(benedikt) oups, I forgot my wallet

Les vacances sur cette magnifique île de la Sicile sont bientôt terminées, et je n'ai vraiment pas envie de penser à la rentrée. Moi qui n'était pas très sûre d'avoir envie de quitter Boston cet été, je suis vraiment reconnaissante que mes parents aient insisté pour me payer ce voyage, insistant que ça me ferait le plus grand bien d'être ailleurs le temps de quelques semaines cet été. J'essaie de ne pas penser qu'il nous reste seulement quelques jours et je décide de me faire plaisir : me payer un bon resto pour souffler. Souffler de la compétition qui a été intense et de ces vacances qui ont été distrayantes, mais pas tellement reposantes. J'ai adoré les épreuves, adoré les gens que j'ai rencontré, mais j'ai parfois besoin de me retrouver un peu seule pour recentrer mon énergie. Je choisis un resto un peu fancy, histoire de marquer le coup et je me commande un bon plat de pâtes fraiches. Mais alors que je fouille dans mon sac à main pour prendre mon labello en plein repas, je me rends compte que j'ai oublié mon porte monnaie à l'hôtel et que je n'ai pas de quoi payer. Oh non. Je regarde autour de moi, un peu paniquée, parce que je ne sais pas du tout quoi faire. Mon visage devient rouge, j'ai chaud... je suis dans la merde et ça se voir à ma tronche.

Manger seul dans un restaurant en Sicile. Rien de plus normal pour Benedikt qui aime passer du temps sans que qui que ce soit ne l'entoure. Même pas sa sœur Freya qui pourtant est en Sicile. La solitude est son amie, il en a besoin de temps en temps et avec tout le temps qu'il a passé en compagnie de personne, il a besoin de souffler. Pour lui, pour sa paix personnelle et intérieure. Alors, il se rend dans ce restaurant avec un fin sourire sur son visage. S'installant à une table, il remercie en italien le serveur et se saisit de la carte des boissons. Il n'y a aucun doute qu'il va boire du vin et dès qu'il voit Limoncello, un rictus déforme son visage. Il n'en peut plus des citrons, ni même de cette boisson. Heureusement, cette dernière épreuve est terminée et à présent, ils sont libres, en quelque sorte. C'est en regardant autour de lui, dans la salle, par curiosité, qu'il note cette rousse magnifique. Elle ne lui est pas inconnue, de visage, et il se demande si elle aussi fait le Summer Camp et aussi si elle étudie à Harvard. Mais quelque chose ne va pas, soudain, son visage vire au rouge et regardant autour d'eux, sourcils froncés, le blond se dit qu'il ne peut pas la laisser dans cet état. Surtout si elle se retrouve seule. Alors, il se lève de son assise et la rejoint. Lui offrant un sourire, il se racle la gorge afin de s'annoncer et il lui dit : "Salut. Est-ce que tout va bien ?"

Je ne sais pas du tout comment faire pour m'en sortir. Je n'ai jamais été dans cette situation ou si ça m'est déjà arrivée d'avoir un payement refusé, j'étais avec quelqu'un qui pouvait du coup payer à ma place et à qui je pouvais rembourser l'argent sans aucun soucis. Dans ce cas précis, je suis dans un pays inconnu, une ville inconnue et je suis seule, avec en plus la barrière de la langue qui, je l'espère, ne sera pas trop un soucis. Je sens la chaleur qui remonte jusqu'à mes joues et je ne sais pas du tout quoi faire. Je suis là, avec mon sac dans la main, à finalement décider de sortir chaque petit objet de ce sac pour trouver mon porte feuille, alors que je sais très bien qu'il n'est pas là-dedans. Je suis en train de tout remettre dans mon sac, dépitée, quand j'entends une voix s'adresser à moi dans la langue de Shakespeare. Je lève la tête vers un jeune homme, qui me paraissait familier. Peut-être croisé lors de la compétition ? Au bar à vin, quand l'épreuve deux a été annulée ? "Je..." Je me racle la gorge, visiblement encore gênée. Je me penche vers le jeune homme. "Je viens de me rendre compte que j'ai oublié mon portefeuille..", que je lui explique en chuchotant, pour une raison que j'ignore totalement.

Benedikt se demande ce que fait sa sœur Freya. Il n'a pas eu la moindre nouvelle durant cette compétition et il se doute qu'elle va lui ruer dans les brancards à cause de cela. Oh, oui ! Elle va encore lui affirmer qu'il l'a délaissé voir abandonner et protester d'ores et déjà pour une potentielle envie de sa part de faire une nouvelle fois la compétition l'été prochain. Alors pour le moment, il profite de l'accalmie quand il note que la rousse qu'il semble connaître vide l'intégralité de son petit sac sur sa table. Relevant un sourcil, il termine de la rejoindre afin de lui demander ce qu'elle a. Il ne va tout de même pas laisser cette jeune femme dans cet état. Car au vu de son visage quelque chose ne va clairement pas. "Quoi ?" Il s'appuie sur la chaise libre présente devant elle et enfonce son regard azur dans le sien. "Oh !" Est la première chose qui passe la barrière de ses lèvres, jusqu'à ce qu'il se frotte la nuque et lui propose : "je peux payer. Cela ne me dérange pas." Haussement d'épaules afin de lui signifier que cela n'est pas grand-chose quand il ajoute : "tu as déjà commencé ou je peux me joindre à toi ?" Il n'a pas envie de s'imposer et si elle le souhaite, il s'en ira.

