mentally somewhere else (esteban)

Morphée s’est foutue d’elle. Elle n’a pu réussir à s’endormir, dévorée par l’angoisse de la journée qui l’attendait, mais aussi par le deuil qu’elle entamait à peine. La nuit a été si longue. Interminable. Elle s’est préparée des heures à l’avance, jetant sur le sol le peu de vêtements qu’elle possédait. Elle a ensuite fait les cents pas et s’est perdue sur Internet, ce qui lui a fait oublier un instant sa peur de l’inconnu. Elle s’est ensuite rendue à son premier cours de l’année et elle s’est fait interpellée avec humour par son professeur car elle s’était mise à somnoler. Elle n’a pu grignoté qu’un ridicule sandwich à la pause déjeuner et puis elle a terminé sa journée en fermant son ordinateur qu’elle n’a pas encore apprivoisé. Délivrée, elle traversa une pelouse du campus avec l’estomac grondant son mécontentement. Elle n’avait rien dans les placards, ni dans son réfrigérateur. Elle gagna le parking où la plupart des étudiants rejoignaient leur voiture, tandis que d’autres se dirigaient vers leurs logements. Holly s’arrêta subitement. Elle examina toute cette agitation. Tous ces gens qui étaient heureux de se revoir. Elle soupira et lorsqu’elle se détourna de cette manifestation d’affection, elle rencontra la silhouette d’Esteban, l’homme de la plage, le seul qui avait déjà lorgné ses courbes dénudées. « Hey, je suis là ! C’est moi que tu cherches non ? » Elle leva la main et alla à sa rencontre, bien qu’elle était tourmentée par sa journée et le reste de sa vie. « Comment tu vas ? Bonne journée ? » Enthousiasme fallacieux, elle lui servit un vieux sourire en carton. @Esteban Morales

Impossible de ne pas penser à sa silhouette dénudée lorsqu'il l'avait rencontré quand Esteban retrouva Holly. Non, c'était une femme incroyablement sexy, il n'y avait pas photo là-dessus. L'envie de la revoir malgré son brin de folie et tout ce qu'elle était et représentait. Holly était une femme intéressante, Esteban avait eu l'envie de creuser un peu plus. Une inconnue de la vie, l'envie grandissante de lui faire comprendre la vie à Boston. Ou la vie tout court. Peut-être bien, c'toi Holly ? plaisanta-t-il, effectuant quelques pas pour la retrouver. Ca va, ça va, y'a pire comme y'a mieux, se contenta-t-il de répondre. Et toi, ta première journée à Harvard ? Elle lui en avait parlé, il s'retrouvait à être un peu curieux de ce qui s'était passé. Y'a un coin bien pour manger pas loin d'ici, c'pas loin à pied, si tu veux ?

Les cernes qui soulignent son regard, elle repousse ce gouffre qui la sépare des autres. Elle meurt d’envie de crier. C’était si long. elle s’est fait violence pour ne pas remuer sur son siège inconfortable. Et si elle n’était pas faite pour résister à tout ça ? Elle en voulait à sa mère de ne pas l’avoir préparé. Joey, son professeur particulier lui manquait. Il était toujours capable de maîtriser son énergie. Dorénavant, c’était à elle de s’adapter. Retrouvant Esteban, elle garda une certaine distance alors qu’elle avait cruellement besoin de chaleur humaine. « C’était une horreur. Je sais pas comment ils font pour tenir le coup, je pense pas qu’ils soient humains. » Elle dévisagea un groupe d’amies qui  étaient visiblement survoltées par la rentrée. Elle ne mesurait peut être pas la chance qu’elle avait, Jay lui rappellerait. « Je te suis, j’ai mangé rapidement ce midi, je pense qu’un bon repas me fera du bien, en plus je suis en bonne compagnie » La belle attendit qu’il dirige la marche et elle le suivit, le visage toujours fermé. Elle faisait confiance à Esteban, ne souriant pas aux étudiants qu’ils croisaient. « Je suis désolée, je suis d’une humeur massacrante, j’ai envie de les étrangler » Elle leur en voulait tellement d’être si heureux. C’était quoi leur recette ? Des parents riches et en bonne santé ? @Esteban Morales

