Les originesla corée du sud comme seule origine, c'est de là que toute ta famille vient.
feat. yang jungwon
20 mars 2003, San Francisco. là qu'a été poussé le premier cri, mais pas le dernier pleur. rien de plus que le lieu de naissance, des premières années de vie avant de devenir un enfant du monde. trop de déménagements, trop de départs. pas vraiment eu le temps de découvrir le berceau plus que ça.
américain écrit, tamponné sur les papiers officiels, depuis la naissance. c'est là que sont les repères, là que le bateau revient à bon port, chaque été, là que ta famille a décidé de faire sa vie, laisser la corée derrière et tout recréer. on a trop bien vendu la terre de la liberté aux parents. l'amérique, c'est la maison.
les hommes, les femmes, tout ce qui se trouve entre et autour, c'est ça qui fait battre le coeur plus vite. pansexuel, que ça s'appelle. pas trouvé d'importance à accorder au genre de la personne tant que l'esprit plait. dernière relation remonte à un peu plus d'un an, laisse toujours des séquelles. il a fait mal, le retour au célibat. la blessure est presque fermée, douleurs fantômes reviennent de temps en temps. sirène a dévoré le marin et s'en est allé en riant.
une année dans le vent, dans un sens. à étudier un sujet pour faire plaisir aux parents. le marketing, c'était pas ton truc. alors y a eu le recommencement, le compromis trouvé. toi qui passait ton temps à dessiner bâtiments et perspectives depuis gosse, tu viens de finir ta première année en architecture. tu te prépares à entamer la deuxième. meilleur des mondes trouvé.
l'exemple parfait de l'old money. l'argent coule à flot, générationnel. reste présent sur les comptes de toute la famille sans qu'on ait de soucis à se faire, se fait discret devant les proches. le tien ne sert qu'à faire plaisir aux amis, aider ceux qui en auraient besoin.
Le caractère
le calme total. enfant silence, timide, discret. à la fine limite du solitaire. expressif dans l'intime, la simplicité, jamais les extrêmes. les sourires restent polis, les gestes contrôlés, les mots réfléchis. tout semble suivre des règles que seul toi connaît. à suer la bonté, la bienveillance à toute épreuve. t'es sûrement trop naïf, ça en devient un défaut pesant chaque fois que tu croises quelqu'un. bonne poire gravé sur le front, fourré de feuilles d'or pour que le monde le voit dès le premier coup d'oeil. la peur de décevoir est trop grande pour savoir dire non. la peur d'être détesté prend trop aux tripes pour partir quand tu comprends enfin les mauvaises situations dans lesquelles tu peux te fourrer. enfant peureux, craintif, qui enchaîne les faux espoirs, regarde ses pieds et joue constamment avec ses mains. gamin rêveur qui sait plus vraiment s'il est ambitieux pour faire plaisir aux parents ou parce qu'il a réellement des objectifs qui lui tiennent à coeur, une envie increvable d'y arriver. peut-être un doux mélange des deux. passionné, bosseur, qui se tuerait à la tâche si ça donnait plus de chances de réussir. introverti à son apogée, tu te mêles peu aux autres, juste assez pour ne pas ternir la belle réputation à coups de il s'croit meilleur que nous. apparemment, la distance donne cette impression. tu parles pas tant que ça, t'écoutes surtout. flight response permanente. tu passes ton temps à éviter les situations inconfortables, t'excuser, te mettre au second plan quand c'est pas au tout dernier. altruiste, dans un sens. toujours à penser aux autres. tu préfères juste qu'on t'oublie, des fois. ça te laisse plus de place pour faire ce que tu veux dans ton coin. mais pas totalement. parce que l'avis des autres compte beaucoup trop, toujours trop. et l'attention a son importance. épée de damoclès au dessus du crâne, tangue sur sa corde à moitié rompue. estime de soi périmée, tourne autour de ce que semblent penser les autres. observateur du monde qui t'entoure, acteur secret, presque invisible. t'es juste un imitateur, un autre de ces idiots qui comprennent pas, refont ce qu'ils voient, répètent ce qui se dit. t'accordes ta confiance trop facilement, tendance à oublier le passé, les erreurs, les déceptions, la nature pourrie des humains. quand t'aimes, par contre, tout se relâche. tu souris grand. ris plus fort. parles librement. yeux qui brillent et contacts plus faciles. tu te laisses avoir si facilement...
Les anecdotes
- ( 01 )fils unique du dernier des enfants moon. père parti faire sa vie hors de sa corée natale. son nom, donné à son entreprise avant même d'être le tien, collé à celui de son associé de toujours. espoir qu'un jour, tu reprennes l'affaire, si seulement tu fais tes preuves dans le domaine... la mère, elle sourit aux caméras, les séduit depuis toujours. on te l'a toujours dit, la vie professionnelle est primordiale, se doit de passer au premier plan. réussir, c'est tout ce qui compte.
