Nightcall (Libre)

Nightcall — libre

Aurora profitait d’une de ses dernières nuit qu’elle pouvait passer au calme avant la reprise des cours à Harvard. Elle avait passé la journée devant son écran d’ordinateur à développer les dernières photos qu’elle avait prise pour le compte de son équipe de softball et, clairement, elle avait besoin de prendre l’air. De toute façon, elle savait pertinemment que ce serait une de ces nuits où l’insomnie allait gagner et qu’elle ne fermerait pas l’œil de la nuit. Alors, elle avait pris son appareil photo, son skate, et roulé jusqu’à Carson Beach où elle avait acheté un pack de bières avant de trouver un coin tranquille pour y passer une partie de la nuit à contempler l’océan. Objectif de la soirée : Obtenir au moins une photo sympa et trouver quelqu’un avec qui partager les bières. Ce serait dommage de devoir en ramener chez elle.

Si Carson Beach est un lieu très fréquenté en journée, il était possible en s’y prenant bien de trouver des coins tranquille pour y être au calme une fois la nuit venue. Le ponton sur lequel Aurora s’installait habituellement lors de ce genre de nuit était souvent libre, mais ce soir-là, une silhouette s’y trouvait déjà, accoudée à la barrière. Ce n’était pas le genre de chose qui allait empêcher l’étudiante de profiter du calme ambiant. Elle s’installa à son tour face à l’océan. “Salut… Si tu veux une bière, te gênes pas, c’est cadeau.” Elle espérait que l’inconnu allait accepter. Ce serait un peu étrange si ils se contentaient tout les deux de rester là comme si l’autre n’existait pas. Réalisant qu’elle ne s’était pas présentée, elle ajouta : “Au fait, moi c’est Aurora.”

#rplibre

ah, boston. une ville que motoko n'a pas encore eu le temps d'apprivoiser, elle qui est ici depuis quelques jours seulement. pourtant, depuis son retour du japon, elle n'a pas eu le temps de voir les jours passer ; entre les cartons à déballer, à installer, et les soirées passées aux côtés de ses frères. alors cette soirée, la jeune japonaise se l'est réservée pour elle. profiter pour visiter cette ville avant que les cours ne reprennent, mais surtout profiter d'avoir un petit temps pour soi. le soleil à peine levé, elle a enfilé ses chaussures, pris son sac, et sa trompette. peut-être qu'elle pensera à répéter un morceau pour l'un de ses futurs concertos.

c'est comme ça qu'elle s'est finalement retrouvée à carson beach. ou peut-être qu'elle s'est perdue ici ; elle ne sait plus trop. il faut dire que la ville est grande, et motoko n'a vraiment pas le sens de l'orientation. mais elle a trouvé cette plage, et les couleurs qu'offrent le coucher de soleil ce soir-là ont su la séduire, ainsi a-t-elle pris place sur ce ponton. il était là, seul, et n'attendait qu'à être accaparé.

ses affaires et chaussures ont pris place à ses côtés, ses pieds plongés dans l'eau devenue froide. et motoko continue d'observer l'horizon, plongée dans le silence. silence qui fut de courte durée. une personne s'installe auprès d'elle : une femme, sensiblement de son âge, ou proche, en tout cas. elle lui adresse un sourire, et attrape une des canettes bordant le carton :

"- salut, c'est avec plaisir."

elle peut paraître pas très bavarde motoko, mais il faut lui laisser le temps de s'ouvrir. difficile pour elle d'accoster des inconnus, alors elle pense que cette opportunité est parfaite pour affronter ses peurs — et surtout sa timidité. elle prend le temps de l'observer, cette inconnue : une femme, comme énoncé précédemment. jeune, le teint pâle, les cheveux décolorés. et, semble-t-il, qui s'appelle aurora.

"- enchantée. motoko."

enfin, une main qui se tend. peut-être l'occasion de se faire une rencontre inoubliable, peut-être même une amitié qui se formera prochainement.

"- qu'est-ce que tu fais ici, tu viens profiter du coucher de soleil toi aussi ?"

Nightcall —  @Motoko Whitaker

Bonne nouvelle, pas de vent à l’horizon. Sa rencontre du soir semblait partante pour partager une bierre et une discussion.

“En partie oui. C’est un coin sympa pour être au calme et profiter d’une belle soirée ce ponton, c’est rare d’y croiser du monde. et le soleil qui se couche sur l’océan, on fait difficilement plus esthétique.”

Pendant qu’elle parlait, Aurora avait commencé à préparer son appareil photo. Non pas qu’elle soit particulièrement pressée, mais c’était presque machinal après autant d’années à chercher les meilleures photos. Toujours être prête, c’était la règle de base pour espérer tirer quelque chose de valable d’une sortie.

“En plus de ça, je suis photographe, donc si je peux rentrer chez moi avec une photo sympa, c’est pas plus mal. Et toi, qu’est-ce qui t’amènes dans le coin ?"

Avec un peu de chance, la japonaise aurait une histoire inspirante à lui raconter. Et sinon, ça fera toujours l’occasion de connaitre autre chose sur elle que juste son nom.

la brise marine qui commence à se lever, le ciel qui tourne tout doucement à l'orange. comme vient de le dire aurora, difficile de faire plus esthétique. pourtant, ce n'est pas le paysage de rêve de la jeune japonaise, plus fascinée par les arbres et l'air de la forêt.

"- oui, j'imagine. les couleurs sont vraiment jolies, ça donne envie de prendre des photos."

et puis ses yeux s'arrêtent sur les mains de sa rencontre nocturne : un appareil photo. faut croire que c'est certainement pour cette raison qu'elle est venue ce soir. artiste dans l'âme, moto ne peut que comprendre les raisons qui l'ont poussée à venir. un rien suffit souvent pour les inspirer, et ici, un simple coucher de soleil a su la tirer hors de sa routine habituelle — enfin, ça c'est l'excuse qu'elle essaie de se donner.

"- j'adore les photographes. je n'ai jamais été douée pour prendre des photos, alors j'ai toujours trouvé ça impressionnant. oh, moi... à vrai dire, plein de raisons."

elle marque un temps d'arrêt, de quoi prendre une gorgée de sa bière, le regard plongé vers l'horizon.

"- pour la faire court, disons que je viens d'arriver depuis seulement quelques jours, alors j'en ai profité pour visiter la ville. ou bien peut-être que je me suis aussi perdue."

enfin, un simple rire sort de sa bouche quand elle se tourne vers son interlocutrice :

"- faut dire que boston est une grande ville, mais je suis contente d'avoir atterri ici. si j'avais un bon sens de l'orientation, je serai sûrement passée à côté de ces superbes couleurs, et d'une bonne bière."