Riunione esplosiva — GIAB

Quand j'suis partie de Sicile, j'suis directement aller sur Monaco avec Wes. On a passé un séjour de dingue, jusqu'à mon accident d'voiture. Puis quand j'suis rentré, la vie à continuer son cours. J'ai pris du temps pour moi, pour guérir et m'remettre sur pied de toutes mes blessures corporelles et psychologiques. Je me balade dans c'parc, sans vraiment trop savoir où aller, je sais uniquement que ça m'fait un bien fou. L'air qui frôle mon visage, la musique à fond dans les oreilles sans m'poser de questions voilà la belle vie. C'est en cinq secondes que ma journée a prit un tout autre tournant. En quelques secondes on m'tapote sur l'épaule, j'me tourne et j'reçois une gifle. Décidément la vie a décidé de me mettre à rude épreuve. Je regarde la personne en levant ma main prêt à répliquer, quand j'me rend compte qu'il s'agit d'un fantôme de mon passé. Gia, elle est devant moi, putain. j'la fixe déboussolé, un pas en arrière j'hésite carrément à fuir cette entrevue. J'enlève mes écouteurs quand j'vois sa bouche s'ouvrir. Ce que j'fous là sérieusement ? Cette meuf est donc née avant la honte ? Elle m'gifle et elle m'demande ce que j'fou là alors qu'elle n'a rien fait d'plus à part ruiner ma vie ? J'souris, avant d'éclater d'rire. Vas t'faire foutre Gianna. son prénom claque contre mes dents, poison remplis de haine et d'amertume. J'suis prêt à m'tourner pour reprendre ma marche, sans lui donner l'attention qu'elle mérite, car elle n'a jamais mérité mon amour.

Je ne peux plus supporter cette scène. Elle est là, devant moi, comme si le temps s'était arrêté, comme si ses années d'absence pouvaient se réduire à un simple face-à-face. Sa présence ravive une colère que j’avais cru avoir enterrée, une colère qui bouillonne, prête à exploser.

« Alors comme ça, tu te pavanes ici après tout ce temps ? » Je lance, la voix serrée par la rage. « Tu es partie sans un mot, sans aucune explication, et maintenant tu reviens comme si rien n’était ? Et t'as le putain de culot, de me demander ce que JE fais ici ? »

Chaque mot est chargé d’une amertume que je ne peux plus contenir. Je n’ai pas besoin d’explications, je n’ai pas besoin de pitié. Ce que je ressens est bien plus profond, c’est une haine froide et brûlante qui s’est accumulée au fil des années, un sentiment que je n’ai jamais su comment gérer.

« Tu penses vraiment que tu peux simplement réapparaître dans ma vie après avoir tout foutu en l'air ? Ce n'est pas à moi de te donner des explications Gianna sur le pourquoi d'ma présence à Boston, ça fait 5 ans que je suis là moi. Je réapparais pas comme un putain d'fantôme dès que ça m'chante. Tout ce que je sais, c’est que TU m’as abandonné sans un regard en arrière, sans un mot, comme si je n’avais jamais compté. »

Je recule brusquement, incapable de supporter sa présence qui ne fait qu’attiser ma rage. Je ne veux pas de ses mots, je ne veux pas de sa présence. La haine que je ressens est tellement intense qu’elle me brûle de l’intérieur.

« J’en ai assez de tes drames et de tes retournements. Tu m’as laissé dans un vide que je n’ai pas demandé à combler. Alors laisse-moi tranquille, ne viens pas ici me rappeler ce que tu as brisé. Je vivais très bien avant que tu ramènes ton cul ici. »

Je la fixe avec une intensité qui pourrait percer les murs, déterminé à ne pas céder à la douleur, à la rancœur qui me consume. Je tourne les talons, mes pensées en désordre mais ma décision claire : je n’ai plus rien à dire, rien à partager avec celle qui a décidé de m’effacer de sa vie sans un mot. Il est temps de me détourner, de m’éloigner de ce passé qui, malgré tout, reste une cicatrice profonde et inévitable. Soupoudré d'un amour incontrôlable dès que je suis à moins d'un mètre d'elle.