sans équivoque

Il hocha la tête, de son côté, il avait toujours préféré les tons plus clairs. Mais, Elias n'avait jamais été fermé d'esprit, plutôt même ouvert comme le reste de sa famille excepté son paternel. Bref, il lui expliqua alors être étudiant d'Harvard comme une grosse partie des étudiants de la ville même si les gens étudiaient également au MIT, plutôt bonne université tout autant réputée. Non, quand même pas, je suis les traces de ma grand-mère, avoua-t-il. Comme tout les enfants Pastor, finalement. A croire qu'ils avaient tous le niveau pour être ici. Retournant la question, le Pastor lui demandait ce qu'elle faisait dans la vie. Superbe, ça doit demander beaucoup de patiences, j'imagine ? demanda-t-il, curieux. Il ne se voyait clairement pas être professeur bien que patient, il ne savait pas s'il pouvait trouver la pédagogie nécessaire à un tel métier. Elle voulait deviner son domaine d'études, et bien qu'elle touchait le point sensible du blond, elle se trompait néanmoins. Il aurait aimé être dans le domaine de la littérature, mais c'était loin d'être le cas. Dommage, vous vous êtes trompés. Il sourit. Je suis étudient en politique et économie internationale, lui expliqua-t-il. Moins rêveur que la littérature!

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Limered Teahouse, Along Charles River, Boston
Afternoon, Wednesday 21st August
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Harvard était donc une histoire de famille, mais elle n'aurait jamais osé viser aussi haut étant petite fille. Vous deviez avoir un excellent dossier, elle supposa et ça la fit un peu rêver ; quel type d'écolier il avait été ? Les siens étaient un peu plus compliqués à gérer, mais c'était ce challenge qui avait fini par la motiver. Il fallait tout réinventer, tout réadapter, donner l'envie à ses enfants un peu oubliés qu'un avenir les attendait malgré les difficultés, et qu'il était possible d'acquérir les connaissances et compétences requises par la société. Disons qu'on mérite bien nos vacances, elle plissa les yeux, sachant qu'elle travaillait un jour sur deux. Et puis elle vint tenter de deviner sa spécialité, tenta histoire et littérature et ce fut raté. Politique et économie internationale, elle laissa en suspend, ne sachant pas ce que ça représentait vraiment, j'imagine que le côté  « international » vous demande de parler plusieurs langues ? Et ça titilla sa curiosité, lesquelles avait-il choisi d'intégrer à ce qu'il était en train d'étudier ? Ça mène à quoi, ce genre de cursus, elle continua de s'intéresser, de sa boisson but une, deux, trois gorgées. Elle trouvait le sujet assez vaste pour qu'elle puisse le deviner, quel métier il allait exercer une fois celles-ci terminées ? Elle était bien contente de ne plus avoir à s'en soucier, à présent inscrite dans la vie active, elle trouvait son quotidien plus intéressant que lorsqu'elle était à l'université. Une routine s'installait et ça la rassurait. Elle pouvait grandir, et grâce à son salaire, (se) faire plaisir.

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Il haussa les épaules, tout en souriant. Je pense vu que j'ai accepté sans me vanter, j'ai travaillé assez dur en tout cas, avoua-t-il. Mais, c'était assez réaliste. Elias ne faisait pas parti de ces jeunes adolescents qui se laissaient vivre, puis il n'avait pas eu le choix avec un père comme lui que de travailler assez dur. Le garçon s'intéressa un peu plus à la vie de sa voisine de boisson froide, expliquant que c'était effectivement des vacances méritées. Je n'en doute pas une seule seconde, commenta l'étudiant à Harvard avant de lui expliquer qu'il étudier en politique et économie internationale. Effectivement, je parle français, anglais surtout mais j'ai quelques notions dans d'autres langues comme le russe, le mandarin et l'allemand, lui déclara-t-il. Soo-min lui demandait alors à quel débouché ses études pouvaient l'amener, il fit mine de réfléchir avant d'annoncer : je pourrai travailler dans un fond d'investissements, tout ce qui touche à l'économie en soi ou sinon devenir politicien, mais je ne pense pas en avoir la carrure. Par exemple, bien qu'il était plus que éloquent, Elias ne savait pas mentir correctement. Cela ne faisait pas parti de sa personnalité. Du coup, quand vous parlez de petits, c'est quel âge ? demanda-t-il, buvant ensuite son thé à la menthe.