- ( 02 )c'était dur de rajouter la famille au milieu d'emplois du temps déjà trop chargés. faisable les premiers temps, impossible au bout de quelques années. envoyé dans des pensionnats dès que t'as eu l'âge de supporter l'éloignement. revenu auprès des parents pour les vacances seulement. des appels par milliers, chaque soir possible. histoire de rassurer l'enfant en pleurs de l'époque. ils sont juste trop occupés, ce serait invivable, de s'occuper de tes devoirs. de tes réveils. de tes préparations.
de toi... mais regarde, ils prennent quelques heures dans la semaine pour t'appeler. c'est qu'ils t'aiment, quand même, s'ils le font. ça empêche pas le sentiment d'être de trop, au milieu, d'apparaître, faire sa place dans l'estomac, plus jamais repartir. attendre son heure de gloire. - ( 03 )changement constant, jamais pu te faire à son idée. tu le hais, le changement, hais la perte de tes repères. pensionnat n'est rien de plus qu'une prison scolaire, nouvelle à chaque année. comme si on essayait de te faire découvrir le monde à travers les barreaux. faudra attendre que t'élèves enfin la voix, conséquence du ras le bol silencieux, pour qu'on arrête de modifier tes repères constamment.
- ( 04 )c'est plus simple, de rester au même endroit, pour créer des amitiés. t'observes, refais ce que tu vois les autres faire. ça semble marcher. apprécié des autres, mais pas forcément populaire. t'es ce camarade de classe sur qui on peut compter mais à qui on ne proposera peut-être jamais de se rejoindre, après les cours. oubliable mais agréable, maintenir les bonnes relations, avoir ce sentiment d'appartenir à quelque chose. t'aimes bien cette impression d'avoir une place quelque part, une utilité.
- ( 05 ) pas préparé à la stupidité de l'adolescent. c'est rapide, de voir qu'on peut te faire tourner sur toi-même d'un simple geste, d'un mot. tu te plierais en quatre, pour ceux que tu apprécies. trop de temps passé à ne pas en profiter. on rit de ta naïveté dès que tu pars payer pour tout le groupe. on critique tous tes faits et gestes, les choses les plus minimes. mais on te laisse voir de grands sourires, dès que tu te retrouves en face.
- ( 06 )manque de discrétion, erreur de débutants. entendus pendant leur séance de moqueries quotidienne. la chute est brutale. mais tu fais rien. carpette sous leurs pieds, tu continues de sourire, tremblant aux commissures, mais toujours présent. qu'est-ce que tu ferais, de toute façon, si tu l'étais pas ? juste un être serviable et obéissant, en dehors des études. jusqu'à ce que tu te retrouves ignoré, quelques mois avant la fin de la dernière année. parce que le jeu est cool un temps, mais c'est plus amusant, à un moment, d'avoir un chien errant en manque d'affection dans les jambes.
- ( 07 )elle est arrivée un jour, après la découverte. sans que tu t'y attendes. les mots doux, la compréhension. ça doit être dur de les entendre dire tout ça. de savoir ce qu'ils peuvent marmonner dès que tu arrêtes de regarder. elle semblait différente. compréhensive. prétendait t'apprécier réellement pour toi, elle. alors t'as écouté, bu les paroles. caressé dans le sens du poil, l'idée de te méfier ne t'est jamais venue à l'esprit. simple amie voit son rôle devenir plus important avec le temps.
- ( 08 ) première relation. ensembles. même après le départ du dernier pensionnat, elle reste preuve de plus. tes parents ne l'aiment pas. la trouvent fausse. c'est rare, de se disputer avec eux. mais quand ça la concerne, t'es fier de le faire, la défendre bec et ongle. sauf qu'ils avaient raison. le rêve vire au cauchemar rapidement. elle rit de tes intérêts. se moque et critique comme tous ceux avant elle. jalousie illogique, règles invivables, rabaissé constamment, pour la moindre chose. mais t'as pas l'idée de partir. parce qu'elle le rappelle en boucle, que c'est elle, la seule à trouver quelque chose de bien chez toi.
et peut-être qu'à force, tu l'as cru... - ( 09 ) et un jour. ça s'arrête. révélation d'un jeu blessant. puéril. voulait juste voir combien de temps avant que tu comprennes qu'elle s'amusait juste à te faire tourner en bourrique. ancien pari avec les amis de l'époque. ignorés et insultés pour la bonne cause. mais elle s'ennuie, donc elle s'en va. c'est pathétique, de la supplier de rester. de pleurer son départ. pas s'en remettre. pourtant tu le fais. des mois après, tu te sens stupide de l'avoir fait.
- ( 10 )une fois le serpent hors de vue, c'est la chute, brutale. solitude, pleurs, quotidien devient trop dur à gérer, trop chamboulé. suivre les cours se fait tâche complexe, surtout quand l'intérêt de la matière n'a jamais été là. il faut reconstruire la relation avec les parents. t'as l'horrible impression de l'avoir brisée. ça parle de réorientation, de voir un psychologue, pendant un temps. décision prise après trop de discussions prises de tête. le chemin se fait plus clair. prêt à recommencer à avancer.
- ( en vrac ) a adopté un chaton, aujourd'hui âgée de 7 mois - passionné par l'architecture, l'histoire et la littérature - aurait fait des études de lettres, s'il n'avait pas été certain que ses parents soient contre l'idée, trouvent ça inutile - daltonien, le monde se teinte de rose et de cyan, (tritanopie)
- Code:
<pris><b>yang jungwon</b> <span>@"Yejun Moon"</span></pris>
(Yejun Moon)