something i can't confess

S'il y a une personne sur cette planète à qui James voudrait parler de ce qui se passe dans son cerveau, c'est évidemment Bowie. Elle a une confiance aveugle en lui, mais elle tient aussi à lui comme à la prunelle de ses yeux et c'est pour cette raison qu'elle ne peut rien lui dire. Avant tout autre chose, pour ne pas que l'image qu'il a d'elle ne change ; ils sont déjà si différents, leur amitié relève du miracle et si elle le sait sincère avec elle, James ne souhaite pas faire ou dire la moindre chose qui risquerait de le repousser d'une façon ou d'une autre. La deuxième raison est également qu'elle ne veut pas qu'il soit mêlé à tout ça. Pour une fois, James ne pense pas qu'à elle et ne veut pas prendre le risque que son meilleur ami doive garder son lourd secret, mentir devant la justice - si cela devait aller jusque là - ou pire, parler contre elle. Une fois les comptes faits, il est en effet mieux qu'elle ne dise rien, même si elle remarque bien les coups d'oeil qu'il jette un arrière depuis le début de leur balade. @Archer Graves les suit à distance raisonnable, mais il est bien là. Il n'a apparemment pas encore décreté que Bowie était une personne de confiance, quand James n'a jamais eu le moindre doute à ce sujet. Ils sont par ailleurs parti faire une randonnée, rien ne crée de véritable risque. "Regarde, ce point de vue est incroyable." lâche James, en essayant d'attirer l'attention de Bowie, malgré la tension qui émane de lui. "On se pose ici un instant ? J'suis sure qu'on va voir des oiseaux passés." précise-t-elle, en sortant son téléphone de sa banane, prête à le dégainer à la moindre vision d'un animal. "J'ai appelé le refuge des chèvres de la dernière fois, là. Je leur ai fait une donation mais ils m'ont dit qu'ils partageraient aux autres refuges d'animaux de la région - ils m'envoient la liste demain, on pourra aller les voir avant de partir si tu veux".

Ce n'est dans les habitudes de James de marcher sur des oeufs, bien au contraire. Elle est plutôt du genre à arriver et tout brûler ou défoncer sur son passage. Pourtant, elle est là, à côté de Bowie, à l'entendre soupirer bruyamment, jeter des coups d'oeil à Archer et se tourner vers James pour voir si elle réagit. La blonde se contente de regarder droit devant elle, comme si elle n'entend rien et fait la conversation à son ami en espérant qu'il finira par réussir à passer outre. Ce n'est pas gagné d'avance, elle a même plutôt l'impression que c'est l'inverse mais perdre est quelque chose qui n'a jamais plu à la jeune femme alors s'il faut qu'elle prenne sur elle et feigne d'être quelqu'un de patient... elle le fera. Pour Bowie. "Bah non, justement c'est pratique qu'il soit là. Tu regardes sa tête, t'es méga blasé, tu tournes la tête, tu vois le paysage, t'es genre wow c'est incroyable, et tu te tournes vers moi et là c'est la plus belle vue d'ta vie." Son ton est volontairement exagéré, d'autant plus qu'elle sait que ce n'est pas crédible d'accepter un sbire à ses côtés, mais tant qu'elle peut s'en sortir avec pirouettes, James le fera. Sans compter qu'elle est sincère quand elle dit que son visage est sûrement l'une des plus belles choses que Bowie pourra voir dans sa vie. James ne pense pas être la plus jolie femme qui existe au monde, mais elle se considère comme dans le haut du classement. Au moins le quart haut, si ce n'est pas le top dix. "Tu préfères qu'on fasse autre chose ? On peut faire ça et autre chose, ou j'y vais sans toi hein..." La voix est taquine, parce qu'ils n'hésitent habituellement pas à se faire des "crises de jalousie" quand l'un ose aller voir des animaux sans l'autre... C'est également un bon test pour savoir s'il va prendre sur lui pour qu'il passe une bonne journée ou faire la gueule tout le long de l'après-midi...

