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statue of the three lies
Le campus grouillait de petites fourmis prêtes à se mettre à l'ouvrage. Fébrilité dans l'air, une énergie qui t'agaçait royalement. Les étudiants se mêlaient aux touristes, ou l'inverse, les touristes se mêlaient aux étudiants. Regards extasiés devant les bâtiments à l'architecture impressionnante, les nouveaux et anciens inscrits parcouraient le campus pour s'imprégner de la vibe avant la rentrée officielle, à la recherche de leurs potes ou de leurs repères qu'ils avaient dû laisser derrière avec l'arrivée de l'été et des vacances; les plus studieux s'affairent déjà à liquider la Widener Library de son inventaire – médecine, psychologie, ingénierie, littérature, philosophie, mathématiques appliquées, tout y passait. Les dortoirs des maisons se vidaient, eux aussi. À tes oreilles, parvennaient quelques gazouillements d'âmes en peine, mais qu'est-ce qu'on va faire? Chaque fois, ça t'arrachait un petit rictus (jaune terne). Parce que même les plus démunis d'entre eux arrivaient pas à la cheville de ta propre misère. C'était comme se plaindre d'avoir faim le ventre plein. Qu'ils aillent se faire foutre, eux et leurs faux problèmes.
Mains dans les poches, tu te promenais, nonchalant, errant sans réel but apparent le long du petit chemin pavé près de l'entrée du campus. Un troupeau de touristes entourait la statut de Sir John Harvard. Tu les observais, curieux, remarquant la lueur briller dans leurs yeux. Celles des rêves à l'infini. Celle qui traversera jamais ton regard. Les mouvements au ralenti, visiblement marqué par l'ennui, tu t'approchas d'une silhouette seule, assise sur le banc en bois face à l'imposante statue de bronze. Un livre dans les mains, elle ne semblait pas se laisser distraire par le chaos qui l'entourait. Sur un nuage, dans sa bulle, concentrée sur (ou par) les mots qui lui défilaient sous les yeux. Rien que sa quiétude te suffisait à vouloir la déranger. « C'est seulement demain la rentrée, t'as pas reçu le mémo? »
Mains dans les poches, tu te promenais, nonchalant, errant sans réel but apparent le long du petit chemin pavé près de l'entrée du campus. Un troupeau de touristes entourait la statut de Sir John Harvard. Tu les observais, curieux, remarquant la lueur briller dans leurs yeux. Celles des rêves à l'infini. Celle qui traversera jamais ton regard. Les mouvements au ralenti, visiblement marqué par l'ennui, tu t'approchas d'une silhouette seule, assise sur le banc en bois face à l'imposante statue de bronze. Un livre dans les mains, elle ne semblait pas se laisser distraire par le chaos qui l'entourait. Sur un nuage, dans sa bulle, concentrée sur (ou par) les mots qui lui défilaient sous les yeux. Rien que sa quiétude te suffisait à vouloir la déranger. « C'est seulement demain la rentrée, t'as pas reçu le mémo? »
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