— misère est si belle (lena)

tw; agression physique

venue déguster le nouveau menu auquel elle avait apporté sa maigre contribution. plats qu'elle avait enjolivé pour leur campagne de publicité, et avec ça, s'accompagnait le privilège. celui du dîner offert. passage aux toilettes après avoir quitté sa table, les pas se freinent vite face au visuel. la main s’accroche au bord du lavabo, pour jauger de la scène. à la fois freinée par les souvenirs qui défilent, le déjà-vu désagréable. le coeur s’accélère quand l’homme agrippe le bras violemment, le ton agressif et les mots dans une autre langue. pas besoin de comprendre pour capter la colère dans la voix, dans les gestes. plus la même gamine sans défense d’autrefois. – vous faites quoi là ? les yeux rivés sur eux, voix forte pour surplomber leur échange et se faire remarquer. s’avance de quelques pas pour attirer l’attention, sa main quitte le bras. – tout va bien ? les pupilles portées sur la brune. regard qui lui arrache le coeur, parce qu’elle n’y captait pas la surprise. comme si c'était une habitude.

soirée sans fin. s’éternise le devoir. celui de faire bonne figure, de lui plaire, toujours le même espoir. être la fille qu’il aimera un jour. qu’il regardera d’une autre façon que celle là. le dégoût habille les billes froides. le même bleu qui règne au milieu d’un visage sombre. mediterannée dans ses traits foncés, l’regard qui transperce trop facilement un cœur. langue natale roule sur la langue sanglante. perçante. même quand il murmure de son ton enragé. poignet tiré d’un coup sec. l’emprise qui se resserre, laissera encore les traces de son passage. retrouvailles s’effaceront dans l’excès d’alcool. boire jusqu’à ce que le souvenir s’enfonce dans les limbes d’une mémoire sélective. quand j’ferais semblant de dire que ça s’est bien passé. quand j’collerais à nouveau l’même sourire en sortant. - lena, cazzo di merda ! non farmi vergognare stasera, sono clienti importanti ! le corps sous tension, inspire brusquement. la peur, l’habitude, les coups trop souvent essuyés. et la voix inconnue résonne en fond. soulage, quand l’étreinte se relâche. quand la surprise l’prend. l’inconnue qui se rapproche, se plante dans le décor. les yeux se plantent dans les miens. paupières bougent, réalisent. - bonsoir. ma fille a un peu trop bu ce soir, rien de grave. tout va bien. l’apparence. toujours. sauver l’image avant tout le reste. - dépêche toi lena, on ne va pas tarder. je t’attends dehors. hoche à peine la tête. le cœur se remet à battre quand les pas s’éloignent. comme une parenthèse déjà oubliée, me retourne face au miroir. arrange chevelure ébène.

tw; agression physique

@lena castiglia — transportée au passé enfoui. déterré par la voix grave, par les gestes brusques. provoque la distance entre eux par son arrivée. le lien s’éclaircit par ses propos, père et fille. scène trop familière. sa prise renforcée sur le bord froid du lavabo, se contente de le suivre du regard, se tourne même jusqu’à le regarder quitter les toilettes. jamais s’apaiser avant qu’ils ne quittent la pièce. elle entend bouger, rym. brune qui attire son attention, se place face au miroir. la scène effacée par ses gestes, mains enfoncées dans la chevelure. blonde en fait de même, se promet de se mêler de ses affaires. tournée face au miroir, à arranger son maquillage. savait qu’elle se rendrait en cuisine pour une photo avec le chef. en faire la promotion sur ses réseaux sociaux. son nombre d’abonnés, tout ce qu’elle représentait dorénavant. pourtant le regard se tourne, posé sur elle. – ton front brille. la poudre matifiante tendue, rien que pour rencontrer son regard. faible sourire pour accompagner ses paroles, à prétendre que rien d’anormal ne s’était déroulé une minute avant. – t’as pas l’air d’avoir bu. comme il avait affirmé.