Esteban se surprenait à l’envier. Il n’avait pas eu la chance d’étudier à Harvard par faute de moyen financier et d’avoir raté sa d’études à cause d’une fâcheuse blessure désormais totalement résorbé et sans séquelles.Tu crois que c’est des robots ? lui demanda-t-il, faisant mine d’être ultra sérieux. Le petit sourire alors que Holly complimentait sa présence, il était bien content de la revoir également. Tant mieux, c’est réciproque, elle était une bonne compagnie quoique un peu loufoque. Mais ça faisait parti de son charme totalement. On dirait que t’es pas ravie d’étudier à Harvard… C’est une chance quand même tu ne trouves pas ? ouais, il aurait aimé être à sa place.

« Bien sûr, la moitié sont créés par le gouvernement, c’est certain » La brune décrocha enfin un vrai sourire et cogna du coude le biceps de son acolyte. Il était parvenu à la faire rire. À désintégré une partie de son angoisse. Elle le suivait avec innocence. Elle oubliait soudainement l’écart qu’il y avait entre elle et les autres. Au final, elle se sentait plus proche d’Esteban que les autres étudiants qui célébraient la rentrée. Peu à peu, ils s’éloignaient de l’effervescence du campus. Ils descendaient une rue piétonne et certains regards se posaient sur Esteban. Il semblait populaire, notamment auprès de la gent féminine. « Je ne dis pas le contraire, c’est une chance lorsqu’on l’a choisit, moi, j’ai l’impression qu’on me l’impose tu vois. Je sais que ma mère m’a laissé de l’argent pour ça, mais j’ai peur de le dépenser pour rien. J’sais pas si un diplôme m’aidera à être heureuse .. »  Le sac qui frappait sur ses reins à chaque pas, elle regardait son reflet dans les vitrines des différentes boutiques qu’ils longeaient. Elle regarda ensuite le bout de ses bottines en cuir et se cogna dans un lampadaire cinq mètres plus loin « Merde, fais chier ! Je suis toujours dans les nuages » La demoiselle se massa le front qui venait de heurter l'acier du poteau. @Esteban Morales

Esteban aurait voulu vivre ce qu'elle vivait, mais ça n'avait jamais été le cas. Il ne devait pas avoir de regrets, au final, il réussissait à s'en sortir plutôt correctement bien qu'il ne faisait pas du tout le métier de ses rêves. Il y avait aussi une certaine connexion désormais crée entre Holly et lui, leur relation était simple. Esteban avait aussi besoin d'un peu de légèreté dans sa vie, c'était important, notamment avec tout ce qui s'était passé tout récemment. Elle expliquait alors sa situation, Esteban l'écoutait attentivement. Oui, je comprends, mais.. Fit mine de réfléchir. Tu devrais prendre les choses en main et surtout ne pas subir, tu comprends ? Parce que, les études pouvaient s'avérer être plus longues que prévues. Entendre le "boum", Esteban se retourna, Holly venait littéralement de se prendre un lampadaire, impossible de ne pas rire. Mais putain, Holly, t'es grave! Esteban s'approcha d'elle, regarda sa tête. Ca va aller ? T'es sûre ? Elle pouvait être maladroite, finalement.

Il lui fallait du temps. Qu’elle s’acclimate. Qu’elle fasse ses preuves. Qu’elle prenne ses marques. Holly était tout bonnement impressionnée par cette université. Elle avait déjà raté un wagon, épuisée par l’insomnie. Elle s’était affichée contre son gré et avait jugulé son agressivité pour éviter une quelconque sanction. Elle s’était drôlement contrôlée pour ne pas exploser au sein de l’amphithéâtre. Holly était abattue. Terrifiée. Perdue. Elle mélangeait tout et cela donnait du pessimisme. « Je sais. Je pense que ça va venir. Je devrais continuer d’imiter tous les robots et ça devrait le faire, peut être qu’il faut juste m’implanter une puce dans la cervelle et que tout finira par s’arranger » La brune continua sa route, mains dans les poches, yeux connectés sur le sol. Un obstacle vertical l’a fit reculer d’un pas. Ici, elle était davantage distraite. Il y avait trop d’informations à gérer. Sonnée, elle ferma et ouvrit plusieurs fois ses paupières. « J’vois plein d’étoiles » Elle porta sa main au front et massa la surface douloureuse. Elle sentit ensuite un filet chaud et humide couler d’une narine « Euh, t’as un mouchoir, je crois que j’ai une fuite » Une fuite d’hémoglobine ouais. —@Esteban Morales

