autour d'une bonne viande rouge

Les vacanciers de la Sicile commençaient tout doucement à rentrer sur Boston, ça se voyait au niveau de la fréquentation de certains endroits plus bondés que sur la période estivale. En tout cas, Elias s'était préparé en conséquence enfilant un pantalon simple avec ourlet de couleur beige et un polo de couleur blanc allant de pair avec cette tenue. Les mocassins aux pieds, le Pastor se dirigeait vers le bistrot que lui avait indiqué la Morelli. Revoir Brinley lui faisait énormément du bien, le garçon était tiraillé entre les sentiments qu'il lui portait malgré les mois passés et l'emprise paternel qu'il subissait. Le jeune étudiant attendait patiemment que la brunette fasse son apparition, et lorsqu'il la vit enfin, ses yeux s'écarquillèrent, n'ayant jamais oublié la beauté de cette femme. Elle était toujours autant sublime. Salut, Brin... T'es... superbe, la complimenta-t-il rapidement.

J'étais de retour à Boston depuis à peine quelques jours et les drames ne cessaient de se rajouter à ma longue liste depuis le début de l'été. J'arrêtais pas de me dire que j'aurais dû restée en Italie encore un moment, peut-être que comme ça certaines choses auraient pu ne jamais se produire. Vêtue d'une short avec des motifs de couleur et une chemise à manche longue blanche, j'arrivais sur les lieux du rendez-vous. Malgré la foule présente, je réussissais à apercevoir Elias entre deux tables. Son expression voulait tout dire. J'imagine qu'il s'était dit que j'allais lui mettre un lapin, eh bah non j'étais bien là en chair et en os. Ça m'étonnait encore que j'ai accepté de le revoir mais j'avais besoin de réponses. — Salut Elias, c'est l'Italie qui a rendu mon teint radieux. j'avais passé pas mal de temps à l'extérieur, surtout à cause des épreuves. Forcément que j'avais pris du soleil, j'étais bronzée à plusieurs endroits notamment du visage. — T'as l'air d'aller bien toi, t'as fait quoi de ton été ? ça passait mieux ça que de lui lancer un compliment venu de nulle part. Je prenais place sur la chaise en face de lui, pas de contact physique il était bien avisé. Je savais pas comment me comporter, pourquoi revenir après des mois ? Après une année complète ?

Habillé d'un short et d'un chemisier blanc, Elias était totalement ébloui par la beauté de son ex-petite amie. Réellement, il ne pouvait la trouver que ravissante, et il se rendit compte qu'elle lui manquait. Terriblement. Il regrettait la fin de leur histoire, Brinley était assez réputée pour ses frasques, papa Xavier avait tout appris et avait fait en sorte que la relation entre Brinley et son fils prenne fin. Hmm, je suis sûr que non, lui répondit-il rapidement. Elle venait s'installer en face lui sans le moindre contact, frustrant intérieurement le monégasque. Rien de spécial, j'ai un peu voyagé mais j'ai surtout profité d'aller voir les Jeux Olympique à Paris, lui répondit-il. Le serveur approcha. Tu veux un apéritif ? demanda-t-il à Brinley. Elias décida de commander un cocktail sans alcool à base de jus de fruit et limonade, ayant arrêté l'alcool depuis déjà un peu plus de trois ans. Merci d'avoir accepté d'être là, c'était important pour moi, lui avoua-t-il.

— J'prends le compliment, merci. valait mieux que j'aille dans ce sens. J'avais mis de l'anticerne sous mes yeux, j'avais pas beaucoup dormi ces derniers jours. En fait, le maquillage faisait toute la différence. J'étais radieuse grâce à ça, sinon il verrait à quel point je ressemblais à un zombie. Et j'voulais pas l'inquiéter, ni qu'il me pose des questions. Je me voyais mal lui glisser dans la discussion ''oh au fait j'ai failli me faire percuter par un connard en scooter. '' C'était encore irréel dans ma tête et j'avais pas forcément envie d'en parler, donc mettre ça dans un coin de ma tête semblait être la meilleure alternative. — Ça devait être encore mieux en vrai qu'à la télé, j'suis jalouse. Satisfait des classements ? demandais-je, souriant au serveur qui arrivait à notre table. — Je vais prendre un soda à la fraise. C'était trop tôt pour boire de l'alcool et ça me manquait de boire un truc purement américain. — Tu m'as pas invité pour reparler du passé hm ? demandais-je avec hésitation et sûrement que d'en parler face à face serait différent que par messages. Je croisais ma jambe sur l'autre. — Tu crois que j't'en veux encore ? poursuivais-je.  

