no. ─ Rosace

... si toi et moi on était pas... Le regard se brise en une expression mélancolique alors qu'un maigre sourire étire ses lèvres. « Mais on en est là. Tous les deux. » Il se rapproche encore, se penche pour venir déposer son front contre le sien. Ses doigts se tachent de son sang, comme son vêtement, mais il s'en fiche. « Donne-nous juste du temps, ok ? Tout va s'arranger, se calmer. » Son front quitta la sien pour qu'il dépose un baiser rapide dessus ; et qu'enfin, il ouvre ses bras, délaissant ses mains, pour lui offrir une étreinte. Ses bras passant autour d'elle, il vient caler sa tête contre son épaule, l'enserre contre lui, la joue contre son cuir chevelu. « Bon retour. » De retour ici, chez lui. Son chez elle temporaire ; le temps qu'elle rejoigne son frère. Mais pour autant de temps qu'elle le voulait, ici, c'était chez elle.

Elle lui rend son étreinte, et il s'autorise à fermer les yeux, apaisé par sa réponse. Ils sont là, sont ensemble, malgré les autres ; malgré tout. Ace prend le temps d'inspirer, retrouvant son parfum, sa chaleur, sa douceur. Il se calme lui aussi, retrouve une stabilité, ne pense plus à rien. Jusqu'à ce qu'ils se relâchent à peine, alors qu'elle exprime la douleur. S'il cache le fait qu'il est désolé d'avoir d'abord explosé avant de parler, il accueille son baiser avec un sourire, « Suis-moi. » qu'il lui souffle, avant de déposer son propre baiser sur ses lèvres. L'étreinte s'arrête, mais pas le contact. Il garde sa main valide dans la sienne et la mène jusqu'à la salle de bain, la laisse prendre place sur le bord de la baignoire alors qu'il tend le bras pour récupérer la trousse de soin. Il parle peu, mais il est moins fermé. Son visage est plus détendu, et elle peut y voir beaucoup d'attention dans le regard qu'il porte à sa blessure. Il ne la saisit pas comme précédemment, est beaucoup plus délicat avec le toucher, qu'il applique le désinfectant ou lui mette le bandage. Et il sait ce qu'il fait, ses propres mains ayant beaucoup souffert tant de son métier que ses loisirs. Le contact est réel, doux, comme dans ses souvenirs et Ace relève les yeux vers elle une fois qu'il a fini. Elle est là. Devant lui, chez lui, si proche ; le regard s'adoucit automatiquement à juste la regarder alors qu'il l'admire en silence. Juste le temps qu'ils saisissent vraiment l'importance du moment ; le temps de s'arrêter, prendre une pause, quelques secondes pour s'ancrer dans la réalité, avant qu'Ace ne se lève et récupère les affaires de Rose pour les emmener dans la chambre. Un retour inespéré, où la place qu'il avait faite pour elle à l'époque était toujours présente. Il n'avait rien touché.