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Tant de langues apprises, de ce panel fut presque surprise – elle ne connaissait que l'anglais, le coréen et la langue des signes. Peut-être que de l'économie et la politique elle fut moins conquise, ce n'était pas des sujets qui la passionnaient, il fallait qu'on se le dise. Tant que ça vous anime, elle affirma – plus que ça ne l'abîme. Huit-neuf ans pour la majorité, elle répondit. Parfois dix selon la difficulté du parcours rencontrée, l'apprentissage était compliqué pour des enfants aussi particuliers. Elle but à son tour une gorgée, se délectant de la pulpe qu'ils avaient laissée. Vous êtes de Boston, elle finit par reprendre à l'aide d'un autre sujet, enchérissant avec sa réponse après, on ne dirait pas, mais je suis née là. Ce qui lui permit d'expliquer pourquoi ses yeux étaient si bridés. Mes parents viennent tous d'eux de Corée du Sud, leurs familles se connaissaient avant même de déménager, ils étaient amis avant même de savoir marcher, elle plissa les yeux, ce n'était pas pour rien qu'elle ne trouvait pas ça étrange que deux potes puissent tomber amoureux. Et puis ils s'étaient mariés, n'avaient connu entre temps aucune autre personne à aimer. Ils ont ouvert un resto dans le centre, elle profita dans faire sa publicité, petit mais familial, on pourra souvent s'y croiser. Est-ce qu'au moins il le désirerait ? Elle se redressa, l'observa puis avoua : J'aurais tellement voulu vous entendre parler français. Il paraît que c'est une langue super romantique ! Et lire sur ses lèvres ne feraient sûrement pas le même effet.

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Il sourit pour toute réponse, évidemment, ça ne lui plaisait pas plus que cela. Soo-min avait carrément tout compris sur sa personne alors qu'elle ne le connaissait pas, la littérature l'intéressait bien plus que la politique ou l'économie. Oh oui, c'est bien ça, ça doit être super intéressant à cet âge là, répondit-il. Parce que, à cet âge là, les enfants étaient super intelligents et inventifs, il se voyait déjà père. mais là n'était pas la question finalement. De Monaco, une île à côté de la France, précisa-t-il alors lorsqu'elle demandait s'il était de Boston mais ce n'était pas le cas. Je vois, tu es déjà allée en Corée du Sud ? demanda-t-il alors. Elle expliquait par ailleurs que ses parents étaient amis avant même d'être en couple. Spécialités coréenes ? qu'il demanda, n'ayant jamais mangé cette spécialité, il était intéressé forcément. Oh, je ne sais pas… c'est ma langue maternelle, mais… je peux te dire quelque chose, je sais que tu peux que lire sur les lèvres, mais ça te permettrait d'imaginer ? proposa-t-il avant de boire les dernières gorgées de son thé.

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Monaco, n'était ce pas là-bas que l'un de tes amis avait fini ses vacances – presque – en solo ? Elle n'aurait jamais pensé tomber sur une personne venant de là-haut. J'ai eu le droit à quelques photos, elle l'informa, de hochements de tête elle insista ; de ce qu'elle avait vu, c'était riche et c'était beau, Monaco. Pratiquement tous les étés, mais j'imagine que tu n'y es jamais allé, elle tenta tout de même l'interrogation, la projecta dans son intonation. Pas très fort, parce qu'elle ne gérait pas très bien l'intensité de sa voix encore. Et puis quand il fut question du restaurant, elle acquiesça en souriant. Faire la connaissance de nouvelles saveurs était intéressant, et si, en même temps, elle pouvait faire de la pub' pour ses parents... Que des recettes traditionnelles de son enfance, elle compléta, ça permet de voyager sans se rendre là-bas. Ce n'était pas pour rien que les natifs aimaient plus que tout ses plats, la nostalgie les envahissait à chaque fois. On peut essayer, elle fut curieuse de lire sur ses lèvres un peu de la France, pays qui avait le don de faire parler de lui pour sa romance. Et elle appréciait le romantisme, en était une grande consommatrice. Mais..., elle commença, ayant remarqué qu'il avait terminé la boisson commandée, peut-être que vous étiez occupé ? Qu'il avait d'autres responsabilités que de rester avec elle pour converser. D'autant que c'était la rentrée, il voulait peut-être aller réviser ? Elle but à son tour une autre gorgée, yeux figés sur la bouche qui allait probablement articuler.

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Oh, sur internet ou un de tes proches y est allé ? demanda-t-il, car c'était assez rare de recevoir des photos de l'île au rocher. Elias y passait tout les étés de son côté, il avait adoré par ailleurs ses vacances estivales. Il hocha la tête de gauche à droite, pas encore, non, mais ça fait parti de ma liste de voyages. Bien qu'ayant beaucoup voyagé, la Corée du Sud n'avait toujours pas été coché dans son carnet de voyages. Il avait pu faire d'autres pays et villes, mais du côté de l'Asie, le jeune homme n'avait pas fait grand chose si ce n'était l'Indonésie, la Chine et le Japon. Oh, vous me passerez l'adresse, je m'y rendrai et goûterai avec plaisir, lui répondit-il, toujours aventureux lorsqu'il s'agissait de découvrir de nouvelles choses. Non, c'est bon, je n'ai rien de prévu pour après, lui dit-il avant de réfléchir à ce qu'il pouvait dire. Puis, dans la langue de Molière, il déclara : il fait plutôt chaud aujourd'hui, le thé froid était parfait, assez simple mais il avait parlé assez lentement et délicatement pour qu'elle puisse lire sur ses lèvres.