Pas au courant de grand choses dans la vie de la Morelli, il fallait savoir qu'il ne lui avait pas donné tant de nouvelles depuis leur rupture. Ca avait déjà été assez difficile de rompre, c'était encore plus compliqué d'entendre parler d'elle chaque jour ensuite. C'était mieux, oui, dit-il en souriant. Il haussa ensuite les épaules. Je n'avais pas de nations préférées, mais… Ouais, le classement était une belle surprise, certains pays m'ont étonnés, notamment la France, il fallait l'avouer. Soda à la fraise et cocktail sans alcool commandées, il lui offrit un maigre sourire. Non, évidemment que non... Bon, s'il devait être honnête, il aurait aimé lui reparler de ces fois où il la prenait dans ses bras et l'impression qu'il n'y avait plus qu'eux deux sur Terre. J'en sais rien… j'imagine que oui ? laissant sa phrase en suspend et en interrogation alors que son regard se posait sur elle.

Si j'avais été assidue lors de la première semaine pour regarder les jeux olympiques, j'avais dû regarder des passages ici et là pendant le summer camp. Bien que j'étais fière que mon pays ait remporté le plus de médailles, la fierté que l'Italie puisse être neuvième au classement était tout aussi grande. — Si t'avais vu les réactions des italiens dans les pubs.. j'avais pu d'oreilles. lâchais-je, souriant timidement. Le serveur s'éloignait avec son calepin, ma question semblait perturber Elias. On aurait pu parler du beau temps et du mauvais temps mais c'était pas le but initial. Si lui il semblait pas trop sur quel pied danser, je savais pas non plus où me positionner. J'essayais de formuler mes phrases pour éviter de créer un malaise, après tout on avait eu une histoire. On s'était aimés, on avait formé un couple. Nous étions loin d'être deux parfaits inconnus. — À vrai dire, je sais pas. Et dieu sait à quel point j'étais rancunière. Toutes les questions que j'avais envie de lui poser se bousculaient sur mes lèvres. — Pourquoi t'as attendu avant de m'adresser la parole ? Pourquoi tu.. fallait que je me ressaisisse. Je prenais une inspiration, recréant de l'ordre dans mon esprit. — Il t'a fait du chantage avec de l'argent ton père ? Si on voulait avancer fallait qu'on ait cette conversation, tôt ou tard. Je sentais que ça serait douloureux des deux côtés, ça allait raviver le saignement d'une ancienne blessure pas tout à fait guérie.

Il souriait. Il imaginait bien les italiens faire la fête dans les bars et pubs, tout comme les autres personnes d'autres nationalités. Les Jeux Olympiques mettaient beaucoup de joie dans les demeures et sur le visage des gens, il s'en était bien rendu compte pendant son petit séjour d'une dizaine de jours à Paris. Ca en avait ramené du touristes là-bas. Bref, les commandes furent pris par le serveur, Elias reporta l'entièreté de son attention sur la belle brune qui l'accompagnait. Il était temps de parler des sujets un peu plus fâcheux, après tout, c'était pour ça qu'ils étaient là... Et Elias n'avait pas l'intention de se débiner. Il avait besoin que Brinley comprenne un peu ce qu'il se passait dans sa tête. J'en sais rien, j'avais honte... Je croyais que tu ne voudrais plus jamais me parler après ça, que tu me détestais... lui avoua-t-il. Il hocha la tête de gauche à droite par la suite. Pas du tout... L'argent, je m'en fous. Et c'était vrai, il en profitait évidemment, mais ce n'était pas une priorité dans sa vie et gardait les pieds sur terre. Y'a que Cam qui sait... mais, je vis une pression de malade avec lui. Il préférait tout lui dire, qu'elle comprenne, elle le méritait. C'est lui qui décide de tout dans ma vie, ça a toujours été comme ça.