tout de suite une bonne impression." Je joue la carte de la sincérité, me disant qu'il vaut mieux rester transparent. Après tout, si je finis par m'installer ici, la confiance sera primordiale.
Je m'enfonce un peu plus dans le canapé, posant les mains sur mes genoux pour cacher mon léger stress. "Du coup, vous cherchez à combler toutes les chambres rapidement, ou c’est plus une question de feeling ?" J’esquisse un sourire, tentant de comprendre ce qu'elle recherche exactement chez un colocataire. Si tout se passe bien, je pourrais bientôt faire partie de cet espace, mais encore faut-il que ça colle des deux côtés.
Je jette un coup d'œil autour du salon, essayant de m'imaginer ici, avec d'autres colocataires qui vont et viennent, des discussions dans la cuisine, des soirées tranquilles ou plus animées. Est-ce que c'est vraiment ce que je recherche ? C'est un pari, mais qui sait, ça pourrait être une nouvelle étape intéressante dans ma vie.

 
  
J’entre dans l’appartement, laissant derrière moi la porte se refermer doucement. L’endroit est spacieux, et dès les premières secondes, je comprends ce qu’elle voulait dire par "trop calme". On ressent presque l’écho dans ce vaste espace qui a sans doute connu beaucoup plus d’animation il y a quelques mois. Loéva, assise sur un petit pouf en face de moi, semble détendue malgré l’absence de Maeve, sa colocataire, retenue par le boulot. Son sourire est franc, et son discours direct me met à l’aise.
Je hoche la tête en silence, comprenant l’importance de la dynamique dans un espace partagé. Il est clair qu’elle cherche quelqu’un qui s’intégrera naturellement, sans bouleverser l’équilibre qu’elle a réussi à maintenir ici.
Loéva me dévisage calmement, cherchant probablement à en savoir plus sur mes intentions, sur ma manière de vivre.
Je réfléchis un instant, mes pensées vagabondant entre ce que je veux vraiment et ce que je suis censé répondre. Je m’ouvre rarement sur mes envies ou mes besoins, mais je devine que l’honnêteté est la clé ici. "Je dirais que je cherche un endroit où je peux être moi-même, mais aussi où je peux m’adapter à une ambiance déjà installée. J’ai toujours vécu seul depuis que je suis ici, alors... c’est nouveau pour moi. Mais j’aime l’idée de partager cet espace."
Avant que je puisse ajouter quoi que ce soit, elle se redresse un peu, prise d’une petite gêne. "Je t'ai même pas proposé à boire... " demande-t-elle, visiblement désolée.
« Avec plaisir, un café s’il te plait » L’atmosphère est posée, et je sens que ce premier contact est plutôt bon.