Et si c'était différent, entre nous ?

C'était peut-être les derniers instants de Ricardo aux Etats-Unis. Le jeune homme ne savait pas s'il retournerait à Harvard l'année prochaine. Il fallait qu'il refasse son année, tout simplement parce qu'il avait séché la plupart des cours au début de l'année car il faisait la fête et parce qu'il ne faisait plus vraiment parti de l'équipe de football depuis l'attentat de Harvard. Sachant que sa seule chance de passer à l'année supérieure était liée au football, alors c'était un peu mort.. Ricardo ne savait même pas s'il pourrait rejouer dans quelques mois, en tout cas il n'allait surement pas retrouver son niveau. L'entraineur lui avait promit de lui garder une place au sein du staff, mais il ne serait plus quarterback et capitaine s'il ne pouvait jouer. Et regarder les autres jouer devant lui lui était insoutenable. Bref, c'était le Summer Camp, et Ric avait bien décidé d'en profiter. Il faisait beau aujourd'hui, comme les autres jours en fait.. Du coup le brésilien décida d'aller prendre un petit bain de soleil en ce début d'après-midi. Il commanda un cocktail puis se dirigea vers une table placée près du rebord. Il s'installa sur la chaise et mit ses pieds sur la table. Ouai, il avait décidé qu'il n'en ferait qu'à sa tête maintenant. Et puis, le client est roi, alors si le serveur venait lui dire quelque chose, Ricardo l'enverrait bien vite aller voir ailleurs

Le summer camp, enfin le moment tant attendu. Je ne pensais plus qu'à ça ces derniers temps, j'en avais tellement besoin, pour rompre avec la routine que j'avais dans ma vie, rompre avec mon image de petite fille coincée, rompre avec mes études, mes douleurs, tout. Je n'étais plus fiancée, j'avais souffert alors maintenant je voulais m'occuper un peu de moi, profiter du soleil, de la plage, et .. des hommes. Ou pas, j'en savais rien au fond, je voulais tout je voulais, c'était tellement confus dans ma tête que je ne réfléchissais plus depuis que j'étais arrivée en Floride. Et cesser de calculer le moindre de ses gestes, ça fait un bien fou quand même. Je pouvais m'amuser en soirée, rigoler, draguer, faire des paris débiles, sans me soucier de mon image. Une délivrance. J'avais décidé en cette fin d'après-midi d'aller sur la terrasse pour boire un cocktail face à la mer, pour me détendre un peu avant d'aller me changer pour le repas ou pour ma sortie de ce soir. Je choisis un cocktail à base d'orange et de grande, puis alors que j'avançais sur la terrasse je vis Ricardo. Tiens, et si j'allais avec lui.. J'hésitais un instant, mais finalement je me dis que si il ne voulait pas me voir il n'avait qu'à me repousser. Je posais mon verre sur la table, et demandais d'une voix un peu hésitante : " Je peux m'asseoir avec toi ? ça fait longtemps que je ne t'avais pas vu.. "

Bon, c'était probablement les derniers instants de Ricardo aux Etats-Unis et avec les gens d'Harvard, donc il fallait qu'il en profite un maximum. Enfin, même si ces derniers temps il s'était fait bien plus d'ennemis que d'amis. En plus, il avait perdu le contact avec deux de ses amies les plus proches, Keyla et Victoria. Et pour la même raison, des fiançailles avec des crétins. Bref, Ric savait qu'il avait encore quelques membres de son équipe sur lesquels il pouvait compter pour faire la fête ou encore quelques Winthrops, même s'il était fâché avec plusieurs d'entre eux. C'est donc les pieds sur la table et admirant le paysage magnifique que le brésilien fut sortit de sa rêverie. En effet, quelqu'un venait de poser son verre sur sa table avant de s'adresser à lui. "Je peux m'asseoir avec toi ? ça fait longtemps que je ne t'avais pas vu.." Ricardo leva les yeux et vit Olympe. En effet, ils ne s'étaient pas revus depuis quelques temps. En même temps, ils ne s'étaient pas énormément vus tout court. Ricardo enleva ses pieds de la table puis incita Olympe à s'assoir à ses côtés en faisant un signe de la main vers la chaise. Il ne disait rien à son interlocutrice. En même temps, il ne savait pas quoi dire. Il était parti plus de deux mois au Brésil sans donner signe de vie et était revenu comme une fleur..

Je n'avais plus eut de nouvelles de mon sauveur de boite de nuit, celui qui m'avait empêcher de faire une bêtise, me protégeant sans raison, et pour le remercier j'étais partie comme une voleuse avec sa couverture. Mais bon, je n'allais pas lui voler sa couverture comme ça alors j'avais décidé de lui rendre, et je m'étais rendue dans le seul endroit où je pensais qu'il pouvait se trouver puisqu'en partant j'avais vu des gants boxe : la salle de boxe. Heureusement pour moi, il s'y trouvait. Du coup j'avais put lui rendre sa couverture, et nous avions parler, mais ça n'avait jamais été plus loin que ça. Pour une fois qu'un type n'essayait pas d'abuser de moi alors que j'étais complètement bourrée, il m'oubliait totalement. Bon, j'étais pas innocente non plus j'avais piqué sa couverture, mais quand même.. Alors logiquement j'étais plutôt contente de le voir là, puisque c'était une personne sympathique. Je lui demandais si je pouvais m'asseoir à ses côtés, mon cocktail à la main. Et d'un geste, il désigna la chaise en retirant ses pieds de la table, hochant la tête, alors je pris ça pour un oui. Un peu gênée par le fait qu'il ne dise rien du tout, et encore plus gênée par le fait que je m'incrustais à sa table comme ça alors qu'on ne se connaissait pas, je me raclais la gorge. " Salut.. tu as perdu dans la langue, ou tu n'a juste pas envie de parler? " C'était nulle pour engager la conversation, mais franchement que dire d'autre..