Elle subissait ses études, mais ce n'était clairement que le début de son année scolaire. Esteban lui conseillait de prendre les choses en main, subir les choses, ce n'était clairement pas bon pour elle et elle risquait de faire le burn-out qu'énormément d'étudiants connaissaient. Je peux me transformer en professeur Robotnik, s'tu veux, plaisanta-t-il alors. Jusqu'à ce qu'elle se prenne le poteau en pleine poire. Esteban venait la secourir, elle allait avoir un sacré hématome sur l'visage vu le bruit sourd que ça avait fait. Tiens... Il sortit un paquet de mouchoir de sa poche, offrit le tissu blanc à la jeune rousse. J'espère que tu seras pas trop marquée, attends, viens on va s'asseoir. Pas loin de l'endroit où ils voulaient aller de base, heureusement. Il tira une chaise, accompagnant Holly à s'asseoir. J'vais voir s'ils ont de la glace, j'reviens, s'absenta quelques minutes le temps de demander à la serveuse de la boutique s'ils avaient une poche de glace. De la chance ou pas, Esteban revenait avec la poche et la proposait à Holly.

Holly n’était apparue dans la circulation que depuis juin. Elle avait souvent approché la civilisation moderne, mais elle avait toujours était méfiante. Sa mère lui avait tenu tant de discours négatifs qu’elle avait fini par les croire. Holly manquait de confiance en elle car elle était encore dans l’observation. Elle était sortit de sa coquille que depuis quelques semaines. Elle apprenait constamment et parallèlement elle subissait le deuil le plus important de sa vie. Elle eut un rictus d’incompréhension face à la référence d’Esteban puis, elle se heurta à un putain de lampadaire. Elle fut drôlement secouée par le choc et se retint au brun pour ne pas trop vaciller. Un liquide écarlate coula de son nez, mais elle ne paniqua pas. Elle s’était tant blessée dans son marais, elle ne craignait pas la vue du sang. « T’inquiète, je pense que c’était ce qui me fallait, les garçons arrêteront peut être de me siffler avec une gueule pareille » Holly avait effectivement compris qu’elle était parfois, ou même souvent, désirable. Elle n’savait pas encore quoi faire de cette information, trop absorbée par son quotidien. Elle se laissa tomber sur la chaise d’un commerce et enfonça une mèche de papier dans sa narine. Esteban disparut et réapparut avec une poche de glace. Elle plaça le paquet de glaçons sur son front et remercia le livreur. « Ça va toi sinon ? Content de traîner avec une débile ? » Holly commença à rigoler mais s’arrêta aussitôt lorsqu’elle sentit son visage se tordre. « Je crois que c’est mon inconscient le coupable, il voulait que tu prennes soin de moi .. » @Esteban Morales

Elle s'était bien amochée, le sang coulait de son nez. Plutôt maladroite, un petit point commun avec le Morales même si sa maladresse n'était pas aussi exacerbée que celle d'Holly. Il ne s'était encore jamais pris un lampadaire en pleine poire jusqu'à présent. Après l'avoir aidé à s'installer, Esteban était parti chercher une poche de glace et revint tout aussi tôt avec le précieux sésame qu'il donna à la belle. Arrête un peu, t'es pas bête, lui dit-il, il sourit, juste très très maladroite, mais ça fait parti d'ton charme, continua-t-il. Mais, tu sais, ça me dérange pas de prendre soin de toi, c'est quand tu veux, hein ? Esteban l'appréciait bien, c'était une belle rencontre cette Holly finalement. Bon alors... tu m'as même pas dit ce que tu étudiais à Harvard, au fait ? Ou alors, sa mémoire lui jouait des tours.