The time we shared (ft. Gabe)

Gabe, malgré lui, se surprenait à apprécier l'échange taquin avec Philippa. Il n'avait pas vraiment anticipé que la situation prendrait cette tournure, mais quelque part, il s'y sentait bien. Cette légèreté, cette complicité presque immédiate... C’était nouveau, rafraîchissant, et il se surprenait à répondre naturellement, sans trop réfléchir. C’était comme si tout était devenu plus simple en sa présence. Quand le jeune Italien avait réussi à coincer la balle dans le trou, Gabe n'avait pu s'empêcher de sourire, mi-amusé, mi-impressionné. Il s’était sous-estimé sur ce coup-là, pensant qu’il serait encore maladroit comme au début. Mais voilà, il avait prouvé qu’il pouvait se concentrer, même en jouant la carte de l'humour. L'instant du baiser fut bref, mais suffisant pour que Gabe ressente cette chaleur familière monter en lui. Ce n’était pas seulement l'acte en lui-même, mais la sensation de bien-être qui l’accompagnait. Il n’avait jamais vraiment joué à ce genre de jeux avant, préférant d’habitude garder une certaine distance. Mais là, avec elle, les choses étaient différentes. Peut-être parce qu’il se sentait en sécurité, ou peut-être parce que la jeune femme dégageait quelque chose d’irrésistiblement apaisant. Gabe haussa les épaules avec un sourire malicieux, piqué par la curiosité de voir jusqu’où ce petit jeu les mènerait. "Ça se mérite, hein ?" murmura Gabe en secouant la tête, toujours un peu joueur. "Je vais être ton meilleur élève." Il la regarda avec une lueur malicieuse dans les yeux, attendant de voir s’il pourrait relever ce défi inattendu. Le plaisir de la compétition amicale, mais surtout, l’envie de découvrir ce qu’elle pouvait lui offrir de plus, lui donnait envie d’aller plus loin, de continuer à tester ces limites entre eux.

Il allait réussir maintenant, coup sur coup. Ou du moins l'espérait-il. Il ne savait pas qu'il avait cet âme de grand compétiteur en lui. Il voulait lui prouver qu'il pouvait y arriver. Pour elle. Et si ça ce n'était pas un preuve qu'il la désirait, il ne pouvait pas faire mieux. Arrivant à la hauteur de la balle, il prit un autre club pour taper doucement, et faire rentrer la belle directement dans le premier trou. "J'ai réussi en trois coups. C'est plutôt bien non ?" Il la regarda, et alors qu'il prit la balle dans sa main, il rajouta "Ca mérite quelque chose non ?" Il ne savait pas quoi, ou du moins n'osait pas forcément le dire à voix haute. La laissant décider par elle-même ce qu'elle pouvait lui donner, si elle le voulait.

Il ne fallait croire que le comportement de Pippa était naturel bien au contraire, elle, qui était assez timide et coincée, se forçait légèrement pour paraître un peu plus normale et désirable auprès du jeune homme. Tu ne comptais pas forcément avoir une relation avec Gabe, mais tu mentirais si tu disais qu’il n’avait pas un charme fou et une aisance aux relations. Lui qui disait être nul avec tout cela te montrait tout le contraire depuis le début et il arrivait à te tirer malgré lui un sourire lorsque tu y repensais, même si, tu étais aussi décontenancé par ses propositions assez « rentre dedans ». Tu n'avais clairement pas l’habitude de te laisser aller à un homme dès le premier rendez-vous, toi, t’appréciais trop les relations un peu vieux jeu, mais bon, le courant passait bien avec lui que tu ne te voyais pas lui refuser et le faire fuir bêtement. Alors tu l’avais embrassé brièvement pour lui faire comprendre que tu n’étais pas fermé à ses avances. Tu savais aussi qu’il n’y avait que très peu de chances que tu puisses entamer quoi que ce soit avec lui et que votre relation s’arrêterait à un échange de plaisirs. Au fond, ça te dérangeait un peu, mais ta complicité avec le garçon te poussait à profiter en sa compagnie.

