Herc is on the road || ((ft Billie))

@Lyssandre Wayne  || La fin de la compétition, la fin des épreuves, la fin de l’été. On avait survécu au dernier challenge entre équipes, et ne nous restaient que peu de moments dans ce pays sublime. C’est le moment de faire un bilan, je suppose? J’ai pas envie de rentrer, probablement que c’est bon signe. La peau rosie par le soleil, surement deux-trois kilos de pizzas supplémentaires, et des rencontres. L’équipe, déjà. J’étais pas sûre, j’vais pas te mentir. J’étais même pas sûre que ça allait le faire avec les trois connaissances bleues que j’fréquente vaguement lors des évènements de la confrérie ; alors avec les autres, c’était pas gagné. Sortir de sa zone de confort. De son musée où pas grand chose ne bouge, les objets-statues sur les étagères, et comme seul bruit, le vent qui fait bouger l’herbe du jardin. J’vis dans le silence. Mais ce brouhaha, constant, dans ce groupe mal construit, pas équilibré, maladroit, m’a fait un putain de bien, si tu savais. De vrais personnages de série télé. J’ai pas envie de partir, donc. On gratte une dernière sortie. Avec Lyssandre, notre Don Juan, du moins catégorisé comme tel. On s’prévoit une visite des temples d’Agrigente, et direct ça en jette. J’en relève mes lunettes de soleil pour mieux admirer l’architecture des lieux, en parfait mimétisme avec l’homme. Sur le nez pour lui, dans les cheveux en vrac pour moi. "Dire que je galère à monter un meuble avec plus de deux pages d’explication.” J’aurai été bien incapable de me lancer dans ce genre de projet. D’y penser, seulement. La seconde réplique me décoche un sourire. “Quoi, tu m’trouves pas fraiche comme la rosée du matin là?” J’accentue le sourire et place une main sous mon menton, simulant une pause adorable. Bon, peut-être pas tant que ça, y a eu d’autres verres depuis. Mais tout de même. L’habitude, travailler dans un bar, ça aide. “Mais j’vais pas te mentir ça a tourné un moment.” Reprit avec un rire. Puis, un peu plus sérieusement : “Vous avez tous été cool avec moi, j’l’oublierai pas.” Alors que je ne suis pas moi-même la plus prévoyante et attentionnée. Je m’attendais à rien et vous m’avez pas laissé dans le mal.

@Lyssandre Wayne  || La douce mélancolie, pareille à ces fins d’années scolaires, quand les groupes se séparent, les classes se scindent, sans jamais savoir si les souvenirs de l’été resteront, s’il s’agit du départ d’amitiés solides, ou juste une parenthèse ensoleillée. On se quitte sans savoir ce qui nous attend vraiment. Particulièrement désormais que nous savons que tout changera, à Harvard, dans nos confréries, à peine le premier pied posé en dehors de l’avion. Un gros bordel en prévision. J’étais pas si mal avec mes citrons et mon équipe qui gesticule, toujours à l’affût d’une vanne ou d’un cul montré. J’suis pas si mal, là, j’rayonne même, il paraît. Eo m’l’a dit. Toi t’en es pas loin. Soyez prêt pour le retour des orages, une fois mon équilibre bousculé. Mais savourons, non ? Pour le moment, plutôt que penser à demain. « La prochaine fois que j’ai un truc à monter, j’te le file et moi je vais faire de la moto en même temps, comme ça on se relaxe tous les deux. » Repris avec un fin sourire amusé, ne comprenant vraiment pas comment on peut aimer appliquer des règles aussi strictes. Autant dire que les digressions sont payées cash quand tu montes une armoire. J’ai quelques bleus qui en témoignent. Et une tête qui s’est secouée, à ton vent de fraîcheur présumé. J’ai presque servi le meilleur. Mais j’me suis quasi pas forcée, j’étais bien, j’vous dis. « T’es sûr que c’était pas obligé ? Genre si y a un membre sur civière l’épreuve est annulée ? » Un rictus rieur. « Ace m’aurait trainé d’arbre en arbre. » La compétition au corps, j’me moque gentiment mais.. j’suis pareille, en fait, ça se voyait juste moins vu que j’planais dans les bras de Morphée. J’regarde le décor, avançant de quelques pas, avant de poser à nouveau le regard sur l’acolyte. « Un mois à être le Don Juan du groupe. Ça va tu l’as bien vécu ? » C’est léger, taquin sur la bouche, mais ça m’intrigue, vraiment. Les clichés peuvent être lourds. Mais ça me semblait bon enfant, tout le long. Comment t’es, en vrai, quand le soleil est moins présent?.

