play hard ((NEO))

brise se fracasse sur le derme. chaleur d’éthanol embrase veines déjà usées. déjà consumées par l’fond de bouteille vidée d’une gorgée. phalanges tiennent le goulot, arpente le skate parc. vide. silence fracturé par les verres de shots qui claquent dans l’sac. fantaisies absentes. l’glam abandonné le temps d’une nuit. d’une rencontre. d’une conversation censée s’couper au bout d’une soirée, termine par deux, par trois. par plus avoir envie d’arrêter. éphémère s’dessine dans l’ombre. virtuel prend vie, apparaît nonchalant jusqu’à la table de bois. assise d’ssus, à moitié dos à toi. ressens la présence du réel. - j’ai fait simple.. azurs se détournent du vide pour t’contempler. découvrir. pourlèchent l’ombre d’un inconnu attrayant. intrigue, sens à l’affût d’en vouloir plus. - j’voulais pas t’brusquer. rictus au coin des pulpeuses. maquillées en aveu de penchant pour l’mystère. dispose les petits gobelets, sors bouteille encore intacte. vodka, favoris d’une langue déjà assoiffée. habitudes minables, leurre d’un faux plaisir pour cacher le misérable. - j’suis d’humeur joueuse c’soir neo. j’peux aller jusqu’où ? m’retourne entièrement. matérialise le face à face. à genoux sur le banc, cadavre de la bouteille posé au centre de l’écorce abîmée. tourne entre les doigts, déclare le jeu.

l’temps qui s’arrête pas. s’prolonge jusqu’au tête à tête. combien d’temps on aura ? avant que tout déserte. qu’tu désertes. quand vérités salaces éclateront en shrapnel niqués tes rétines. celles qui m’regardent encore. à peine. sûrement mieux comme ça. quand on s’approche pas, qu’on fouille pas dans les entrailles poisseuses. maudites. œillade timide. différente. est ce que t’oses pas ? ou est c’que t’aimes pas ? sors de la zone de confort. l’jeu qui s’ressemble pas, à pas savoir te cerner. comment t’apprivoiser. serpent vicieux, guette proie qui se rapproche dans la pénombre d’un orangé esquinté. - si. manque un peu d’son. cellulaire tiré de la poche. écran s’allume, reflet du visage sous l’neon artificiel. - t’écoutes quoi, toi ? tourne l’oval, regard croise le profil. détaille. dévore carne trop lisse. perfection comme dessin abstrait. cherche entre les lignes avant d’abandonner. - y’a personne à buter ici. sauf nous. l’sourire s’étire sur les lippes rosées. - promis, j’te tuerais pas d’suite. menton sur l’épaule, susurre la promesse. presque à l’oreille, garde maigre distance. juste d’quoi briser barrières de ton univers. - j’veux encore profiter du sablier. écho des messages échangés. - qu’tu joues avec moi. bleutées s’embrasent lentement. mordille la lèvre, le regard se pose encore. en redemande. plus longtemps que les autres cette fois. - neo, action ou vérité ? dévisse la bouteille pleine, celle d’la vodka, sers les deux shots. - si tu refuses, tu bois. ou tu bois quand t’en as envie si t’as trop soif. descend le premier shot. le mien. avant de resservir la dose, attends la réponse. l’adrénaline. qu’le mystère implose.