(wes & redd) tell me why

@Wes Aspinosa -- les clés de chez elle, moon. le rendez-vous pour s'occuper des plantes. toi qu'à les clés, et wes qu'en a besoin. nouvel appartement pas loin d'ici, quelques pas pour braver les rues, macadam sous les semelles. coussinets de slip s'échauffent jusqu'à rejoindre la porte. t'en as pour longtemps ? passe devant lui, tourne la ferraille pour déverrouiller la porte. chien s'occupe d'attiser sa truffe sur le pantalon de wes, jusqu'à trouver un trésor, peut être. l'ambiance bizarre. pèse sur les mots envoyés. confessions teintées de retenues. l'aigreur qui sert le ventre.

t’es malheureux depuis que tes plantes ont élu domicile aussi loin de toi. ne plus les voir tous les jours, c’est chiant. ça t’agace. tu ne vois pas comment tu peux réellement prendre soin d’elle si tu ne passes pas tous les jours. tu fais un effort pour ne pas venir aussi souvent. clairement. deux fois par semaine ça te paraît être le minimum pour toi. tu entres à l’intérieur de chez moon et lances un large sourire à ton frère. j’dirais un quart d’heure ou peut être même vingt minutes. en fait, t’en sais rien, tu ne t’es jamais chronométré. sinon vas y, tu m’laisses les clés et j’te les dépose en partant - @Redd Aspinosa

@Wes Aspinosa -- je reste là. pas l'envie de rentrer. pas la flemme de retourner chez toi, trajet opposé. simplement l'envie de rester là. pourtant pas.lappartelent de moon qui t'intéresses. mais quoi, alors redd ? malaise qui traine dans l'air. tapisse l'ambiance merdique quand les corps passent la porte. chien s'installe dans le canapé, les habitudes déjà marquées. et t'es pas qui traînent jusqu'à la chambre verdit par ses précieuses. le gagne pain. je paris que tout ça, ça va pas durer longtemps. et tu ricanes, nonchalance. elle sait pas fermer sa gueule et être discrète. moon, parle trop.

contre toute attente, il reste là. tu supposes qu'il a la flemme de repartir tout seul. venir pour juste t'ouvrir la porte, ce n'est pas lui. tu hausses les épaules avant de te diriger vers la chambre où sont entreposées tes beautés. sourire sur tes lèvres à sa remarque. tu crois ? elle est en galère aussi, elle a besoin de fric, elle ne dira rien. en tout cas, tu l'espères. trop optimiste surement. et mh ... on risque quoi si on s'fait chopper ? t'as jamais vraiment cherché à connaître ce qui t'attend si un jour tu te fais prendre. être dans le déni, c'est bien aussi. ça t'arrange. t'es sur que ça va ? lui demandes-tu, les sourcils légèrement froncés. y'a un truc qui n'est pas comme d'habitude mais t'es incapable de dire ce que c'est. - @Redd Aspinosa

@Wes Aspinosa -- l'souffle entre les lèvres à sa question con. vous risquez quoi ? des vacances sous les tropiques chez pablo escobar. as ton avis, on risque quoi. la prison, un procès, une amende, d'la thune. vous risquez que de la merde pour trois plantes réduites en fumée, achetées par des connards qui veulent payer moins cher que celles vendues en toute légalité. l'épaule touche l'angle de la porte. les billes qui le fixent, tu le regardes faire. ça va. parce que toi, ça va toujours. d'apparence. pourtant c'est toi qui lance le sujet, cette fois. étonné que tu me demandes à moi. au vu de leur conversation, par écrans interposés. les mots bloqués où tu l'accuses d'te détester.

grimace sur ton visage en entendant la réponse de ton frère. nan mais j’me doute bien mais à quelle portée ? on risque gros ou ça va encore ? que tu demandes en précisant un peu plus. haussement d’épaules fataliste. en fait j’crois qu’il ne vaut mieux pas savoir, te marres tu bêtement. tu te mets au travail. bichonne tes bébés plantes comme jamais. regard sceptique dans sa direction. j’demande parce que t’as l’air moins … comme d’habitude mais j’me fais des films t’inquiète. tu ne le regardes plus, absorbé par ce que tu fais. moi ça va, j’ai connu mieux mais j’vais rebondir.. j’ai pas l’choix de toute façon, flemme d’être dans le dur encore des semaines, j’ai envie d’avancer. j’travaille dessus tu sais ! on fait des progrès avec ma psy, tu combles la conversation qu’il ne fera pas. comme s’il en avait quelque chose à faire de tes progrès avec la psychologue. - @Redd Aspinosa