Ricardo était assez surpris de voir Olympe lui demander de le rejoindre à table. Leur relation n'était pas compliquée, mais elle était spéciale. C'est vrai qu'il l'avait en quelques sortes sauver d'une mauvaise rencontre probable qu'elle aurait pu regretter toute sa vie. Ric avait vu beaucoup de mecs en boîte profiter des filles complètements bourrées pour en faire ce qu'ils en voulaient. Le brésilien n'était pas de ce genre, et détestait même tous ces mecs là, il les avait en haine. Alors, ça lui avait semblé normal de prendre soin de la jeune femme, même si celle-ci cru au départ que c'est lui qui allait abuser d'elle. Au final, ils ne s'étaient recroisés qu'une seule fois brièvement où elle lui avait ramené sa couette qu'elle avait embarqué avec elle le lendemain de la soirée en boîte. Ils n'étaient donc pas amis, mais c'est vrai qu'ils s'entendaient plutôt bien. Il fallait avouer que cette fille là avait quelque chose de spécial. Ric ne savait pas quoi, mais ça devait être dans son regard. Elle le troublait un peu en fait.. Et si Ric aurait refusé n'importe qui pour l'accompagner à cet instant, préférant être seul, il ne pouvait refuser de passer un petit moment avec la belle. Il sourit alors à sa remarque. "Disons que ces temps-ci, je n'ai absolument rien de joyeux qui m'arrivent dans la vie. J'enchaine les mauvaises nouvelles.. Donc ça ne me donne pas très envie d'être bavard"

J'étais bien sûre surprise de voir Ricardo ici. Il faut dire que je ne l'avais plus vu depuis longtemps.. Ce n'était pas dans mes habitudes de m'inviter comme ça à une table, mais j'étais un peu curieuse, et à vrai dire il me manquait un peu. Enfin, manquer est un mot fort, mais en le voyant ainsi, seul, j'avais eu la soudaine envie d'aller le voir, de lui parler, histoire de savoir si il allait bien, et me dire que non je n'avais pas rêver ce type qui m'avait éviter de mauvaises rencontres. Je l'avais remercier en lui ramenant la couverture que je lui avait piqué, à la salle de boxe, mais on ne s'était jamais vraiment parlé.. Il m'avait fait un signe de tête pour, à mon avis, me dire que oui je pouvais m'asseoir. Un peu gênée, je tentais de débuter la conversation, mes deux mains jointes sur mon verre, assise face à lui. "Disons que ces temps-ci, je n'ai absolument rien de joyeux qui m'arrivent dans la vie. J'enchaine les mauvaises nouvelles.. Donc ça ne me donne pas très envie d'être bavard" Et voilà, obligatoirement il fallait que je fasse une gaffe.. Un peu gênée de nouveau, je bu une gorgée de cocktail, me demandant ce qui avait bien put lui arriver de si terrible. " Je.. je suis désolée pour toi. Si tu as envie d'en parler, même si on se connait pas trop, je suis là si tu veux.. " c'est bien la moindre des choses que je pouvais lui proposer.

Ricardo regarda la jeune femme dans les yeux. Les circonstances de leur rencontre avaient été spéciales... C'est vrai qu'il avait eu une attitude protectrice envers elle. Elle était charmante, belle et sexy. Tout à fait son genre de proie à vrai dire. Pourtant, la voir bourrée de la sorte ne lui avait pas du tout donné envie d'aller vers elle. Mais lorsque l'on sait que ce n'est pas ça qui arrête beaucoup de mecs, on se doit d'intervenir. Le jeune homme l'avait donc ramené chez elle pour lui éviter de mauvaises rencontres. Aujourd'hui, ils ne se connaissaient pas beaucoup. Pourtant, Ric avait toujours cette envie de prendre soin d'elle, de la savoir en sécurité, et qu'elle soit heureuse. Pourquoi ? Il ne se l'expliquait pas. C'était comme ça, voilà tout. " Je.. je suis désolée pour toi. Si tu as envie d'en parler, même si on se connait pas trop, je suis là si tu veux.. " Il lui sourit légèrement puis bu une gorgée de son verre avant de lui répondre. "Je ne suis pas du genre à m’apitoyer sur mon sort tu sais. Je sais qu'il y a des gens bien plus malheureux que moi.." Evidemment qu'il le sait, puisqu'il en avait fait parti durant sa jeunesse. Il reprit alors "Pour te résumer. Disons simplement que je me suis fait un paquet d'ennemis à Harvard, que je ne peux plus jouer au football alors que je suis venu aux Etats-Unis pour ça, et que ma mère est très malade chez moi au Brésil. En résumé, je ne pense pas retourner à Harvard l'année prochaine". Il regarda la jeune femme un instant avant de baisser un peu les yeux