Tu hausses les épaules à sa question avant de te mettre à rire mélodieusement. Il faut bien avouer qu’il semblait déterminer à réussir et ça te faisait plutôt rire de voir les efforts qu’il pouvait faire pour grappiller un peu plus sur les récompenses. Peut-être qu’à la fin, l’élève dépassera le maître, qui sait. En-tout-cas, il semblait s’améliorer grandement et tu commençais à te demander s'il n’avait pas un peu menti sur son CV et qu’il connaissait le sport, juste qu’il faisait semblant de ne rien piger pour que tu puisses lui offrir ce qu’il voulait. Humectant tes lèvres, tu le regardes alors tenter un nouveau coup et réussir une nouvelle fois. L’observant alors se pencher pour récupérer la balle, tu ne peux t’empêcher de laisser tes prunelles sombres se balader sur sa carrure, la courbe de son dos, et évidemment son postérieur qui était mis en avant ainsi. Alors qu’il reprit la parole, tu secouas rapidement la tête comme si de rien n’était, mais il avait sûrement constaté que tu avais eu le regard perdu sur son corps. Tu n’avais pas forcément eu de pensées obscènes sur sa personne, juste que tu te demandais ce qui pouvait se cacher sous ce polo et ce jean un peu serré. Un sourire s’affiche alors sur tes lèvres quand il approche de toi avec la petite balle dans la main. Tu l’attrapes alors pour la coincer dans la poche de ton pantalon et fausse une petite moue. — T’en demandes beaucoup quand même ! T’auras épuisé tes récompenses beaucoup trop vite ! Que tu souffles avant de tapoter son bras une nouvelle fois. — Mais en vrai, j’te laisse choisir ce que tu aimerais bien gagner. Je n'ai pas l’habitude d’avoir des élèves et de les faire mériter des choses. Tu rigoles un peu, mais en même temps, t’étais tellement nulle en rencard que si le garçon avait une envie particulière, tu le laisserais faire sans broncher tant qu’il se montrait respectueux envers toi.

Il n’avait jamais pensé qu’il aurait un tel effet sur quelqu'un, et c’était à la fois flatteur et déroutant. Il appréciait sa présence, sa façon de rire et de se laisser aller un peu plus à chaque échange. Il sentait qu’elle était prête à explorer quelque chose de nouveau, et cela l’encourageait. Un sourire complice se dessina sur ses lèvres quand elle l’embrassa brièvement. C’était un geste qui, bien qu’inattendu, lui fit comprendre qu’elle n’était pas complètement fermée à ses avances. Lorsque Pippa rit à sa question, il ne put s’empêcher de se sentir un peu plus confiant. Il adorait sa façon de rire, et chaque éclat résonnait comme une petite victoire pour lui. Il se concentrait sur l’idée de s’amuser, de profiter de ce moment sans se prendre la tête, et il était heureux de la voir se détendre. « Tu es sûre que j’en demande trop ? » répondit-il avec un clin d'œil, amusé par sa réticence à l’idée d’épuiser ses récompenses trop rapidement. Il avait l’impression d’être dans un jeu, une sorte de flirt ludique où chacun pouvait poser des limites tout en se laissant aller. En la voyant hésiter un instant, il ne pouvait s’empêcher de sourire à l’idée qu’elle l’observait en train de jouer. Quand il se pencha pour ramasser la balle, il sentit son regard sur lui. Cela lui provoqua un léger frisson, et il se retourna vers elle avec une expression de défi. « Alors, quel serait le prix idéal ? » demanda-t-il en se rapprochant d’elle, intrigué. Pippa avait l’air à la fois amusée et désarmée par cette situation, et il savait qu’ils avaient tous deux beaucoup à apprendre l’un de l’autre. Il voulait que cette journée soit mémorable, sans pression, juste deux personnes essayant de se découvrir dans un cadre ludique. « J’espère que tu es prête pour ça, parce que je suis déterminé à apprendre de ma maitresse… » ajouta-t-il en riant, laissant flotter un silence après le dernier mot prononcé. Et enfin se rapprocher davantage d’elle, l’attraper par le menton. « Je crois que j’ai besoin d’un peu de motivation. » Son regard dans le sien, il la laissa la repousser le temps de quelque seconde si elle le souhaitait. Mais ne voyant pas de réticence de sa part, il vint attraper ses lèvres pour lui offrir un deuxième baiser. Mais cette fois-ci celui-ci se fut plus long et passionné. Sa main quitta son menton pour venir attraper sa nuque. Ce baiser allait-il réellement le motiver ou l’aider à se concentrer ? Ça se voyait qu’il n’était pas expert en rendez-vous. Il aurait sur que les baisers de ce genre sont à garder pour la fin. Par exemple dans un endroit plus intime. A l’écart de toute autre personne. Lorsque sa bouche se sépara de la sienne, il dit tout rouge « Je crois que je sais ce que je veux, si je gagne. » Dit-il sans même savoir comment on comptait les points dans ce sport.

@Philippa de Bourbon