@Wes Aspinosa -- dans l'angle de la porte, à l'écouter. billes noires qui se perdent sur ses mains, s'affairent sur les plantes interdites. les pensées qui se tiraillent. ne laisse rien paraitre, pourtant. paroles que tu comprends pas. antipode de toi. tu comprends rien, à ce qu'il se passe entre eux. et tu veux pas comprendre, dans l'fond. histories tordues qui t'paraissent futiles. tant mieux. presque sincère, redd. vous n'êtes pas pareils, vous deux, les opposés imparfaits. et tu t'alignes toutefois dans l'envie d'le croire, que vous pouvez vous entendre. ça t'aide vraiment, la psy ? ou c'est juste un ramassis de connerie à 100 dollars de l'heure ?

tu te focus sur les plantes. tes bébés à soigner. à bichonner. t'es un passionné, wes. t'aimes en prendre soin. tu te sens presque responsable. surtout maintenant que vous avez un petit business en famille. une responsabilité de plus. ils comptent sur toi. tu fais de ton mieux pour être à la hauteur. petite pression alors que tu fais ça depuis des années. c'est presque mécanique. franchement ouais, j'ai bien progressé. j'arrivais pas à parler à une fille avant d'commencer avec la psy et là j'ai été en couple. ça m'a aidé aussi avec toi, avec les humains qui nous servent de parents. pour beaucoup d'chose en vrai. tu te risques à lever les yeux vers ton frère. tu songes à consulter ? - @Redd Aspinosa

@Wes Aspinosa -- et tu essais de faire la conversation. pas naturel pour toi. pas celui qui parle de ce genre de chose. qui veut vraiment y comprendre quelque choses au fond. mais wes, c'est différent. lien de proximité égaré depuis des années. t'essayes de renouer. pourquoi ? tu sais pas. fallon, peut être. juste les années, sûrement. juste l'envie d'être moins con, avec lui au moins. tu ricanes. non, pas mon délire. tu vas lui dire quoi à la psy ? tu vas simplement li répondre ok, ou cool, si t'es de bonne humeur. pas franchement utile. je me demandes pour toi c'est tout. t'en parles souvent comme le miracle de sa vie visiblement. t'y crois pas, tu fais l'effort. et tu t'avances derrière lui, touches une plante du bout du doigt. comment t'es tombé la dedans toi ? pas tout le monde qui en arrive au point d'en faire un passe temps, de s'occuper de beuh en fleur.

tu veux bien l’entendre que ça ne soit pas son délire d’aller voir une psychologue. en imaginant la scène, tu trouves ça irréaliste. il ne faut vraiment pas qu’il y aille. pourtant ça pourrait lui faire un bien fou parce que lui aussi a des choses à régler de son côté. quoi qu’il en soit, t’es pas là pour lui faire la moral. il est assez grand. il sait ce qu’il fait. et t’as promis d’ailleurs à ta psychologue de prendre du recul face à lui. face aux attentes que tu places en lui. t’es surpris de voir qu’il fait la conversation. sourcils qui se froncent avant de se détendre légèrement. tu ne vas certainement pas passé à côté d’une petite conversation avec ton frère, aussi infime soit elle. c’est tout bête, quand t’es parti de los angeles j’me suis retrouvé à la rue au bout de quelques mois, c’était plus vivable donc jsuis allé dans un centre de réinsertion pour essayer de trouver un petit travail et un toit. j’me suis retrouvé à vivre dans un studio juste au dessus d’un fleuriste. j’travaillais pour lui en échange du studio. c’était un passionné le mec, il m’a tout apprit. j’lui dois énormément. c’est lui qui m’a transmis sa passion. t’as le smile en racontant ça. effectivement, t’as une dette éternelle envers lui. - @Redd Aspinosa