25.08.2024 — Le corps qui a lâché. Trois mois à faire l’autruche sur mon état de santé, niant encore et toujours. Stop. Retour fatal, pression qui redescend de l’aventure en Sicile, mais augmente à l’approche d’affronter le paternel. Prête à tout lui dire. Puis le trou noir, dans ton jet qui ramène à Boston. Me réveillant à l’hôpital, perfusée de partout, machines qui bipent dans tous les sens. Parents qui sont là, dans cette chambre. Pas comme ça, ce n’était pas comme ça que je voyais les choses. Quelques heures qui passent avant de me dévoiler, annoncer que je suis madame Featherington, refusant d’être une Von Habsburg. Que j’ai choisi l’amour que ma famille et les obligations. Visages qui se décomposent, mère qui ne parle pas, père rouge sous la colère. « Tu n’es plus ma fille. » est la dernière phrase que j’aurai entendu de sa bouche, me rendors en voyant la déception ultime dans le regard. A bout de force, shooté par les médicaments.
26.08.2024 — Comateuse, me faisant réveiller par une infirmière qui me ramène le repas. Braden a dû rentré mais il est souvent là à côté de moi, me tenir la main, me soutenir. Je l'entends même quand je dors. Tout est préparé avec une nutritionniste pour me réalimenter normalement. Programme mis en place avec la psychiatre que je vois depuis mon arrivée dans l’hôpital. Si je veux sortir d’ici, je dois faire des efforts, tout en y allant à mon rythme. Assise dans ce lit inconfortable, fourchette dans la main, picorant les quelques légumes cuit à l’eau. Mangeant un peu plus qu’hier, ça fera plaisir à Braden de le savoir. Poussant le plateau, téléphone en main, petite tête qui passe la porte, la tienne. « Hey coucou toi ! » mine fatiguée mais contente de voir quelqu’un.
(Saphyr Featherington)