@Lyssandre Wayne  || C’est vrai qu’il a pas l’air bien compliqué Lyssandre, toujours partant pour les plans foireux de l’équipe, acceptant sans rechigner qu’on le catégorise dans cette case de séducteur, et visiblement, pas cher en paiement pour d’éventuels montages de meubles, ou autres tâches compliquées du type. Vraiment, le mec que t’as envie d’avoir dans ton équipe, et qui sera forcément un atout. Le mec qui t’fait sourire, sans vraiment le chercher. Que tu fais sourire, sans vraiment le chercher. Qui peut te balancer que t’aurais été surement évacuée sur civière comme on dégage une manifestante gênante, sans perturber le moins du monde la réussite de l’équipe ; mais tu le prends bien, parce que c’est soufflé par le solaire, et qu’il semble tout pouvoir faire passer. Ouais, même mon ego capricieux. “Vu de là où j’étais, vous sembliez être de vrais pros. Impressionnants.” Que j’remarque, non sans m’armer d’une moue doucement sarcastique. De là où j’étais, ça n’allait pas très droit. Le là où j’étais, d’ailleurs, changeait au fil du temps où on me déplaçait. Le prix de l’inutile, proche de l’handicape. Mais, charmante quand elle veut. Qui se marre, aussi, si facilement. “Ok, va pour Apollon.” On reste dans l’idée. L’Apollon, dont je n’avais pas anticipé la réplique. Les lèvres s’écartent dans un sourire franc. “T’as pas l’habitude qu’on ne batte pas des cils quand on te voit ?” C’est possible, après tout, t’as le contact facile, et la belle gueule qui va avec. Sauf que moi, j’sais pas, j’crois que j’sais plus vraiment faire, l’esprit accaparé par la compétition. “En fait..” La mine amusée, les épaules haussées. “J’m’en fout un peu de voir vos culs, c’était juste marrant à prévoir.” Comme un running gag, assez distrayant tout le long de la compétition. Un rictus, creusé dans la joue droite. “Mais j’suis plutôt sûre que c’est toi qui a le plus beau.” Forcément, parce que c’est facile, parce que ça préserve le tien, d’ego, et peut-être parce que c’est un peu vrai. Faut pas croire, on mate un peu avec Haiwee. Même si j’suis plutôt sûre qu’elle mate surtout son mec.

@Lyssandre Wayne  || Comme quoi, pour une situation, il pouvait exister plusieurs explications possibles, plusieurs visions, et la mienne était sûrement la plus cool. La plus alcoolisée, assurément. Et, avec l'enchaînement des quelques verres, la réalité avait été, soit endormie, soit embellie. “De mon point de vue, vous étiez su-blimes. Des rois des citrons.” Répliqué, avec un rictus amusé, n’en faisant absolument pas trois tonnes sur le sujet. “Maintenant j’suis dégoutée de pas avoir vu Rainier péter un plomb.” Un rire à la bouche, ça correspond tellement pas au si royal personnage. Si mesuré, si posé, si peu lisible. Il est dans ma confrérie, mais je n’ai toujours pas réussi à lire complètement ses sous-titres. L’été avait permis de percer un peu la carapace, sauf qu’on parlait d’une égratignure. “J’arrive même pas à l’imaginer s’énerver vraiment.” J’tenterais bien de reproduire cette éclipse, sauf qu’il est quasi impossible de revivre l’adrénaline que seule une épreuve peut créer. La compétition, celle qui serre les tripes et dévoile les plus bas instincts de chacun.

J’efface ma déception d’une petite moue, puisqu’on bascule rapidement de la rage de Rainier, au cul de Sheng. J’saurais pas dire ce que j’aime le plus. En tout cas la conversation est aisée avec toi, Lyssandre. Et j’fais pas ce compliment silencieux à beaucoup. Le sourcil se hausse, cédille creusée dans la joue. “Tu veux dire qu’on a déjoué les statistiques car personne ne s’est pécho à part le couple ?” A ma connaissance, en tout cas, mais on est jamais à l’abri d’une surprise ou deux. “On est à part.” En s’appelant les pizzas ananas, c’était écrit. Puis les moules, on s’y emmerde dedans. «  Mais tu l’as peut-être déjà vu ? » T’es franc, et mon rire l’est tout autant. Ca m’plait, quand c’est pas enrobé. “Son cul ?” Le vrai thème de notre été. “Non, jamais vu.” Moue amusée, légère. “Et j’crois que ça arrivera jamais, j’suis pas son style.” Pas assez distinguée. Trop “culotte petit bateau”. Trop la fille qui s’en tape. “Mais sur un malentendu.. si leur lit est trop grand...” La malice à la bouche. Ouais, j’inclue Haiwee dans le tableau. Sheng, j’aime surtout les joutes, et éventuellement la façade. Haiwee, l’ensemble est beau. “Mais non, jamais vu, ils sont plutôt couple .. strict, enfin exclusif, je pense.” Sûr, même, j’ai beaucoup de mal à voir Haiwee partager. Sheng, aussi, sûrement par pur ego. “Comme la plupart des gens.” Et j’suppose que dans ce regard que je balaye, j’m’attends à avoir ton avis conforme sur la question.