Je ne sais pas comment le jeune homme face à moi va réagir. Il pourrait très bien me dire de me débrouiller et retourner à sa table pour manger tranquillement. Honnêtement, je ne lui en voudrais même pas. J'ai choisi le restaurant le plus cher du coin, parce que je voulais me faire plaisir et ça n'était vraiment pas l'endroit où oublier son moyen de payement. Je sais que beaucoup de monde utilise son téléphone pour payer de nos jours, mais je ne suis pas très rassurée à l'idée d'avoir ma carte de credit sur mon téléphone, alors ça n'est pas mon cas. Quand le blond me dit qu'il peut payer, je soulève les sourcils, surprise. "J'ai même terminé mais... oui, bien sûr", que je lui dis en faisant signe de se joindre à moi. Je me racle la gorge, gênée. "Tu n'es pas obligé de payer pour moi tu sais", que je lui dis en lui souriant. "J'apprécie le geste mais.. " Je soupire, parce que c'est vraiment mon seul moyen de sortir d'ici alors pourquoi j'essaie de l'en dissuader ?< w>"Promis, je te rembourse dès qu'on sort d'ici, je peux même te faire le virement maintenant", que je dis en sortant mon téléphone de mon sac.

Le Marlowe ne sait pas pourquoi il agit ainsi. Enfin, si, bien évidemment qu'il le sait. La réalité est qu'il n'est pas la tête à claques qu'il laisse paraitre à Boston. Mais vouez-vous, c'est ce que l'on attend du riche héritier de l'empire, comme son ainé et sa sœur. Son vieux n'apprécierait pas qu'il soit autrement, comme gentil et serviable par exemple. Car on leur doit tout et eux ne doivent rien à personne. Mais il est en Sicile et il peut laisser transparaitre ce qu'il y a de meilleur chez-lui. C'est pour cela qu'il est prêt à payer pour la rousse qu'il est certain d'avoir vu là-bas, à mesure qu'ils conversent ensemble. "Je ne vais pas manger grand-chose." Sans doute un plat et un dessert. Ce sera assez rapide, afin de ne pas la faire trop attendre. Prenant place face à elle avec sa nonchalance légendaire, il regarde rapidement le menu, mais sait déjà ce qu'il va commander : un délicieux risotto au poulet. "Je sais, oui." Il répond dans un large et doux sourire tout en lorgnant la liste des desserts. "Tu as pris quelque chose de sucrer à la fin de ton repas ?" Tellement de choix qu'il ne sait pas quoi commander. "Mais quoi ?" Benedikt redresse un sourcil et quitte la carte des yeux pour trouver ceux de la jeune femme. "Non, ne t'embarrasse pas avec ça." Il répond dans un léger mouvement de main, car il ne souhaite pas être remboursé. Ce n'est pas comme si ce repas avait une quelconque incidence sur son compte bancaire, le seul privilège d'être un Marlowe dans le fond. "Ne t'en fais pas, j'ai les moyens." Elle n'a pas de quoi s'inquiéter et il veut qu'elle le sache quoi qu'une idée germe dans son esprit : celle de finalement lui faire croire à la fin de son repas qu'il n'a rien non plus, ainsi, ils s'en iront sans payer alors qu'il aura réglé la note en amont sans qu'elle ne s'en aperçoive.

Il a l'air sympa et incroyablement généreux pour m'aider de cette manière, alors je me vois mal l'envoyer bouler en lui disant de retourner s'assoir à sa table, surtout s'il propose de m'aider pour payer mon repas. Je secoue la tête quand il dit qu'il ne va pas manger grand chose. "Pas de soucis, prends ton temps", que je lui dis en souriant, reposant mon sac à côté de moi. Je ne vais pas lui demander de se dépêcher, il ne manquerait plus que ça. "Non, je n'avais pas pris de dessert", que je lui dis en jetant un oeil à la carte posée sur la table. "Je t'avoue que c'est un resto un peu au dessus de mes moyens, mais j'avais envie de me faire plaisir pour la fin des vacances", que je lui explique en haussant les épaules. Je le regarde, surprise quand il me dit de ne pas m'embêter à lui rembourser le repas qu'il compte me payer. "T'es sûr ?", que je demande, assez surprise.  Même s'il dit qu'il a les moyens, ça ne l'oblige vraiment pas à carrément inviter une inconnue de cette manière. "Merci, c'est très gentil", que je lui dis en souriant. "Je m'appelle Eowyn, au fait. Tu es au Summer Camp de Boston, c'est ça ?", que je demande, vraiment persuadée d'avoir déjà vu son visage dans le coin en août, sans pourtant être totalement sûre de moi.