"Tu prêches une convaincue, mais si ça ne dépendait que d'moi, il serait pas là du tout. répond James, tentant de cacher l'agacement dans sa voix. La situation ne lui fait absolument pas plus plaisir qu'à Bowie, c'est même tout l'inverse mais lui, au moins, n'a pas besoin de le supporter aussi souvent. "J'essaie juste de dédramatiser... Pour une fois que c'est moi, hein. souligne James qui est plus du tout genre à tout dramatiser. Par exemple, là, en temps normal, elle n'aurait sûrement pas hésité une seule seconde à lui souligner que "ça ne change rien", ça ne veut pas dire qu'il trouve James magnifique cent pour cent du temps, qu'il y ait besoin de procéder à des comparaisons ou non. Elle dépose un baiser sur sa joue, pour tenter de l'apaiser, avant de discuter de futurs plans pour aborder des sujets plus joyeux. "Bon alors, souris un peu quand je te propose un plan de rêve." Dans un monde parallèle, James voit très bien Bowie et elle quitter leur vie pendant leur crise de la quarantaine pour venir créer leur propre refuge d'animaux. Elle aurait sûrement les moyens de le faire dès maintenant, avec son compte en banque, mais James veut que si elle se lance dans un tel projet, cela soit quelque chose de vraiment réfléchi. Qui plus est, à ce stade de sa vie (et sûrement plus tard également), elle n'aurait pas le temps d'y consacrer énormément de temps - et c'est surtout cette partie-là du rêve qui l'intéresse. "On s'en fout de comment il s'appelle, et c'est pas interdit." dit-elle, sortant son eau pour en boire un peu. "Déjà parce qu'il est là pour moi, et aussi parce que ça met aucune de nos vies en danger." Elle lui fait un p'tit clin d'oeil avant de se redresser et d'aller voir Archer pour lui demander de s'éloigner. Elle négocie quelques minutes avec lui, mais lui demande simplement de devenir invisible - ce qu'il est sensé savoir faire, même si elle doit bien avouer que le terrain n'y est pas vraiment propice. "La meilleure tactique c'est de l'ignorer, mais j'lui ai demandé de s'éloigner."

Le rire qui s’échappe des lèvres de James est sincère, mais surtout légèrement moqueur. Si Bowie considère - à raison - que James est la drama queen du groupe, il n’est certainement pas le dernier à l’être non plus. Preuve en est qu’il demande si Archer sait parler. Elle acquiesce quand il précise que son job doit être chiant ; elle est bien d’accord, mais cela ne veut pas dire qu’elle a la moindre compassion pour lui. Il a ses bons moments, cependant et James doit bien avouer qu’elle s’attendait à ce qu’il soit plus lourd qu’il ne l’est. Dans l’ensemble, au regard de son taf, cela pourrait être pire. Il laisse plus de liberté à James qu’elle ne l’imaginerait, et est assez docile - preuve en est qu’il recule quand elle lui demande sans même chercher à réellement protester. Il lui rappelle les règles que son père lui a dicté mais James est désormais habituée à ne plus l’écouter. Il n’est qu’un fond sonore, plus désagréable que le bruit de la mer mais guère plus bruyant. “Ouais, il parle mais il a rien d’intéressant à dire.” Aux yeux de James qui ne cherche absolument pas à le connaître, en tout cas. Une fois de nouveau installé à ses côtés, elle secoue doucement la tête en l’entendant dire qu’il va s’assurer que Archer ne se rapproche pas et ne dit rien de plus, ne souhaitant pas le voir s’agacer à nouveau. “Hey !” proteste-t-elle quand il lui pince la cuisse avant de poser sa tête sur son épaule. “Sois gentil.” proteste-t-elle avant de l’écouter parler de son plan et faire le bilan de son été. “T’as été utile, Bowie. Tu m’as tenue compagnie, j’aurai pété un câble ici sans toi. J’aurai dû dire à Ida de laisser tomber la compétition et l’emmener ailleurs.” James ne sait pas vraiment pourquoi sa meilleure amie a tant insisté pour faire cette compétition mais passer son été avec tout Harvard… non merci. “Et pour les voyages humanitaires, le club en organisera sûrement un dans l’année. On peut voir ce qu’on peut faire pendant les vacances de février, à la limite. Thanksgiving et Noël, c’est plus compliqué, mais on peut faire nouvel an à l’étranger.” Hors de question de faire un voyage humanitaire pendant les périodes de fête : la nourriture est trop délicieuse, même si cela implique malheureusement de passer du temps en famille.