Je ne sais pas ce qui m’est passé par la tête. Si j’y réfléchis plus d’une minute, j’ai un peu honte de lui avoir proposé un plan cul alors qu’elle a besoin de bien plus que ça actuellement, avec les épreuves difficiles qu’elle traverse. Laia mérite quelqu’un qui prend soin d’elle, qui l’épaule au quotidien, et il a déjà été établi il y a plusieurs mois que je n’étais pas cette personne. Et pourtant, je suis là, à attendre qu’elle me rejoigne avec une certaine impatience parce que physiquement, nous nous entendons à merveille. J’espère ne pas abîmer son cœur, déjà en mille morceaux pour de toutes autres raisons, et j’ai cette fois-ci pris le temps d’être clair sur mes intentions par rapport à elle, et à nous, afin qu’il n’y ait pas de mauvaises surprises. Un SMS m’indique qu’elle est en bas, je lui ouvre à distance et attends sur le pas de la porte. Quand elle sort de l’ascenseur, je lui adresse un sourire en coin et m’écarte pour la laisser entrer dans l’appartement, non sans la détailler au passage. Je ferme derrière nous et rompt la distance entre nous pour venir capturer ses lèvres avant de me poser trop de questions et faire marche arrière. Non, je ne fais sûrement pas les choses bien. Oui, elle mérite mieux. C’est malhonnête de ma part, en sachant qu’elle était attachée, mais la vérité est que cette familiarité entre nous m’a manqué. Depuis Laia, il n’y a eu personne avec qui j’ai fait le choix d’être exclusif, parce qu’il n’y a eu personne de spécial ou de suffisant. J’ai appris de mes erreurs et n’ai pas voulu répéter le schéma de notre “ relation” avec une autre, ce qui a forcément imposé une certaine distance. Et cette distance, elle disparaît quand ma langue trouve celle de la blonde et que ma main vient se perdre derrière sa nuque pour maintenir son visage près du mien. Sans mettre un terme à notre baiser, je pose ma main libre sur sa hanche pour la guider lentement et en marche arrière dans l’appartement, n’ayant pas envie d’être pris en plein ébats par Helena.J’ai changé de chambre. Je finis par m’éloigner suffisamment pour nous laisser reprendre notre souffle et lui murmurer cette information, même si je mène (pour l’instant) la danse. La main jusqu’ici posée sur sa hanche remonte d'ailleurs le long de son corps, pour descendre ensuite le long de son bras jusqu’à s’accrocher à ses doigts et venir la guider dans le couloir, marquant une pause sur le pas de la porte de la chambre.T’es sûre ? Je veux lui laisser une porte de sortie, qui me laisserait frustré mais compréhensible.
(Matteo Verdasco)