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Soo-min ne put se contenir de raconter le voyage que son ami avait fait. Aussitôt l'Italie, Monaco avait été la destination choisie. Puis il parla d'une liste, de pays desquels il aimerait découvrir quelques villes. La Corée du Sud en faisait partie et la demoiselle en fut ravie. Après-midi semblant tranquille, la sienne aussi, bien qu'elle ne voulait pas rejoindre son domicile. Elle but lentement son jus de fruit, laissa Elias raconter en français quelque chose qui resta incompris. i fè putto cho ojudui, lu té fwa étè pawfé, elle tenta de répéter, montagnes russes dans la phrase qu'elle avait articulée, elle se mit à rigoler, la main pour cacher les dents qu'elle montrait. Ça veut dire quoi, elle questionna ; peut-être aurait-elle dû commencer par ça ? Je trouve les associations de sons plutôt originales, elle avoua avant de reprendre une gorgée, boisson bientôt terminée. Et vous avez bientôt terminé vos études , elle s'intéressa ; ou venait-il à peine de commencer ? Elle ne saurait dire quel âge il avait, c'était un peu complexe de définir ça sur les caucasiens, c'était ce qu'elle pensait. Est-ce qu'il était loin du retour à la maison, ou voulait-il faire de Boston sa dernière motivation ? En demandera-t-il la nationalisation ? Désolée si mes questions vous paraissent un peu trop simples, je n'ai pas l'habitude de... converser avec des étrangers, elle avoua, pinça ses lèvres l'une contre l'autre avant de taper sur la dernière de couverture de son livre du doigt.

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Il commença une phrase basique en français, ne sachant que trop lui dire, il parlait alors de l'actualité : à savoir le beau temps et le thé qu'il buvait. Elle tenta alors de répéter ce qu'il venait de dire et elle se mit à rire. Rire contagieux puisque l'étudiant monégasque se mit à rire également, c'était assez drôle en effet. C'était presque ça, oui, lui dit-il alors qu'elle demandait ce que ça signifiait, il le lui expliqua alors dans la langue anglaise. Je vais entamer ma cinquième année, il va me rester celle-ci donc et trois ans encore, il visait le plus haut possible mais pour dire vrai, Elias pouvait déjà s'arrêter maintenant, juste que son paternel n'était pas d'accord avec cette idée là. Je ne suis pas le plus doué non plus... Je n'ai pas l'habitude aussi, dit-il en riant. On peut se tutoyer déjà, Soo-min, non ? Non pas qu'il était contre le vouvoiement, mais le tutoiement, ça rapprochait les gens de ce qu'il savait des relations sociales. Mais, tu es une agréable rencontre, avoua-t-il, en souriant.

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Rire qui fut partagé, Soo-min se doutait bien que ça n'avait pas été parfait, mais qui pour la juger, mis à part cet inconnu à l'accent d'un ailleurs qui éveillait sa curiosité. Un doctorat..., elle présuma. Un objectif d'un niveau que jamais elle ne visera. Un master, tout au plus, lorsque l'expérience sera là. Pour gravir les échelons et gagner un peu plus pour faire de meilleures projections – espérer déjà aider ses parents à garder leur maison, quand ils ne pourront plus travailler dans la restauration. C'est vrai, elle confirma une fois les lèvres d'Elias lues, on doit être de la même génération, à peu près. C'était en tout cas le calcul qu'elle avait fait. Elle arrêta le tapotement, fut un peu surprise du compliment. Elle l'accueillit tout de même en souriant, ses joues se colorant légèrement suite au récapitulatif qu'elle se faisait sur le moment. Je ne sais pas si on peut qualifier le vol d'agréable, vu que c'est un péché, elle se mit à rigoler, lèvres élargies à moitié aussitôt cachées, mais la suite l'est...  assurément. Il était bon de socialiser de temps en temps, même si la société ne montrait pas que ses belles facettes, malheureusement. Peut-être que vous... , elle se stoppa, se corrigea, tu voudrais faire un tour ? Avant qu'ils ne finissent par s'ankyloser, d'autant que leurs boissons étaient terminées – dernier gloup effectué. Jusqu'à mon arrêt, elle finit même par proposer. Quinze minutes de marche jusqu'au bus n°57, ce n'était pas compliqué, et ils pouvaient s'y rendre au rythme qu'ils désiraient.

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